© Une Page conçue et réalisée par
Emmanuel Dufour
CAHIER DES DOLEANCES
DE LA PAROISSE D’ESTIVAUX
( CORREZE – 19 )
© Boris Debon
accompagnée de
quelques notes, commentaires, graphiques et illustrations
afin de servir
à l’Histoire de la Commune d’Estivaux …
…et
accessoirement à celle des familles Dufour ainsi qu’à celle des autres familles
de la Commune…
© extrait de « 1788 » - Faivelic
LE TEXTE DU « CAHIER DES DOLEANCES »
le bourg d’Estivaux © site internet mairie d’Estivaux Extrait de
carte, dite de « Cassini » – dix huitième siècle
LE TEXTE DU
CAHIER DES DOLEANCES
CAYER DES DOLEANCES
DE LA PAROISSE D’ESTIVAUX
Aujourd’huy, premier mars mille sept cent quatre
vingt neuf , à Estivaux, sur la place publique dudit lieu, à l’issue
de la messe paroissiale, en l’assemblée convoquée au son de la grand cloche, par devant nous, M. Jean Baptiste Goudal,
procureur postulant en la jurisdiction de Comborn, faisant fonction de
juge en l’absence de M. le juge en titre et des officiers qui nous précèdent,
sont comparus :
Sieur Pierre Dufour bourgeois, Jean Loubriac bourgeois, Simond Peyra, Pierre Fage, François Dufour, Jean Lasteyrie
praticien, Jean-Baptiste Parical,
Jean Pouch, Sr Joseph Chassaing horloger, Girou
Pouch, François Senailhac,
Jean Laporte, Jean Faucher, Guillaume Boisserie, Jean
Laroze, Bernard Faure, François Buzeac,
Sicaire Péjoine, Pierre Laporte, Pierre Dufour, Antoine Ceyrac,
Léonard Faucher, Jean Faure, Pierre Lescure, Grégoire
Simard, Jean Brunet, Jean Meilhac, Jean Merlhac, Joseph Faucher, Gabriel Chassaing,
Jean Cessac dit Cadet, Hugues Cessac, Jean Rieux, Pierre Gounet,
Pierre Rougier, Pierre Duteil, Antoine Beyssac, Jean Pouilhangeas,
Pierre Dumas, Jean Lafond, Léonard Chatras, Pierre Pradel, François Barière, Pierre Pascarel, Guilhaume Barière, François Senailhac, Jean
Chatras, Guilhem Faure,
Bertrand Tronc, Elie Bellet, Jean Frayssinet,
Jean Chareille, Pierre Madupuy,
Guilhem Marty, Jean Duteil,
Jean Chatras dit Coquerabe, tous habitants de la
présente paroisse composée de cent quarante feux.
Députés choisis pour porter le cahier à l’assemblée d’Uzerche : Jean Baptiste Goudal, notaire royal et juge
soussigné et Joseph
Chassaing, Me horloger, du village de Cessac.
Cayer contenant les doléances
que la paroisse d’Estivaux entend faire parvenir aux Etats-Généraux
convoqués à Versailles pour le vingt sept Avril prochain, par l’organe et la médiation des
assemblées qui seront tenues successivement à Uzerche et à Tulle, et des
députés aux Etats-Généraux qui seront nommés en cette
dernière assemblée, lequel cayer sera remis aux
députés que la dite paroisse doit envoyer à Uzerche.
La paroisse d’Estivaux expose à l’assemblée
qui doit se tenir à Uzerche :
1° Que si les besoins de l’Etat exigent
de nouveaux sacrifices de la part de la nation, il est nécessaire
d’assujettir les nobles et les ecclésiastiques à renoncer aux privilèges
pécuniaires dont ils ont trop longtemps joui et à participer dans la même
proportion que les roturiers à toutes les impositions, de quelque genre
qu’elles soient, qui se prélèvent déjà et qui pourront se prélever à l’avenir
sur tous les habitants du royaume,
2° Que l’assemblée des Etats-Généraux ne peut consentir à sa charge d’acquitter
les dettes du gouvernement
qu’après avoir approfondi les causes qui y ont donné lieu, comme l’étendue de
ces dettes, et prévenir le retour de semblables malheurs.
3° Que les nouveaux impôts qu’on pourrait
consentir ne doivent avoir qu’une durée limitée et qu’ils ne doivent être
consentis qu’après que sa Majesté aura promis et exécuté toutes les réformes
économiques qui seront jugées convenables.
4° Qu’on doit surtout s’attacher à la
suppression des pensions
exorbitantes
dont jouissent la plupart des personnalités attachées à la cour.
5° Que, pour prix des sacrifices que la nation s’imposera, elle a
droit d’attendre de sa majesté qu’elle établira de concert avec l’assemblée de
la nation un meilleur ordre de
choses et qu’elle réformera les abus de tous genres qui gênent et
tourmentent le peuple.
6° Que, pour assurer d’une manière plus
certaine le rétablissement de l’ordre, elle créera dans chaque province une assemblée nationale pour la gouverner.
7° Qu’elle établira d’une manière
invariable le retour périodique des Etats-Généraux et
que le retour périodique si nécessaire ne dépendra plus de la volonté des
souverains mais que chaque assemblée pourra se former aux époques fixées en
vertu de la loi faite qui sera rendue à cet effet.
SIGNE :
Boisserie,
Barrière,
Peuch,
Peyrat,
Lavaud
greffier,
Loubriat,
Juge susdit.
Premier mars mille sept
cent quatre vingt neuf,
Vingt sept avril prochain,
« Sa
Majesté désire que des extrémités de son Royaume et des habitations les moins
connues, chacun fut assuré de faire parvenir jusqu’à elle ses vœux et ses
réclamations » énonce le Règlement Royal du 24 Janvier 1789…
Les « sujets de Sa Majesté », habitants de la Paroisse
d’Estivaux ( en fait les hommes qui sont âgés de 25 ans au moins et qui sont
inscrits au rôle des impositions ) sont ainsi appelés à s’exprimer le 1er Mars 1789, sur la place publique du village, à
la fois pour
faire part de leurs « doléances » mais aussi pour désigner leurs
« députés », ceux qui auront vocation à être leurs portes paroles, à l’assemblée d’Uzerche qui doit se tenir du 2 au 4 Mars
1789, c’est-à-dire dès le lendemain !
Le délai est donc extrêmement contraint pour établir le
cahier des doléances de la Paroisse d’Estivaux et il n’y aura évidemment pas de
possibilités pour tenir une éventuelle seconde réunion, comme cela fut le cas,
par exemple, quelques jours auparavant pour la Paroisse voisine d’Allassac ( réunions du 22 Février
1789… puis du 27 Février 1789 ).
A Voutezac, autre Paroisse proche,
il y a eu aussi deux rassemblements : les députés de la Paroisse ont été
désignés lors de la première, le 28 Février 1789, puis les doléances ont été
recueillies lors de la seconde le 1er Mars 1789…
Le règlement du Roi sur la convocation des États généraux
avait été promulgué le 24 janvier 1789… Il constituait la base de toutes les
convocations locales, et tous les textes postérieurs s’y réfèreront par la
suite… Ce texte prévoyait que les Etats-Généraux se
réuniraient à Versailles dès le 27 Avril 1789.
En fait il y eut un peu de retard par rapport au calendrier
initial. les députés arrivèrent progressivement à
Versailles à partir de la fin du mois d’Avril… Louis XVI reçut le 2 mai les
représentants de la nation au palais. Le 4 mai eut lieu la procession
religieuse du Saint Sacrement à laquelle toute la cour assista, ainsi que
l’ensemble des députés des trois ordres. Le 5 mai 1789, les 1139 députés
étaient enfin réunis dans la « salle des menus plaisirs » pour la
première véritable séance, celle qui marqua l’ouverture
« officielle » des Etats Généraux…
En dehors des villes qui disposaient d’un statut
particulier, la Paroisse jusqu’à la Révolution constituait l’entité de base du
Royaume.
Non seulement son origine et sa nature religieuse
n’empêchaient pas les élites et les administrations de la considérer comme la
circonscription de base, mais le curé en était en général le personnage
essentiel ; le clergé et de rares notables étaient souvent parfois les
seuls à posséder quelque instruction…
S’appuyer sur les paroisses en confiant aux curés des
missions d’intérêt général permettait aussi au pouvoir royal de « négliger »
la féodalité et de ne pas devenir « obligé » du seigneur, ou des
seigneurs, du lieu.
La Paroisse était aussi l’unité fiscale. Au cours
d’assemblée de paroisse, les paroissiens intéressés devaient répartir les
impôts sur chaque foyer et désigner chaque année, parmi eux, les collecteurs.
Sauf s’agissant des plus petites entités ou des paroisses
urbaines, la Révolution, dès sa première phase, transformera chaque paroisse en
une commune, laquelle conservera un découpage territorial et une population
identique par rapport à l’entité précédente.
C’est avec la Loi du 14 décembre 1789 que la
« commune » deviendra la cellule administrative de base en lieu et
place de la « paroisse ». Au cours du débat parlementaire, Thouret,
Sieyès et Condorcet se prononceront pour la mise en place de 6.500
municipalités contre l’avis de Mirabeau. Pour les premiers, la démocratie était
plus forte dans les grandes communes, mieux adaptées pour permettre
l’expression populaire. Pour Mirabeau, le maintien de structures éparpillées
permettait de mieux contrôler les citoyens et garantissait au pouvoir central
une plus grande sérénité…
La Loi unifia le statut des communes tout en leur donnant
leur dénomination avec des délimitations territoriales largement reprises de
celles des 44.000 paroisses constituées dès le Moyen-âge.
La Loi précisait : « Les corps municipaux auront
deux espèces de fonctions à remplir ; les unes propres au pouvoir
municipal ; les autres propres à l’administration générale de l’Etat et
déléguées par elles aux municipalités ».
Les membres du conseil de la commune, tout comme le maire
sont élus pour 2 ans…
Mon aïeul, Pierre
Dufour,
du village du Mons, occupe aux débuts de la Révolution, la charge de procureur
de la Commune d’Estivaux, une fonction élective officielle qui sera très
éphémère et ne survivra pas à la fin de la Monarchie Constitutionnelle.
© emmanuel dufour
La « place publique » sert de cadre à la réunion
de l’assemblée à Estivaux le 1er Mars 1789… Il s’agit sans doute là
d’une formule « toute faite » ou presque, car pour qui connaît bien
le village d’Estivaux il est difficile de situer avec certitude une quelconque
« place publique » qui serait délimitée avec précision et de manière
incontestable…
Je penche donc pour un « espace libre »,
assurément situé non loin de l’église, peut être sis au milieu même de la rue
principale, comme étant cette « place publique » ayant servi de cadre pour
cette réunion…
La notion de « place publique » en ce qu’elle se situe à
l’opposé du « huis clos » possède une forte charge symbolique de lieu
d’expression démocratique…
La grand’cloche,
© Boris Debon
On peut également supposer que la formule selon laquelle
l’assemblée a été convoquée au son de la « grand cloche » est une « formule
type »… ce qui ne signifie cependant pas que l’église d’Estivaux ne
dispose pas, à sa mesure, d’une « grand cloche »…
Le tintement ( glas, toscin…) de cette cloche, de taille relative, est sans
doute le pemier média « audio »
d’information du temps…
L’église d’Estivaux est d’implantation fort ancienne… Il en
est question pour la première fois vers « l’an 1111 », dans
la « Chronique de Vigeois », quand le moine qui l’a écrite
rapporte l’assassinat d’Ebles II de Comborn par son oncle Bernard 1er,
un fait criminel qui se déroula devant l’église même...
Le clocher de l’église est un « clocher mur » à
pignon aigu.
Au dessus du portail, les trois cloches, dont est doté
l’édifice, sont placées dans trois baies ogivées ;
deux grandes surmontées d’une troisième plus petite.
La plus ancienne des cloches est la cloche moyenne ( ogive inférieure gauche ) qui a été fondue en
« 1474 » et qui porte l’inscription suivante : « + S.
LUPE ORA PRO NOBIS L’AN MCCCCLXXIIII TE DEUM LAUDAMUS ».
La plus petite des cloches a été fondue en 1872. Le parrain
en fut Jean Fressinet et la marraine Marie Chareille.
La grande cloche est la plus récente. Elle pèse neuf quintaux.
Son inscription est la suivante « Paroisse saint-loup d’Estivaux, 1921 +, parrain : Pierre-Henri Dufour ; marraine : M.-Léontine Réparat ; Comité
de souscription : P. Meilhac, présid. F. Peuch, Tresor. L. Berger, P. Chauffier, M. Caummagnac, E. Courbier ; L. Dutheil, H. Faugeron, A. Magnoux, L. Mazubert, H. Pouch, L. Soularue, + Paulin Boisserie,
président du conseil paroissial. Le père Glouton, missionnaire. J.Brousse, ancien curé. M. Echamel,
curé. A. Chatras, maire » ; Au milieu : un
crucifix et au dessous « G. et L. Bollee,
fondeurs de cloches à Orléans ». Du côté opposé ,
la sainte vierge. Au même niveau Saint Loup avec cette inscription « Saint
Loup patron de la paroisse, protégez la ». Sur le bronze encore,
statue du rédempteur et au bas huit croix de Malte
ayant servi à la consécration.
Les patronymes inscrits sur la cloche : « Boisserie », « Chatras »,
« Dufour », « Dut(h)eil »,
« Pouch » sont des patronymes
rencontrés parmi ceux cités dans le Cahier de Doléances de 1789.
Je ne peux attester que du seul lien direct de parenté entre
au moins un « Dufour » mentionné sur le cahier de
doléances, et Pierre Henri Dufour, mon grand père, dont le nom est gravé sur la « grand cloche » actuelle, mais je le présume
également pour les autres patronymes qui figurent aussi dans les deux
énumérations…
© site
internet mairie d’Estivaux
M. Jean Baptiste Goudal, procureur postulant,
Jean Baptiste Goudal, notaire royal et
juge soussigné,
© extrait de « 1788 » - Faivelic
Jean Baptiste Goudal est nommé à deux reprises dans le
texte, et « doté » à chaque fois de l’indication d’une
« fonction » différente.
Chacune d’entre elles démontre cependant l’importance du
personnage dans le microcosme local, et par suite sa « légitimité » à
présider l’assemblée paroissiale en ces circonstances…
Il avait deja présidé une
assemblée des électeurs d’Estivaux le 29 Janvier 1786 pour décider des mesures
pratiques à adopter pour se conformer à un règlement royal relatif aux
inhumations et principalement pour décider de l’emplacement d’un nouveau cimetière…
J-B Goudal est qualifié tout d’abord de
« Procureur postulant » pour la Jurisdiction de Comborn…
« Ancêtre » de l’avoué, le procureur accomplissait les
actes de procédure, aux côtés de l’avocat. Cette fonction de procureur postulant avait été créée pour aider les
avocats dans leur tâche…
La fameuse « Encyclopédie » des Lumières
indique que le « Procureur postulant, est « un procureur ad
lites. On l’appelle postulant parce que sa fonction est de postuler
en justice pour les parties, comme celle des avocats est de patrociner
; on les surnomme postulans pour les
distinguer des procureurs ad negotia, ou
mandataires. Tous procureurs ad lites sont procureurs postulans ; il y a néanmoins quelques tribunaux où les procureurs
prennent la qualité de procureurs postulans ».
La même source ajoute que « la fonction d’un procureur
est de postuler pour les parties. Postuler, c’est demander quelque chose
au juge, ce qui se fait en lui présentant requête, & en prenant devant lui
les conclusions des requêtes ; c’est aussi postuler, que de faire les
procédures nécessaires à l’occasion des demandes & défenses des
parties » …
Par ailleurs Jean Baptiste Goudal est qualifié de « Notaire
Royal »…
C’est lui qui établira d’ailleurs, en cette qualité, en
Janvier 1793 l’acte de vente d’un fonds rural, sis au village de Bounaix, acquis par mon aïeul Pierre Dufour, du
village du Mons.
Le Notaire
Royal peut instrumenter sur toute la province, et traite des affaires
plus nombreuses et plus importantes que les autres notaires… Les ventes de
métairie, les obligations de 1 000 Livres et au dessus sont toujours
traitées par lui. Les seigneurs s’adressent à lui pour des actes importants
comme ceux qui concernent les baux à ferme de leur seigneurie…
« L’Encyclopédie »
nous enseigne : « Notairet, s. m. (Jurisprudence.)
en latin notarius,
libello, tabellarius, tabellio, amanuensis, actuarius, scriba, &c.
est un officier dépositaire de la foi publique, qui garde les notes &
minutes des actes que les parties passent devant lui. officiers
publics établis pour recevoir les contrats, testamens
& autres actes. Le
Dès le 14ème siècle, on trouvait un notaire
dans la plupart des bourgs de France. Chacun d’entre eux devait déjà tenir un
registre où il était tenu de noter les legs, les noms et conditions des
contractants, ainsi que le montant des taxes perçues. Le notaire, qui ne fait à
l’origine que recevoir les déclarations des parties et rédiger les clauses du
contrat, se voit ensuite acorder le droit d’authentifier
l’acte par l’apposition du sceau royal. Il
faut toutefois attendre 1539 pour que le roi François 1er
à la tête d'un royaume unifié et bien administré, prenne l'ordonnance de Villers-Cotterets qui contient la première réglementation
générale du Notariat, imposant l’abandon du latin pour l’usage de la langue
française, la conservation des actes et la tenue d’un répertoire, définissant
les compétences territoriales. La profession se développe ensuite très
largement jusqu’à la fin du 18ème siècle…
Procureur postulant et Notaire Royal, Il s’avère donc que Jean Baptiste Goudal est à la fois un homme de verbe et un homme d’écritures…
Si je m’en réfère à des indications généalogiques, établies
par l’un de ses descendants et mises en ligne, il était né en 1755 et il avait
donc 34 ans en 1789…
Il avait épousé Suzanne Allegre et
avait au moins un enfant, François Goudal, né le 21 Décembre 1786, à
Estivaux. [ Celui-ci exercera plus tard la profession « d’arpenteur
Géomètre » et il se mariera en 1809 à Saint Pardoux
Corbier (19) avec Gabrielle Antoinette Rogier qui était née en 1787.
Envoyé en « Députation »
à Uzerche, Jean-Baptiste Goudal entrait tout à
fait dans la nomenclature des représentants « type » du tiers-état en
1789…
Au niveau
national, la députation du Tiers-Etat sera
composée de 578 représentants dont environ 200 hommes de loi, une centaine de
négociants, banquiers et industriels, le reste étant composé de riches ruraux
parmi lesquels une cinquantaine de grands propriétaires fonciers…
En 1921, l’Abbé Echamel
écrira : « il existait à Estivaux, à une époque récente [ l’auteur ne donne pas plus de précisions ], une étude
notariale.
Le dernier notaire fut M. Goudal.
Voici quelques noms relevés au bas des minutes : 1624, J.Pourchier ; 1643 Jean Dufour ; 1649 Pierre Porchier ; 1705 Porchier ;
1743 Mouneyrac ; 1749 Canges ; 1789 J-Bte
Goudal ; 1801 Goudal ; 1819 J-Bte Goudal »…
Pour sa part, dès avant même l’alliance de
sa sœur Françoise avec la famille Dufour du village du Mons, Maitre Elie Dufaure avait relevé
l’existence en « 1652 » de « Guilhaume Dufour, notaire royal, du village du Mond, paroisse d’Estivaux ».
La
famille Goudal occupera aussi des fonctions municipales à la tête de
la commune d’Estivaux, qui sont, telles que relevées par l’Abbé Echamel, « 1803 Goudal, 1811-12 Goudal, 1812-13-16 Jean-Baptiste
Goudal, 1823, François Goudal ».
La Jurisdiction
de Comborn,
La Juridiction (
du latin jurisdictio, « dire
le droit » ) de Comborn était en 1789 une
« survivance » de juridiction seigneuriale locale, la survivance
aussi d’une marque de féodalité…
Si les « Juridictions seigneuriales » dépendaient
d’un seigneur, qu’il soit laïc ou religieux, les appels étaient cependant
portés devant les bailliages ou les sénéchaussées…
Une multitude de juridictions, parmi
lesquelles moult juridictions seigneuriales, demeuraient au XVIIIème
siècle malgré la mise en place progressive de la justice royale.
L’autorité du Roi n’était pas suffisamment
forte et centralisée pour permettre une unification de l’organisation
judiciaire du Royaume. De fait les tribunaux, créés au fil des siècles,
s’étaient « accumulés » en strates enchevêtrées ( juridictions
royales, seigneuriales, ecclésiastiques, tribunaux des prévôtés, bailliages et
sénéchaussées, juridictions d’exception et parlements ), lesquelles se
disputaient parfois âprement la charge des affaires…
L’enchevêtrement des juridictions,
comme les nombreuses possibilités de recours qui en résultaient, rendaient la
Justice lente et incertaine. Les procès, souvent interminables, jugés jusqu’à
cinq ou six fois, pouvaient durer une vie entière, voire se transmettre de
génération en génération…
Les privilèges de juridiction, système fondé sur une société
répartie en trois ordres ( noblesse, clergé et
tiers-état ), étaient par ailleurs sources d’inégalités et d’iniquités souvent
flagrantes : selon la classe sociale à laquelle appartenait le plaideur
celui-ci était jugé par des juridictions différentes, généralement composées de
ses pairs…
Le 16 août 1790, répondant aux vœux souvent formulés dans
les « Cahiers de Doléances », l’Assemblée Constituante votera une loi
qui reconstruira complètement l’édifice judiciaire national. Les juridictions
seigneuriales et celles des parlements disparaîtront. Pour nombre d’auteurs la
« justice de paix » occupera la place libérée par les juridictions
seigneuriales…
La Loi de 1790 abolira aussi la « vénalité des
offices »… Les magistrats ne porteront plus la robe, mais l’habit noir et
le chapeau à plumes comme tous les autres fonctionnaires…
Ruines de Comborn vue du
site
Comborn, est un hameau
situé à la fois sur la commune d’Estivaux ( Rive
gauche, où se trouvait autrefois la gare d’Estivaux ), et sur la commune
d’Orgnac ( Rive droite, où se trouvent les ruines du château ). Comborn est traversé par
la Vézère en un site où ses gorges s’élargissent
quelque peu pour se reserrer ensuite…
Ce site fut le berceau de plusieurs grandes
familles féodales du Bas Limousin ( les Comborn, la deuxième
dynastie des Turenne, les Ventadour ), en même temps
qu’il était le siège de l’une des quatre Vicomtés du Bas-Limousin.
Si l’on veut bien s’imaginer l’ancienne forteresse aux temps
de sa puissance à partir des ruines qu’il en reste aujourd’hui, on ne peut
qu’être impressionnés par le caractère quasi-inexpugnable de sa situation sur
l’arête du rocher…
Les Comborn demeurent, pour beaucoup d’entre
eux, des figures mythiques des temps héroïques de l’Histoire régionale. Parmi
eux, citons Archambaud 1er, Vicomte de Comborn et de Turenne, qui était redouté de
ses ennemis qu’il coupait avec son glaive sur le champs de bataille et qui
était surnommé, non sans raisons, « le boucher » ! … Une
blessure à la jambe contractée lors de l’assaut de la citadelle de Turenne lui
laissa un autre surnom légendaire, celui de « Jambe pourrie » !
Avec des hauts et des bas, des heures de gloire et des temps
difficiles, la dynastie des Comborn domina les lieux du dixième au
quinzième siècle…
En 1649, le Seigneur du Saillant, Raymond de Lasteyrie, se rendit acquéreur du chef lieu de la Vicomté
et des terres alentours qui, à la suite de plusieurs partages, n’étaient déjà
plus que le dernier reliquat des possessions de Comborn de jadis …
La famille de Lasteyrie devint la
famille « de Lasteyrie du Saillant de Comborn »… Caroline-Elisabeth
Riquetti, l’une des sœurs du révolutionnaire gabriel Honoré Mirabeau, épousa le marquis du Saillant…et
le tribun fréquenta la contrée quelque temps avant la Révolution…
Bonne Elisa Fortunée de Lasteyrie
du Saillant épousera en 1826 son cousin germain Marc Roch Horace de Salviac de Viel Castel, auteur de célèbres mémoires sur la période du
second empire, et lui-même fils de Annette de Lasteyrie
du Saillant…
Ainsi que me l’a appris un membre de la famille Viel Castel, Horace a écrit un roman historique intitulé
« Archambaud de Comborn » ( il s’agit de
« Jambe Pourrie » ) qui a été publié en 1845…
L’assemblée d’Uzerche,
Le règlement du Roi sur la
convocation des États généraux a été promulgué le 24 janvier 1789. Il constitue
la base de toute l’histoire de la convocation et tous les textes postérieurs
s’y réfèrent. La rédaction des cahiers qui seront portés à Versailles est
l’aboutissement d’un relativement long et complexe processus d’élaboration…
Chaque communauté (
village, paroisses urbaines, corporation ) doit rédiger des cahiers de
doléances primaires, lesquels seront ensuite fondus progressivement ensemble
pour former enfin le cahier définitif…
Les Ordres peuvent rédiger des
cahiers séparés, ce qui représente le cas le plus fréquent, ou des cahiers
communs aux trois Ordres.
Les cahiers de doléances du Tiers-Etat sont de trois types : cahiers de paroisse (
c’est le cas pour la Paroisse d’Estivaux ), cahiers de
corporation ( cahiers primaires ), puis cahiers de bailliage.
L’article premier du règlement de
Janvier 1789 a chargé les gouverneurs généraux de province de transmettre aux
grands sénéchaux les lettres royales et autres pièces relatives à la
convocation. L’article second a distingué les sénéchaussées principales, où se
tiendraient les « assemblées de sénéchaussées », des sénéchaussées
secondaires qui n’auront pas cet honneur.
Limoges est sénéchaussée principale
pour le Haut-Limousin et Tulle pour le Bas-Limousin…
Saint Yrieix
est sénéchaussée secondaire de Limoges ; Brives ( sic ) et Uzerche sont
sénéchaussées secondaires de Tulle.
C’est au titre de
« Sénéchaussée secondaire » qu’il est donc ici fait référence à Uzerche, où les sieurs Goudal
et Chassaing sont envoyés en « députation »
avec le « cayer » de la « Paroisse
d’Estivaux »…
A Uzerche,
ce seront 29 Délégués qui seront ensuite désignés pour se rendre à l’Assemblée
de la « sénéchaussée principale » à Tulle…
Pierre Dufour, bourgeois,
François Dufour,
Pierre Dufour,
Depuis des temps « immémoriaux » plusieurs
familles « Dufour »,
sans doute issues d’une branche commune, sont implantées sur le territoire de
la commune d’Estivaux, en particulier la famille Dufour du village du Mons, branche
généalogique à laquelle j’appartiens.
L’Abbé Echamel
dans ses « notes sur les villages » qui figurent dans sa
monographie sur Estivaux indique d’ailleurs pour « Le Mons » :
« vieille résidence de la famille Dufour »…
Je ne sais si le « François Dufour », cité parmi les membres
présents à l’assemblée d’Estivaux du 1er Mars 1789, était parent
avec mon aïeul « Pierre Dufour », lequel est très certainement l’un
des deux « Pierre Dufour » cités parmi les « comparaissants »…
« François Dufour » appartenait
peut être à la famille Dufour du village de Moncoulon ;
j’ai trouvé trace d’un « François Dufour, du village de Moncoulon » en 1753.
Mon aïeul est probablement celui qui a signé en tête au bas
du « cayer » puisque je possède un
acte authentique de 1793 démontrant que Pierre Dufour savait signer de son nom.
Pierre Dufour, du village du Mons, sera d’ailleurs élu un peu plus
tard « Procureur de la Commune
d’Estivaux » durant la Monarchie
constitutionnelle… je pense qu’il s’agit probablement de celui des deux Pierre Dufour nommés, qui est désigné comme
« bourgeois ».
Pour obtenir quelques éléments supplémentaires sur le
« contexte local » et sur la « vie quotidienne » en Corrèze
à l’époque, ainsi que sur « Pierre Dufour », il vous est tout à fait possible
de vous référer à une petite étude, certes bien lacunaire sur nombre d’aspects
et qui mériteraient certainement d’être approfondie, modifiée ou complétée a
l’occasion :
http://perso.wanadoo.fr/eliedufaure1824-1865/pierreduf.htm
« Dufour » est le premier signataire du cahier
de la Paroisse d’Estivaux et il sera peu après le Procureur de
ladite Commune…
Remarquons que les deux signataires suivants, Lasteyrie et Chassaing, seront eux les deux premiers Maires
de la Commune…
Entre 1803 à 1831 des Goudal (Jean Baptiste et François ) seront à leur tour maires de la Commune…
En 1818, le Maire étant alors Jean Baptiste Brunot, je
relève les noms de « Jean Dufour, Adjoint président », et de « Pierre Dufour »dans la composition du Conseil
Municipal d’Estivaux…
Une délibération de ce Conseil, approuvée le 23 Janvier
1818, est signée « Dufour, J-B Brunot, Peyrat
et Dufour, adjoint »… Il est précisé à
la fin de la délibération que « les autres [ membres
] ont déclaré ne savoir faire [ signer ] » !
De 1860 à 1870, mon arrière arrière
grand père Léonard Auguste Dufour, beau frère de Maitre Elie Dufaure, sera le « premier magistrat de la Commune
d’Estivaux », son mandat étant seulement interrompu par son décès ;
ce sera un peu plus tard, de 1900 à 1915, au tour de son fils, mon arrière
grand père, Elie Dufour,
d’exercer cette charge…qui ne sera interrompue également que par la survenance
de son décès.
Jean Lasteyrie, praticien,
En 1791, le premier Maire de la Commune d’Estivaux aura pour
nom « Lasteyrie ». Je ne connais pas son prénom mais
il s’agit fort probablement de « ce » « jean Lasteyrie », dont le patronyme est suivi de la
mention « praticien ».
La signification du terme « praticien » évoque généralement à
l’époque « quelqu’un qui connaît la pratique ; un médecin, un
juriste, un clerc de notaire ou un avocat »...
Je ne sais qu’elle était la profession précise de « Lasteyrie, praticien »… Je pencherais plutôt pour une
profession de santé… A la même époque Jean-Baptiste
Goudal occupait en effet de son côté
plutôt les fonctions « juridiques » …
A une époque plus ancienne ( « 1753 » et
« 1758 » ) on trouve trace d’un Pierre
Dufour,
praticien du bourg d’Estivaux, sans que l’on
sache non plus exactement quelle était la nature de ses dites activités de
« praticien »…
Après « Lasteyrie » en 1791, le Maire d’Estivaux
suivant, en 1792, sera un dénommé… « Chassaing » !
Joseph Chassaing,
maître horloger, du village de Cessac,
La Profession du « sieur » Chassaing est mentionnée de manière plus
précise que celle du sieur Lasteyrie…
Chassaing est qualifié comme « Horloger », puis comme « Maitre Horloger »… sans que pour autant cela
nous permette de lever tous les mystères sur les conditions qui étaient celles
de l’exercice de cette profession dans le village de Cessac
de la bonne Paroisse d’Estivaux à la veille de la Révolution
Française !
Contrairement à d’autres régions de France, la Corrèze n’est
pas particulièrement réputée comme étant une terre de tradition horlogère… et
de manière plus générale le Limousin non plus !
Chassaing était-il fabricant
d’horloges ? Vendeur ? Réparateur ? … Probablement ces
divers aspects du « métier » l’occupaient-ils professionnellement…
Ayant des contacts avec des clients et étant habitué à
devoir se déplacer assez régulièrement hors des limites de la Paroisse, ses
pairs l’ont peut être pour cette raison désigné « député » pour se
rendre à l’assemblée d’Uzerche…
L’apogée de l’horlogerie en France,
se terminera en… 1789 par l’abolition de la corporation…
L’horloger dès le 16ème Siècle, se
devait d’exercer son apprentissage pendant sept ans chez un maître horloger, puis il perfectionnait ses
connaissances comme compagnon chez d’autres maîtres, et ceci de façon très
stricte…
André-Charles Caron, né en 1698, père de Beaumarchais, était
maître
horloger. Pierre
Ambroise Poux Landry, né le 17 mai 1754, de Jean Baptiste Poux Landry, horlogeur et de Marie Thérèse Faivre, fille d’un
maître verrier, était dit « horloger et professeur en serrurerie et
mécanique du roi Louis XVI »…. En 1780 il s’était enrôlé dans le régiment
des gardes françaises à Versailles. Ses talents et son habileté d’horloger
furent vite remarqués et Louis XVI l’attacha à sa personne. Il travailla avec
le Roi et pour le Roi de 1780 à 1789. Il inventa des balances de précision, des
serrures à secret, des tournebroches à poids et à ressort, des mouvements
d’horloge pour clochers et châteaux. Il construisit à l’usage spécial de Louis
XVI un grand nombre de modèles qui, saisis au moment de la Révolution, furent
dispersés en divers dépôts et notamment au Conservatoire des Arts et Métiers, à
Paris…
Jean-Baptiste Godard était pour sa
part également dit « Maître horloger de
Louis XVI » ; il habitait rue Saint-Avoie
paroisse St Merry à Paris. A son départ de Paris en
1793, il se replia à Courcelles Val D'Esnoms ( Haute-Marne) où il devint marchand, cultivateur et et il avait qualité de propriétaire…
Dit Cadet, dit Coquerabe,
Il était de coutume fréquente,
surtout en zone rurale et jusqu’à une époque pas si lointaine, de désigner les individus,
pour les distinguer entre eux, par un sobriquet, un « chafre »
ou « chaffre » en patois…
Cette coutume qui s’est longtemps perpétuée se perd
aujourd’hui…
Si le sobriquet dudit « cadet » s’avère d’une compréhension assez
aisée à appréhender, celui dudit « coquerabe » l’est beaucoup moins et je
ne saurais l’expliciter en l’état de mes recherches et connaissances…
J’ai relevé d’ailleurs à l’occasion cette définition
pertinente du « sobriquet » qui convient parfaitement pour la
présente note : « le sobriquet touche à divers modes d’expression :
épithètes, métonymies, métaphores. Il peut être indicatif, descriptif,
ironique, caustique ou péjoratif, reflétant la malignité publique. Tout à la
fois familier et incompréhensible, délicat et perfide, logique et inclassable, il
incline à l’humilité pour qui veut percer son origine » ! …
Restons humbles donc !
A Voutezac on rencontre des
sobriquets en nombre plus important qu’à Estivaux… Sont assemblés les
dits : « trépaterre, cabanis, le masson, la reynie, coulaud, bernicou, lapierre, léger,
l’homme d’affas, bomanquit »…
Pierre Pradel,
François Barière,
Parmi les hommes
assemblés à Estivaux le 1er Mars 1789, deux sont nommés dans l’acte
de vente qu’établira le notaire public Goudal en date du vingt
trois janvier 1793, « l’An II de la République Française », acte dont
je dispose …
Ces deux habitants
de la Commune d’Estivaux sont cités l’un après l’autre dans la liste des hommes
présents…
Pierre Dufour se rend acquéreur
d’un ensemble foncier qui appartient à Pierre Pradel, qui est défini dans l’acte de vente comme un « cultivateur , natif du village de Bounaix et demeurant en celluy de
Cessac » … Le Notaire précisera qu’il ne
sait pas signer… « déclaré ne le savoir » .
François Barière n’est pas
directement partie prenante dans l’acte de vente, mais on sait que l’un des
parcelles faisant l’objet de la vente « confronte au bois de François Barière »…
Feux,
Le « feux » : c’est un terme du vocabulaire fiscal de
l’Ancien Régime… Le feu comprend l’ensemble des personnes qui vivent dans un même foyer. Les
historiens utilisent cette notion pour effectuer des « comptages »
approximatifs de population, compte tenu de l’absence de données disponibles
avant l’institution des premiers recensements…
La donnée n’est pas d’une grande fiabilité en terme de
démographie pure car le nombre des membres de la famille peut être assez
variable, mais la comparaison du nombre de « feux » entre deux périodes pour un
lieu donné peut générer des indications précieuses de tendance démographique.
140 « feux » constituent une population relativement peu
importante, mais tout de même probablement proche de 600 à 700 habitants
[ ? ]. A titre de comparaison, à la même période,
le cahier des doléances de la Paroisse proche de « Boutezac »
[ Voutezac ] fait état de « trois cent nonante feux » ( sic ) et le cahier
pour la Paroisse, non moins proche, d’Allassac, fait
état de « 726 feux ».
Il reste que la population de la Paroisse d’Estivaux d’alors est bien supérieure à celle
de la Commune d’aujourd’hui…
Le « pic » de la population d’Estivaux a été
atteint durant les travaux de construction de la ligne de Chemin de Fer reliant
« Brive à Limoges via Allassac », à la
toute fin du dix-neuvième Siècle… Depuis lors la population d’Estivaux n’a
cessé de décroître…
Le nombre de « feux » d’une Paroisse a son importance dans le cadre
de la « consultation » de la population en 1789 puisque, en principe,
un Député pour cent feux peut être désigné par les assemblées locales… Allassac désignera 7 députés pour ses 726 feux, Estivaux 2
députés alors que la paroisse ne compte pas 200 feux…
Je dénombre 57 « individus », dont Goudal qui préside l’assemblée, dans
l’énumération des membres présents sur la « place publique » d’Estivaux, le 1er Mars
1789… Un peu plus d’un tiers des « feux » de la Paroisse seraient donc représentés ce
jour là…
Nation,
Le terme « Nation » figure à trois reprise dans le
cahier de la Paroisse d’Estivaux.
Pendant la « campagne électorale » de 1789, le mot
Nation
prend rapidement
une forte charge révolutionnaire. Peu après, la « Nation assemblée » remplace bientôt le
Roi… et, dès septembre 1789, paraît spontanément la devise : « la Nation, la Loi, le Roi ».
Selon Robespierre, « le Roi est le commis et le délégué de
sa Nation » ( Discours
du 28 mars 1791 )…
Il est intéressant de rappeler que c’est à la fin de la période
absolutiste en France qu’apparaît clairement une séparation entre ce qui est
« du Souverain » et ce qui est « de la Nation ».
Le Roi s’oppose violemment aux principes mêmes d’une telle
séparation entre sa personne et « la Nation ». Louis XV ne déclarait-il
pas, le 3 Mars 1766, « L’ordre public tout entier émane de moi ; Que
j’en suis le gardien suprême ; Que mon peuple n’est qu’un avec moi ; et
que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du Monarque, sont
nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en mes
mains » ?
Or en 1789, le peuple français prend partout la parole… et
les cahiers de doléances révèlent l’importance de ce nouveau concept de « nation », un mot qui revient
constamment dans les 40 000 cahiers de paroisse et c’est bien aussi le cas
alors pour ce qui concerne la Paroisse
d’Estivaux, qui ne fait pas exception au mouvement !
Le terme nation désigne généralement le peuple, le tiers État… « Une nation, ce sont les citoyens qui habitent
un territoire, possèdent une propriété ou accomplissent des tâches essentielles
pour ceux qui cultivent la terre, obéissent aux lois, payent les impôts et
servent le pays ». [ De la convocation
de la prochaine tenue des États Généraux 1790 ].
« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement
dans la nation.
Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément
», énoncera bientôt la « Déclaration des droit de l'homme et du
citoyen », en son article troisième !
impositions,
dettes,
impôts,
pensions,
Les cahiers de doléances du Tiers-état ont, de manière
générale, pour point commun de regrouper des récriminations qui sont communes à
l’ensemble du Royaume, quelles que soient les provinces considérées, et qui
sont relatives à la réforme des impôts, à la suppression des droits féodaux, à l’affranchissement des terres, à la suppression de la dîme, à l’abolition des immunités et des privilèges…
Le cahier de la Paroisse
d’Estivaux est essentiellement axé sur des revendications relatives aux
« Finances Publiques »…
A la différence des démocraties
modernes, la France d’Ancien Régime ne connaît pas la notion de « budget »
…
Aucun état des dépenses et des
recettes n’est préparé à l’avance et par suite approuvé par une
« représentation nationale »…
De plus, l’argent récolté par le
biais des taxes et des impôts est en partie utilisé sur place dans les
généralités…
Le Royaume « navigue »
financièrement à vue, et cela explique pourquoi Necker en mai 1789 est bien
incapable d'évaluer de façon précise le montant du déficit de l’Etat.
On estime qu’en 1789, les recettes
s’élevaient à 503 millions de livres alors que les dépenses atteignaient 629
millions, soit un déficit de 126 millions de livres…
Le montant de ce déficit est
relativement proche des 146 millions estimés de dépenses civiles, ce qui
pouvait faire dire à certains que le déficit de la France était dû au train de
vie fastueux de l’Etat…
Détail des dépenses du Royaume
« Budget » estimé de la France en 1788 ( en livres ) |
|
Dépenses : 629 628 182 livres Dépenses civiles : 145 802 388 La Cour : 35 666 258 Dépenses militaires : 165 510 050 Dette : 310 426 744 |
Recettes : 503 546 049 livres Impôts directs : 157 583 461 Impôts indirects : 207 9663 427 Loterie royale : 9 860 000 Créance sur les Etats-Unis : 1 600 000 |
Détail des dépenses civiles
La situation financière délicate dans laquelle se trouve le
Royaume et au cœur de la problématique ayant entraîné la convocation des Etats
Généraux… Cette problématique est évoquée expressément et sans détours dès le
message d’accueil du Roi aux Etats Généraux, quand Louis XVI déclare :
« (…) La dette de l’État, déjà immense à mon avènement au trône, s’est
encore accrue : une guerre dispendieuse, mais honorable en a été la cause ;
l’augmentation des impôts en a été la suite nécessaire, et a rendu plus sensible
leur inégale répartition. Une inquiétude générale, un désir exagéré
d’innovations, se sont emparés des esprits et finiraient par égarer totalement
les opinions, si on ne se hâtait de les fixer par une réunion d’avis sages et
modérés. C’est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés...
J’ai déjà ordonné dans les dépenses des retranchements considérables. Vous me
présenterez encore à cet égard des idées que je recevrai avec empressement ;
mais, malgré la ressource que peut offrir l’économie la plus sévère, je crains,
Messieurs, de ne pouvoir pas soulager mes sujets aussi promptement que je le
désirerais. Je ferai mettre sous vos yeux la situation exacte des finances, et
quand vous l’aurez examinée, je suis assuré d’avance que vous me proposerez les
moyens les plus efficaces pour y établir un ordre permanent, et affermir le
crédit public. Ce grand et salutaire ouvrage qui assurera le bonheur du royaume
au-dedans et sa considération au-dehors, vous occupera essentiellement (…) » …
Le cahier des doléances de la Paroisse d’Estivaux est axé presque entièrement sur des
aspects de Finances Publiques…
Si ceux-ci sont certes essentiels et généralement repris
partout, il reste que dans nombre d’autres Paroisses du Royaume, des
revendications plus « locales » sont souvent exprimées et en
particulier en rapport avec des « abus locaux », ou considérés comme tels, perpétués
par la survivance de vestiges de féodalité…
D’une manière générale les cahiers de doléances de la
Sénéchaussée d’Uzerche qui ont été conservés sont particulièrement modérés sur
ces aspects… « Les abus de tous genre » sont visés mais sans plus de
précisions !
Joseph Nouaillac
à l’examen des cahiers de doléances du Bas-Limousin
relèvera à côté des revendications légitimes, des exagérations et des
jérémiades… « Connaissant les jalousies entre Paroisses, nous ne sommes
pas étonnés de voir Saint-Solve réclamer la
suppression du Haras de Pompadour qui coûte 40.000 livres d’impôts
supplémentaires à la Généralité et qui amène « la perte de la race des
chevaux Limousins » …
Je relève également des griefs contre les
Haras de Pompadour dans le cahier des doléances de Voutezac…
« la Paroisse contribue au payement d’une somme
annuelle de 60 mille livres qui sont insuffisantes pour subvenir aux frais de
ce haras qui ne fournit au roi que très peu de chevaux propres à placer dans
ses écuries » …
En revanche, toujours selon Nouaillac, « les habitants d’Objat n’avaient peut-être
pas tort de se plaindre que le gouvernement favorisait le commerce et
l’industrie au préjudice de l’agriculture »
Le 13 juin 1789, au matin, l’appel
des députés étant terminé et après bien des péripéties survenues depuis le 5
Mai 1789, l’assemblée réunie se considéra comme représentant seule la Nation.
Le 17 juin 1789, un député proposa
que cette assemblée adopte tout simplement comme dénomination « Assemblée Nationale », alors que diverses
propositions en lice jusqu’alors n’étaient pas apparues satisfaisantes :
« Assemblée des représentants connus et vérifiés de la Nation »
proposée par Sieyès, « Assemblée légitime des représentants de la
majeure partie de la nation agissant en l'absence de la mineure partie »
( sic ! ) selon Mounier, ou « représentants
du peuple Français » pour Mirabeau…
Force est de constater que ce terme
« Assemblée Nationale » figurait dans
le cahier de la Paroisse d’Estivaux, même si ce cahier la
souhaitait établie au niveau de chaque Province et non au niveau de ce qui
était encore le Royaume…
Ce même jour, 17 Juin 1789, l’Assemblée Nationale proclama que « les impôts
quoique illégalement établis et perçus, continueraient d’être levés de
la même manière que devant, jusqu’au jour où l’assemblée se séparerait »
mais que « passé lequel jour, l’Assemblée entendait et décrétait que
toute levée d’impôt qui n’avait pas été nommément,
formellement et librement accordée par l’Assemblée, cesserait entièrement dans
les provinces du Royaume »…
L’Assemblée nationale se
trouvait alors particulièrement en phase avec ce qu’avait principalement
souhaité l’assemblée d’Estivaux !
Lorsque le 20 juin 1789 au matin,
les députés se présentèrent pour confirmer les pouvoirs de leur président
Bailly, élu le 17 juin, ils trouvèrent portes fermées à l’endroit où ils
devaient se réunir… et ils se précipitèrent alors à la « salle du jeu de
paume ».
Là, Sur proposition de Mounier les
députés prêtèrent serment de ne jamais se séparer avant qu’une Constitution ne
soit rédigée et approuvée… Le texte du fameux « serment » était le
suivant :
« L’Assemblée Nationale,
considérant qu’appelée à fixer la
constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public et maintenir
les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle continue ses
délibérations dans quelque lieu qu’elle soit forcée de s’établir, et qu’enfin,
partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée
Nationale.
Arrête que tous les membres de cette
assemblée prêteront, à l’instant, serment
solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les
circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la constitution du royaume soit
établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant
prêté, tous les membres et chacun d’eux en particulier confirmeront, par leur
signature, cette résolution inébranlable »…
Quelques jours après, le Roi mis un terme à la séance qui se
tenait le 23 Juin 1789 en déclarant : « Je vous ordonne,
Messieurs, de vous séparer tout de suite et de vous rendre demain matin chacun
dans les chambres affectées à votre ordre pour y reprendre vos séances. J’ordonne
en conséquence au grand maître des cérémonies de faire préparer les
salles »…
Quand Louis XVI se fut levé et retiré et que la noblesse et
le clergé en eurent fait de même à leur tour, seul le « Tiers »
demeurait dans la salle, immobile et dans le silence.
Le grand maître des cérémonies Dreux Brézé s’avança alors
pour faire évacuer la pièce. Sur quoi Mirabeau se dressa et lança son
apostrophe célèbre :
« Monsieur,
…allez dire à votre maître que nous
ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes ! »
La phrase exacte
varie selon les auteurs et elle est sujette à controverse… Peu importe, en
fait, la sentence réelle... La position exprimée était claire ! Mirabeau [ un peu « du Saillant » et « d’Allassac » ], le héros du jour, venait de rugir
pour l’éternité !!! ... Et, de
fait, rien ne serait jamais plus comme avant !
Dreux Brézé en référa sans délai au Roi, qui d’un geste las
aurait avoué son impuissance : « Ils ne veulent pas partir ? Eh
bien ! Foutre ! Qu’on les laisse ! »…
Ainsi le temps fut-il révolu où l’on disait
encore : « Cy veult
le roy, cy veult la loy » !
© emmanuel dufour
L’Arrêt du Conseil du Roi qui convoque les Etats Généraux
sollicite de « toutes les personnes instruites du Royaume (…) d’envoyer
renseignements ou mémoires relatifs à la prochaine convocation des Etats
Généraux » ...
« Etrange
procédure », commentera Jean Denis bredin, « qui marque
l’importance de l’opinion dans la Société Française et aussi la bonne volonté
ou la faiblesse de la Monarchie » !
Cet exercice de
rédaction des Cahiers crée en tout cas l’un des premiers grands mouvements
d’opinion à l’échelle du Royaume tout entier...
Cinquante cahiers,
sur les trois cent cinquante rédigés dans les Paroisses du Bas-Limousin,
ont été conservés, dont 70 % sont issus de la « Sénéchaussée
d’Uzerche », au nombre desquels figure ceux des Paroisses d’Estivaux, de Voutezac ou encore d’Allassac...
Il est bien certain
que ces cahiers de doléances ne reflètent qu’une partie de l'opinion, voire
seulement celui d’une toute petite minorité… Car la politique est encore
vraiment loin d’être « l’affaire de tous »...
Seuls 21,4 % des
chefs de famille participent aux débats dans les Paroisses du Bas-Limousin ... Mais on relève 57 présents pour 140 feux à Estivaux soit un taux de
présence élevé, 40,7 % des feux étant représentés !
Les classes aisées
dans le Bas-Limousin sont sur-représentées :
27,7 % des « comparants » signent les cahiers soit un taux largement
supérieur à celui des signatures au bas des actes de mariages qui oscille,
localement, seulement entre 10 et 20 % … Ce taux est cependant disparate… On
note que seulement neuf personnes ( si l’on excepte le
greffier ) ont signé à Estivaux pour 57 présents… soit un taux d’environ
15,8 % des habitants assemblés… Non loin de la, si seules vingt-sept personnes
sur soixante-dix comparants, ont signé le « cahier » de la Paroisse
d’Allassac, il s’agit cependant d’un taux
particulièrement « remarquable
» de 38,6 % !
« Les cahiers exprimeraient donc
l’opinion d’une bourgeoisie rurale et des couches supérieures de la
paysannerie, alors que les paysans les plus humbles n’auraient guère eu accès à
la parole ? » s’interroge Jean Boutier…
Poser cette question consiste pratiquement
déjà à y répondre !
Pour
la Paroisse de Vigeois près du tiers des délibérants payent plus de vingt
livres de Taille et appartiennent donc à la paysannerie aisée ! …
Les députés du « Tiers-Etat »
avait un base large de « représentation »
puisque tout homme de 25 ans inscrit au rôle des impositions était appelé à
voter… Cette large base du « Tiers » pouvait déconcerter et déplaire
fort à certains bourgeois qui se seraient parfaitement satisfaits d’un
« corps » plus restreint… Il reste que dans la majeure partie du
Royaume, les désignations finales s’opèrent en assemblées de bailliage au 2ème
ou 3ème degré…
Au final, la députation du Tiers-Etat
sera composée de 578 représentants dont environ 200 hommes de loi, une centaine
de négociants, banquiers et industriels, le reste étant composé de riches
ruraux parmi lesquels une cinquantaine de grands propriétaires fonciers. On
cherchera en vain un seul paysan « pauvre » ou « petit
artisan » représenté dans cette députation…
A Estivaux, le 1er Mars 1789, il y a deux « bourgeois »,
un « praticien », un « maitre
horloger » et un « Procureur postulant » qui
composent l’assemblée Paroissiale… en compagnie… de plus de 90% « d’autres
habitants » qui ne sont pas « qualifiés » ( probablement une
majorité écrasante de « petits laboureurs » ) … Au final, le
« Procureur » et le « maitre
horloger » constitueront la députation de la Paroisse pour l’Assemblée d’Uzerche…
« Je reste un brin perplexe quant à ce
que dirent vraiment, pour eux et à leur place, les Bourgeois ou les Marchands
qui furent chargés de transmettre leurs revendications. Mais comme tous ne
savaient ni lire ni écrire et que tous (…) ne s’exprimaient que dans leur
patois local, il fallait bien que quelqu’un parle pour eux ! Cela fût-il
bien fait ? Çà reste à débattre » écrira Claude Michelet … qui ne prenait
pas en considération la seule situation de la Paroisse d’Estivaux mais le
Royaume tout entier !
Les délégués des paroisses de la
Sénéchaussée d’Uzerche, réunis dans cette ville, nommèrent vingt-neuf d’entre
eux pour aller siéger à Tulle. Dans ce groupe figuraient dix avocats, six
bourgeois, quatre notaires, trois médecins, trois juges… mais aucun artisan, ni
paysan !
A Tulle furent élus pour le tiers Antoine
Melon, lieutenant général de la Sénéchaussée et Maire de Tulle, Gabriel Delort-Puymalie, lieutenant particulier au Sénéchal
d’Uzerche, et deux avocats, Gabriel Malès, de Brive,
et Pierre Ludières, de Tulle.
Si les doléances
portent essentiellement, en Bas-Limousin, sur le fisc
royal ( 24,2 % des « unités-doléances »
recensées ) puis sur le système judiciaire ( 14,3 % ), c’est ensuite à peu près
à un niveau identique que l’on trouve la demande de création d’Etats Régionaux
puis la revendication de réunions régulières des Etats Généraux...
Les droits
seigneuriaux ne sont contestés dans la contrée étudiée qu’avec une fréquence
de... 4,4 % seulement !
Nombre des cahiers
de doléances du secteur présentent non seulement des similitudes de fond mais
également de forme… Des cahiers reprennent des passages entiers de cahiers
modèles qui circulaient alors ou sont recopiés sur des cahiers voisins… Les
cahiers de Vigeois et de Perpezac le Noir sont
identiques pour une bonne part… Il semble donc peu probable que le cahier de la
Paroisse d’Estivaux constitue une
création « originale » … mais il m’a semblé intéressant de « webpublier » cette page d’histoire locale qui témoigne
de l’expression Citoyenne de nos aïeux…
« Nous
connaissons peu de choses sur la période révolutionnaire à Estivaux »
affirme l’Abbé Echamel, « il y a tout lieu de
croire que rien ne vint troubler l’ordre public, les communes avoisinantes
eurent à souffrir de certains désordres, notamment Allassacoù
on dut envoyer les cacalier
de Royal-Navarre pour opérer des arrestations »…
L’Abbé Echamel déplore le
séquestre et la vente de biens fonciers situés sur la Commune et appartenant à
l’église…
Paul d’Hollander et Pierre Pageot, ainsi que Jean Boutier, rapportent l’existence d’une
« séquence » de destruction des bancs d’église et de plantation de
mai qui survient à Estivaux comme elle est survenu à Voutezac ou à Perpezac le Noir…
On retrouvera quelques
uns des présents développements, ainsi que d’autres, dans une petite étude
également en ligne,
http://perso.wanadoo.fr/eliedufaure1824-1865/revolution.htm
ainsi qu’une petite contribution
sur quelques incidents révolutionnaires survenus à Orgnac sur Vézère et au glandier,
http://www.orgnac-sur-vezere.com/1790.htm
Campagnes en émoi
Révoltes et Révolution en Bas-Limousin
1789-1800 Jean Boutier Edition « les Monédières »
1989
La Révolution Française dans le Limousin et la Marche Paul d’Hollander Pierre Pageot Bibliothèque Historique Privat 1989
Histoire du Limousin et de la Marche
Limousine Joseph Nouaillac 1943
Réédition Lemouzi 1981
Monographie d’Estivaux, avec des notes sur Comborn Abbé
Marius Echamel
Imprimerie Catholique Brive 1921
Histoire de la Paroisse de Voutezac Abbé Marius Echamel réédition Le Livre d’Histoire- Lorisse
éditeur 2004
Allassac en Bas Limousin,
un Pays - Une histoire Jean
Louis Lascaux Foyer Culturel Allassac
1992
Histoire des Paysans de France Claude Michelet Robert Laffont 1996
Pocket 1998
Qu’est ce que le Tiers Etat ? Abbé Sieyes Présentation par Jean Denis Bredin Champs Flammarion 1988
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