DES
FRERES ET DES SŒURS
Comme cela pouvait être encore fréquemment le cas, en particulier durant toute la première moitié du dix-neuvième siècle, Elie DUFAURE était issu d’une famille nombreuse, laquelle avait été fondée à ALLASSAC, par Pierre DUFAURE et Jeanne DUBOIS, son épouse, qui s’étaient mariés en 1817…
Ainsi Elie DUFAURE ( né le 12
Avril 1824 ) avait eu pour frère et sœurs :
Louis « Mort jeune » -
vraisemblablement en très bas âge – 1819 ?
Suzanne ( née le 10
Octobre 1821 ) - décédée « à l’âge de dix huit ans par suite
d’imprudence » - 1839 ?
Marie ( née le 26 Janvier 1826 )
Jean-Baptiste ( né le 12 Février 1828 )
Bertrand ( né le 27 Mai 1830 )
Françoise ( née le 4 Août 1833 )
Compte tenu du décès « rapide » de ses deux aînés, Elie DUFAURE s’est vite retrouvé à la tête de la fratrie qu’il a marquée de son empreinte… S’il est, parmi les enfants, celui dont la réussite sociale a été la plus spectaculaire, les éléments que l’on connaît sur ses cadets sont riches d’enseignement et permettent d’illustrer une partie du tableau social du dix-neuvième siècle à partir d’une famille singulière qui touche finalement à l’universel…
Bertrand DUFAURE , dit « Berty »
Les correspondances
conservées de Bertrand DUFAURE révèlent chez le cadet des frères DUFAURE un
caractère impulsif… tout autant qu’un désir farouche de réussite sociale…
Bertrand DUFAURE n’avait
pas la chance d’être aussi exceptionnellement doué sur le plan intellectuel que
son aîné Elie, même si son niveau peut apparaître tout à fait
« correct » voire « remarquable » par rapport au contexte
de l’époque…
La « place » sur
la petite exploitation agrico-viti-cole était déjà « prise »,
revenant « de droit » au frère « puîné » par rapport à
« l’aîné » Elie : Jean-Baptiste…
Ces circonstances combinées
vont conduire Bertrand, dit familièrement « Berty », tout
d’abord à s’engager dans l’Armée, puis à entreprendre une carrière dans le
secteur nouveau et en pleine expansion des « Chemins de Fer », avant
que de rechercher une alliance matrimoniale qui puisse être plus conforme à ses
intérêts, pour enfin se marier à UZERCHE avec la fille d’une
aubergiste-brasseur, dont il reprendra l’établissement, tout en améliorant ses
revenus par quelque activité secondaire de « roulier » [ soit de
transporteur routier, dirait-on aujourd’hui… avec un cheval qui n’était pas –
encore devenu « vapeur » !!! ]
Le Militaire
Bertrand DUFAURE s’engage,
volontairement, le 6 Janvier 1849 à TULLE, à l’âge de 18 ans et 7 mois.
Il est « versé »
dans la Cavalerie Légère. Le 14 Janvier 1849, il rejoint son corps, le « 6ème Régiment de Hussards » alors stationné à GRAY, en Haute-Saône.
Il est Hussard de Seconde Classe.
Le 31 Janvier 1850, il est
mis en route pour SAUMUR afin d’y suivre des cours « en qualité
d’élève instructeur ».
Le 6 Janvier 1851, au terme
d’un engagement de deux ans il est mis en route depuis VILLEURBANNE pour
ALLASSAC, au motif « libéré du service, se retire dans ses foyers ».
Je retrouve sa trace en
Octobre 1852, à LANGRES, au « 5ème
[ ? ] Régiment de ligne », puis à JOIGNY en Octobre
1854, et à VIENNE en1855 au « 4ème
Régiment de Chasseurs à Cheval »
Figurine en
plomb – Chasseur d’Afrique
En Juillet 1855, Bertrand
est promu « Brigadier ». Il est affecté en ALGERIE avec le
« 4ème Régiment de Chasseurs
d’Afrique »… Il a débarqué à ORAN puis réside en
garnison à « SIDIBELABESSE » ( selon son orthographe ) … Il entreprend
quelques missions « du côté du MAROQUE » qui ne l’enthousiasment guère. En Février
1856, indiquant que « pendant sept ans j’ai été dans la misère et
l’esclavage », Bertrand a estimé que « le plus sage était de
ne plus signé et de prendre mon congé » [ sic ] … et il met un terme à
sa carrière militaire…
L’Employé des « Chemins de Fer de
l’Ouest »
Après quelques temps passés
à ALLASSAC
au cours desquels quelques projets formés de mariage ne se concrétisent pas, on
retrouve Bertrand DUFAURE employé de la « Compagnie
des Chemins de Fer de l’Ouest »,
affecté à la « Station de MESNIL-MAUGER » ( CALVADOS ), sur la Ligne de « PARIS
à CHERBOURG ».
Dix lettres conservées,
adressées à son frère Elie, nous renseigne sur quelques aspects de sa vie
privée et de sa vie professionnelle entre Septembre 1858 et Octobre 1859 …
Si Bertrand souhaite
devenir « Conducteur » ou « Chef de Salle », son ambition
déclarée du moment est de devenir un jour « Chef de Gare » et d’avoir
cette « haute puissance »… En attendant Bertrand est « Télégraphiste »…
« J’ai eu beaucoup de peine à apprendre à télégraphier mais aujourd’hui
je manipule et je reçois à peu près ce qui demande une grande patience »
écrit-il en Janvier 1859.
Perdant patience à n’être
pas nommé « conducteur », Bertrand démissionne de la Compagnie en
Octobre 1859 : « Je cesse de faire partie du personnel du Chemin
de Fer de l’Ouest. Lorsque on ne gagne pas assez pour vivre en économisant
après 18 mois de service ( en moyenne 15 à 16 heures par jour ) n’ayant rien à
se reprocher, on doit quitter et voir ailleurs car avec une pareille assiduité
je gagnerai n’importe où la somme de 2 F 20 »
L’Aubergiste brasseur et roulier
occasionnel
En Juin 1860, Bertrand
DUFAURE, en dépit des réticences de son frère Elie mais avec l’assentiment du
reste de la famille, épouse Maria JUGE, âgée de 22 ans, fille d’un « maître
d’hôtel et brasseur » à UZERCHE… Il auront plus tard une fille, Emilie qui épousera un
Monsieur SAGNE.
Bertrand aidera ses
beaux-parents, « trouvant une occupation dans la brasserie pour aider à
faire la bière »…
L’établissement est « une
assez vaste maison (…) très bien meublée, situé en bas d’UZERCHE près du
vieux pont avec une brasserie et un petit jardin derrière » où
travaillent « un homme industrieux » et « une femme
très intelligente et très au courant de son commerce donnant l’œil partout »…
Cet établissement subsiste
toujours à UZERCHE, il s’agit de la « Maison SAGNE »…
Madame JUGE, belle-mère de
Berty, décède au printemps 1864… La maison connaît alors quelques soucis
financiers qui incitent Monsieur JUGE a se reconvertir en occupant « la
place de conducteur d’un petit courrier qui fait le service des dépêches de
LIMOGES à TULLE, en 6 heures de temps, avec une petite voiture à cheval »…
Bertrand est pour sa part
satisfait quand il « fait gagner 8 F à sa jument » comme le 20
Juin 1864 : « J’arrive de VIGEOIS ou je conduisi une carriole et
je repars pour MASSERET faire renfort à un roulier qui loge chez moi » (sic).
A partir du décès d’Elie
DUFAURE on perd la « trace » précise de la vie de son frère Bertrand,
mais sa fille Emilie restera en contact étroit avec ses tantes Marie et
Françoise…
Françoise DUFAURE ,
épouse DUFOUR
En
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Jean-Baptiste DUFAURE , dit « Baptiste »
En
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