APPROCHE
DES CIRCONSTANCES DE DISPARITION
DES
ENFANTS D’ESTIVAUX DURANT LA GRANDE GUERRE
Henri BACHELLERIE 111ème Régiment d’Infanterie Mort
le 20 Août 1914 à DIEUZE – BIDESTROFF ( MOSELLE
)
La « guerre » d’Henri Bachellerie aura duré moins de
trois semaines entre le départ de son Régiment de sa ville de garnison le 9
Août et le combat de Dieuze le 20 Août. Un seul Henri Bachellerie est
répertorié sur le site « Mémoire des Hommes » et même si sa fiche est
incomplète quant à son lieu de naissance, la transcription de son acte de décès
sur le registre de la commune de Sadroc me conforte dans l’idée qu’il s’agit
bien du soldat inscrit sur le monument d’Estivaux.
Henri Bachellerie est tombé précisément à Bidestroff Il est inhumé
à Riche Tombe individuelle n°574. Cette nécropole rassemble les dépouilles de
2208 soldats dont 577 inconnus tués lors de l’offensive de Lorraine (bataille
des 3 frontières) qui s’est déroulée dans ce secteur les 19 et 20 août 1914. On
y trouve 1105 tombes individuelles et deux fosses communes
Au tout début de la
Guerre tout avait commencé dans l’euphorie pour le 111ème RI :
« Tout le long du voyage, à toutes les gares, à tous les arrêts, c’était
plein de femmes, de jeunes filles nous donnant du vin, de la grenadine pour
nous désaltérer car il faisait très chaud dans ces wagons. » « Nous avons fait un long
voyage dont à tous les arrêts du train les gens nous distribuaient du vin, des
liqueurs, des fruits, etc., mais ne restez point étonné si je ne vous dis pas
le pays où je me trouve, je ne puis pas vous le dire, c’est un secret. »
« Enfin, si ça va toujours comme à présent, nous retournons, nous n’avons
pas encore vu l’ennemi, et puis le jour de la rencontre, nous y ferons face, il
faut avoir bon courage et tout ira bien » écrivaient les soldats Victor
François André du 111ème RI ( fait prisonnier le 20 août 1914 à Bidestroff
) ou Jules Pascal, également soldat du 111e RI
Le 111ème RI a quitté Antibes le 9 Août 1914… Le
11 Août il débarque à Diarville ( Meurthe et Moselle
).
Le Régiment est engagé le 14 Août 1914 dans le combat de
Montcourt, l’artillerie ennemie tire dans le flanc des troupes d’attaque et
cause des pertes sensibles… Le régiment participe à la prise du village que
l’ennemi évacue… le 14 août, dans l’assaut du village de Montcourt, les hommes
prennent conscience que la guerre ne sera pas l’affaire de corps à corps mais
de puissance de feu : « Des fantassins ennemis, nul n’en vit en ce jour du
14, pas plus que d’artilleurs. D’où partaient ces balles qui fauchaient nos
rangs ? Où s’étaient enfouies ces batteries dont les obus creusaient en
bouillie les malheureux qu’ils atteignaient ? Rien. On ne voyait rien ».
Le 19 août 1914, c’est la montée des 111ème RI
d’Antibes, 112ème de Toulon et 141ème de Marseille sur
Bidestroff, sous un déluge d’obus et de balles… Le 111ème RI
a pour objectif la côte 230 au nord du moulin de Bidestroff, et longe le
ruisseau nord du canal des Salines.
Sous le bombardement, les biffins se plaquent au sol, formant
la tortue, leur barda sur leur tête pour se protéger des marmites puis
bondissent en avant.
Le 111ème RI s’en va occuper la ferme Wolfert, à
droite.
Le 20 août 1914, encouragée par un brouillard qui règne sur
tout le champ de bataille, débute la grande contre-attaque allemande. Dès la
pointe du jour, la fusillade et la canonnade recommencent.
En position sur 2 kilomètres entre Bidestroff et Wolfert, le
111ème RI ne reçoit pas l’ordre de repli puisque ses agents de
liaison envoyés aux nouvelles ne sont pas revenus. Cernés par l’ennemi, peu
d’hommes réussissent à s’enfuir. Après 3/4h de résistance, les débris du 111ème
RI se retirent du côté de Zommange qui est violemment bombardé par l’artillerie
ennemie, puis par l’artillerie française. Le 24ème B.C.A. tente de
résister. Ses hommes, à bout de force, retrouvant en chemin des fantassins
égarés, se replient au sud de l’étang par Assenoncourt et Gélucourt.
Toute la plaine de Dieuze est soumise à un feu formidable
d’artillerie, d'infanterie et de mitrailleuses de l'ennemi qui est déjà au
moulin de Bidestroff…
Le 111ème R I dénombre 121 tués à Moncourt et 262 tués à
Dieuze soit 383 morts… Henri
Bachellerie est
de leur nombre !
Antoine Alexandre LAJUGIE 211ème Régiment d’Infanterie
« disparu au combat » le 24/8/1914
à
ETON ( MEUSE )
La fiche d’Antoine Lajugie sur le site « Mémoire des
Hommes » porte le prénom « Alexandre » mais indique bien
Estivaux comme lieu de naissance. Sa guerre aura également duré moins de trois
semaines !
En Août
1914 le 211ème Régiment d’Infanterie est en garnison à Montauban.
Retraite
des 3e et 4e Armées : Eton
Consenvoye
(début sept.)
Eton, en première ligne dès le début
de la Grande Guerre, comme toute cette partie de la Woëvre, fut incendié par les
Allemands le 24 août 1914 et entièrement détruit.
Un seul immeuble put être réparé à
la fin de la guerre; les 128 autres, en ruine, furent voués à la
pioche du démolisseur .
Le déblaiement du terrain commença en juillet 1919 ( 280 habitants étaient alors rentrés ) et le 12 octobre, le
Conseil Municipal désigna, pour entreprendre la reconstruction du village, un
architecte nancéien réputé: Joseph Hornecker. Mais ce dernier, qui menait déjà
les chantiers d'Etain et de Rouvres, dut renoncer
Le Régiment sera dissous en Avril 1916
Jean Joseph TRONC 108ème Régiment
d’Infanterie
« tué à l’ennemi »
le 24/8/1914
à CARIGNAN BLAGNY ( ARDENNE )
La fiche de Jean Tronc sur le site « Mémoire des Hommes »
porte le prénom « Joseph», mais indique bien Estivaux comme lieu de
naissance. Sa guerre aura également duré moins de trois semaines… Sa sépulture
est déclarée « inconnue »… Ci-dessous le parcours de son Régiment
durant le premier mois de guerre…
En 1914 le 108ème RI a pour casernement :
Bergerac.
Le Régiment appartient aux 47e Brigade d'infanterie;
24e Division d'infanterie
et 12e Corps d'Armée
Son
parcours en 1914 passe par les étapes suivantes :
En
Belgique : Saint Médart , Florenville ( 22-23
août )
Retraite
des 3e et 4e Armées : Carignan
( 28 août )
Bataille
de la Marne ( 5 au 13 septembre ) : Châtelraould , Courdemanges , sud
de Vitry Le François
Léon COMBY 60ème Régiment d’Infanterie « tué à l’ennemi » le
29/8/1914
à HARBONNIERES ( SOMME )
Cinq jours de guerre de plus que le tué précédent pour Léon Comby,
tué au moment de l’avancée irrésistible de l’armée de Von Kluck dans les
plaines picardes…
Le régiment s’était embarqué à Belfort le 26 Août dans la
matinée ; Officiers et soldats ignorent les événements militaires qui se
sont déroulés dans le Nord, les défaites de Charleroi et de Mons, la retraite
sur la ligne de la Somme, la marche de Von Kluck, tous se perdent en
conjectures sur la destination du régiment. Finalement tout le monde débarque
le 27 au soir dans la region de villers bretonneux, un village dont le nom
reviendra par la suite souvent dans l’histoire du 60ème.
Le régiment va cantonner dans la zone de Bayonvillers,
Harbonnières, Guillaucourt. La chaleur est accablante. Le spectacle de ces
plaines immenses coupées de routes sur lesquelles s’allonge indéfiniment la
file des gens qui fuient l’invasion, chassant devant eux leur bétail, traînant
sur des petites charrettes ce qu’ils ont de plus précieux, campant la nuit par
troupes nombreuses aux portes des villages et reprenant au petit jour leur
marche échevelée sans savoir au juste où porter leurs pas. Tout cela provoque
chez nous l’étonnement et un certain malaise.
Le 28 est une journée de repos.
Le 29, le régiment est alerté au petit jour et se porte sur
rosière, Rainecourt, Proyart et Framerville. Les avant-gardes de l’armée de Von
Kluck approchent. « Tout semble indiquer l’intention des allemands de
déborder l’armée Française par la gauche ». Le 28 ils ont occupé Péronne,
le 29 ils attaquent vers 9 h 30. Le poids de l’attaque porte surtout sur le 44ème
et sur le 60ème soutenus par les 45ème et 55ème
Chasseurs. Un combat acharné s’engage autour de Proyart, Rainecourt et
Framerville. Le premier de ces villages est perdu, puis repris et
successivement la plus grande partie des corps de la Division viennent
renforcer les éléments de première ligne qui résistent avec acharnement à la
poussée ennemie, malgré l’effet puissant produit par les « gros noirs »
que l’on entend pour la première fois et qui seraient capables de jeter le
trouble dans des troupes moins bien trempées.
Le Capitaine Faucompré de la 1ère Compagnie, est
tué en s’obstinant à rester debout.
Le Général Berge commandant la Brigade est blessé et il
passe son commandement au Colonel Bourquin, et le Commandant de Pirey dirige
désormais le Régiment.
La 8ème Compagnie, chargée de délivrer une
batterie du 47ème qui est en péril d’être prise, part à l’attaque.
Le Capitaine Denny et le Lieutenant Bonmarchand sont tués et
reposeront par la suite dans la même tombe. Le Lieutenant Dupuy continue la
charge qui dégage la batterie. La 3ème Compagnie (
Capitaine Reverchon ) reçoit l’heure vers 11 heures d’attaquer la cote
80 derrière laquelle se trouve une batterie de 77 allemande. En cinq minutes la
compagnie est balayée et son chef est atteint d’une balle qui lui fracasse la
mâchoire. Le cyclise Gendre, tué depuis, se fait alors remarquer par son sang
froid et son courage extraordinaire, en portant les ordres à travers champs
dans les conditions les plus difficiles.
Pendant ce temps, le 3ème Bataillon est en
réserve. Il reçoit l’ordre d’aller renforcer le 2ème, en même temps
que le 35ème et le 42ème commencent à entrer en ligne.
Mais le Corps d’Armée envoie bientôt l’avis de rompre le combat et de faire un
mouvement de repli sous la protection du 35ème. Mais le mouvement de
rupture, très difficile à exécuter en plein jour et dans des conditions
particulièrement délicates est commencé à partir de 17 h 30.
Ce fut l’occasion de pertes très sensibles pour les troupes
engagées. Il se fait néanmoins en deux colonnes, lentement et en bon ordre.
Beaucoup de blessés restèrent sur le terrain faute de moyens
de transport.
Les allemands tardèrent beaucoup à relever nos blessés.
Quelques-uns se traînèrent ou furent transportés dans une grange, les autres
laissés sur le terrain y succombèrent pour la plupart. Une partie cependant fut
sauvée par les habitants d’Amiens. Les morts du régiment furent inhumés sur
place ou au cimetière de Framerville où le Curé en recueillit 60.
L’ennemi subit lui aussi de très grosses pertes : 2 000
tués furent, assure-t-on, le prix de son succés. On releva trois allemands pour
un français sur le terrain sur le champ de bataille et le capitaine Allemand
Kietzmann, du 49ème RI écrit dans son carnet de route à la date du
29 : « pour la première fois nos troupes se sont trouvées aujourd’hui
en face des troupes Françaises de l’active, paraissant à peu près fortes d’une
brigade surun front étendu et qui aurait pour mission d’arrêter notre marche en
utilisant merveilleusement le terrain »…
Cette brigade, c’était la 27ème. Le 60ème
y était allé magnifiquement de toute son énergie.
Pierre Jean RI(E)BIERE 326ème Régiment d’Infanterie « Mort » du 8 au 17 Septembre 1914 Secteur
de VITRY le François (
Marne )
Henri Aimé DUTHEIL 11ème Régiment d’Infanterie Disparu
le 9 Septembre 1914 à CHATELRAOULT COTE 130 COTE 174 ( Marne )
Pierre Firmin BERGER 126ème Régiment d’Infanterie Disparu entre le 13 et le 15 Septembre 1914 Secteur de VITRY le François
Joanes ( Jean ) BOUTOT 126ème Régiment d’Infanterie Mort le 20 Septembre 1914
à l’Hopital de CAHORS ( Lot )
Louis Pierre PORCHER 326ème Régiment d’Infanterie Mort le 19 Octobre 1914
à CHALONS sur Marne ( Marne )
Ces cinq hommes qui appartenaient aux
126ème RI et 326ème RI de Brive, et au 11ème
RI de Montauban, sont tombés au cours, ou du fait des suites, des premiers
engagements de leur régiment relatifs à la « Bataille de la Marne »…
L’incertitude existe pour Joanes Boutot
qui avait été rapatrié sur Cahors et qui avait peut être été blessé, un plus
tôt, en Août 1914…
Les lignes qui suivent retracent ces
premières semaines de guerre…
L’engagement des 126ème et 326ème
de Brive au « Mont Moret » demeure l’un des plus hauts faits d’armes
du Régiment durant la grande guerre.
Départ de
Brive
Les premiers placards de mobilisation sont à peine affichés
à Brive que déjà, à la porte de la caserne, s’est formé un attroupement
nombreux. Les officiers de complément, les réservistes de la ville, arrivent en
tout hâte au quartier prendre contact avec leurs camarades sous les armes. Et
qui ne se rappelle la minute de recueillement religieux, suivie d’une immense
clameur, véritable serment de fidélité, lorsque la musique du Régiment, groupée
devant l’Hôtel de ville, le 1er Août 1914, à 21 heures, attaqua la
Marseillaise.
Dès le lendemain, les trains déversent dans Brive de solides
« gars » venus de tous les coins de la Corrèze, de la Creuse, de la
Haute-Vienne, de la Dordogne, réservistes du 126ème et du 326ème,
territoriaux du 95ème.
Le 7 Août
1914, le régiment était prêt et quand le Colonel Dubois en passa la revue, il
put lire sur tous les visages et dans tous les yeux des soldats, alignés sur la
Guierle, la résolution de défendre jusqu’à la mort le Drapeau, leur drapeau,
qui flottait bien haut au milieu du terrain…
Le 126ème quitte Brive le 8 Août. Son voyage vers
la frontière, par Limoges, Troyes, Saint-Dizier est une longue marche
triomphale.
Il débarque le 10 Août à Villers-Daucourt, puis longe la
lisière Est de l’Argonne, cantonne à Rarécourt le 12 Août, à Epinonville,
Esclifontaine le 14 Août, à Ancreville le 15 Août, à Martincourt et Malandry le
16 Août, à Sailly le 19 Août.
Il quitte ce dernier village le 20 Août et exécute une
marche de nuit par Blagny et Trembloy sur Florenville qu’il est chargé
d’organiser défensivement .
Le 21 Août à 13 heures la cannonade se fait entendre. On
apprend que le 100ème R.I. est aux prises avec l’ennemi.
Le 3ème Bataillon ( Commandant
Laporte ) reçoit l’ordre de se rapprocher de la zone d’attaque. Il exécute sa
marche d’approche, à certains moments sous le feu ; au moment où l’attaque
est imminente un orage épouvantable interrompt les hostilités, et le feu cesse
peu après.
Le 22 Août la division marche sur Recogne, à travers la
forêt d’Herbemont, vers 10 heures des coups de feu se font entendre vers
Névraumont. La crête au nord du village est occupée. Le combat s’engage. Le 3ème
Bataillon est mis à la disposition de la 47ème Brigade. Le 2ème
bataillon est poussé à Névraumont.
Vers 18 heures, le Régiment, coupé par des fractions de la
47ème Brigade, se trouve face au bois de Rossard, qu’il a pour
mission d’enlever. Après une courte préparation d’artillerie, les 1er
et 2ème Bataillons s’élancent à la baïonnette sur le bois,
l’enlèvent et pénètrent dans le village de Rossart.
Le Commandant Saint-Martin, le Capitaine Benard et treize
soldats sont tués au cours de l’action.
Le lendemain, 23 Août, au petit jour, le Régiment reçoit
l’ordre de se replier sur la lisière nord de Saint-Médard. Le 3ème
Bataillon y est à peine installé que l’artillerie ennemie se déclenche criblant
le village de projectiles.
De nouveaux replis sont effectués par ordre sur la ligne
boisée au sud de Saint-Médard puis sur Florentville, où nous arrivons vers 16
heures et enfin sur Tremblois où le régiment s’installe au cantonnement de
bivouac ; le 24 Août à 4 heures les 1er et 3ème bataillons
s’établissent en position défensive face au nord sur les hauteurs des
deux-villes. La journée s’annonce rude car, dès 8 heures, nos batteries tirent à toute volée. A dix heures, les 1er et 2ème
Bataillon se portent à hauteur du Mont Tilleul et appuie une attaque, de la 47ème
brigade et du 326ème RI, qui échoue, pour arrêter la progression de
l’ennemi. Vers 17 heures l’infanterie allemande progresse couverte par un
puissant tir d’artillerie. Plusieurs contre-attaques sont exécutées par des
unités mélangées du 126ème, la 47ème Brigade et le 326ème
pour arrêter la progression de l’ennemi.
Le soir nous recevons l’ordre de battre en retraite sur
Blagny. La douloureuse marche en arrière commence.
Le 25 Août le régiment cantonne à Mouzon.
Le 26 Août, il reçoit l’ordre de s’établir aux avants-Postes
pour défendre les passages de la Meuse. La journée se passe à attendre l’ennemi
qui manifeste seulement sa présence par une violente canonnade à explosifs, qui
cause des pertes sérieuses au 2ème Bataillon.
A la tombée du jour, la retraite recommence.
Le 28 Août le régiment fait face à l’ennemi et combat
vaillamment tout le jour pour arrêter, quelques heures, l’adversaire.
Le 31 Août il reçoit l’ordre de défendre Voncq. Il n’y a pas
de lutte d’infanterie, celle la c’est le 326ème qui l’engage et la
supporte vaillamment vers Semuy. Par exemple Voncq est en prise à une canonnade
violente, en particulier vers le soir, qui nous cause des pertes sévères.
Dans la nuit survient l’ordre de se replier sur Monthois.
Nous y arrivons vers 17 heures et chacun espère prendre un peu de repos dans ce
bon cantonnement. Mais il faut repartir sans arrêt. Le lendemain nous arrivons
à Somme-Py. Deux heures de sommeil et la pénible marche recommence, quelque
fois sous le canon de l’ennemi par Saint Hilaire, Cuperly, Vadenay, Saint
Etienne au temple, Chalons où on arrive à cinq heures le 4 Septembre.
Le régiment est exténué. Il se traîne. Si un paquet de
cavalerie ennemie apparaît tout est à craindre.
Après avoir franchi la Marne, à Sarry le colonel prescrit un
arrêt à Orgny aux bœufs. Nous prenons là un peu de repos et un premier repas,
puis nous gagnons lentement, péniblement, le cantonnement de La Chaussée.
Où donc s’arrêtera la retraite ? Enfin, le 4 Septembre
1914, au soir tandis que des bataillons se préparent au départ, un ordre
arrive, galvanisant les énergies défaillantes ; c’est celui de Joffre
ordonnant l’offensive de la Marne : « Le moment de regarder en
arrière n’est plus ».
Le 8 Septembre 1914, le régiment qui s’est reposé et
réorganisé à Chalettes, avant de reprendre la marche en avant, est mis à la
disposition de la 47ème Brigade qui fait tête à l’ennemi dans la
région de Chatelraoult.
Le 1er Bataillon reçoit mission d’attaquer
Courdemanges par l’Est, le 3ème est chargé d’enlever la côte 130, à
l’ouest de ce village. Le 2ème Bataillon se rassemble à la lisière
sud de Chatelraoult, en réserve de brigade.
Les attaques débouchent à onze heures. Celle du 1er
Bataillon est arrêtée net, par l’intervention de l’artillerie lourde allemande
et un feu violent de mousqueterie, partant du Mont Moret que l’ennemi occupe.
Le 2ème Bataillon reçoit l’ordre d’enlever cette position. Après un
premier assaut infructueux, il réussit à y prendre pied à dix neuf heures, en
même temps que le 326ème.
Dans la région de Château-Beaucamps, le 3ème
bataillon a atteint ses objectifs et repoussé un furieux assaut de l’ennemi.
Le lendemain on se bat toute la journée sur les mêmes
emplacements. Vers 18 heures, après un court réglage, l’artillerie lourde
allemande effectue, sur les abords de l‘église de Chatelraoult, un bombardement
terrible qui dure une heure. Tout ce qui est aux abords de l’église de
Châtelraould disparaît sous les décombres des habitations voisines. Un obus
tombe en plein sur le poste de secours, ensevelissant, sous les décombres,
presque tous les blessés et causant des pertes cruelles.
Le 10 Septembre, la lutte continue sur tout le front mais on
a déjà la sensation que l’ennemi fléchit. Son infanterie ne prononce aucune
attaque mais par contre son artillerie exécute des « tirs
d’arrosage » particulièrement violent sur Chatelraoult et ses abords.
La relève des blessés est presque impossible, et pourtant il
en reste un grand nombre sur le champ de bataille.
L’air de Chatelraoult est empuanti, la pestilence commence.
Il est urgent d’assainir le champ de bataille. On s’y
emploie dès la tombée du jour. Le Médecin Major Saulay, qui s’est déjà dépensé
sans compter, depuis trois jours, fait preuve d’un dévouement absolu dans
la relève, les soins, l’évacuation des blessés et l’inhumation des morts.
Aux combattants du
Mont Moret 8, 9, 10septembre 1914 Au126ème RI et au326ème RI de Brive vainqueurs au Mont Moret
L’offensive va enfin succéder à cette lutte passive. Le 11
Septembre, à midi, le régiment reçoit l’ordre de se porter en avant. Il ne
trouve devant lui que des cadavres. L’ennemi a profité de la nuit pour se
décrocher.
Après avoir franchi la Marne à Couvrot, il poursuit sa
marche par Saint-Lumier, Bassu, Vannault le Chatel, Somme-Bionne, Hans puis
Saint Jean sur tourbe, villages pillés et brulés en partie.
Le 16 Septembre 1914i il glisse vers l’Ouest. Par
Somme-Suippes, Suippes, ferme de Jonchery où il bivouaque sous la pluie, dans
la nuit du 17 au 18 Septembre.
Le 19 Septembre, dès quatre heures, le 126ème se
porte vers le Nord se rapprochant ainsi du 100ème prêt à agir.
A 14 heures, il est chargé d’attaquer la côte 160 à 1 500
mètres au Nord Ouest du Moulin des Wacques. La marche d’approche, sous le feu,
s’exécute, très lente, sous le feu, au prix de pertes sérieuses. La nuit
arrive, très obscure, avant que l’attaque ait pu être prononcée.
Elle commence le lendemain 20 Septembre, dès le jour, lente,
méthodique, par infiltration, mais le commandement s’étonne de cette lenteur.
Il veut la côte 160 pour le soir et donne l’ordre de
prononcer une attaque vigoureuse. Un bataillon de plus est mis en ligne. Nos
unités poussent résolument de l’avant, gagnent quelques centaines de mètres,
chèrement payées au prix de 400 hommes.
Les Lieutenants Planchou et Bartuel sont tués. Les troupes
du 126ème s’accrochent désespérément au terrain, cherchent à en
gagner davantage, creusent des abris légers sous un feu des plus meurtriers… et
la nuit vient en même temps que l’ordre de faire de nuit ce qui n’a pas réussi
de jour.
Le 1er Bataillon chargé de cette attaque
débouche, le 21 Septembre à 2 heures 45, des tranchées qu’il occupe au nord du
bois des Wacques et se dirige vers le saillant de la lisère boisée, à l’Ouest
de la cote 160, pour enlever les organisations ennemies qui sont en avant de
cette lisière. Il prend une formation appropriée à l’obscurité de la nuit et à
la nécessité de ne pas se disperser. La 2ème Compagnie ( Capitaine Fenoul ) chargée de la direction s’acquitte
parfaitement de cette mission délicate.
Le Bataillon arrive sur les tranchées vers 3 heures 30. Les
patrouilles de sûreté rencontrent des sentinelles et les tuent à coups de
baïonnettes. L’une d’elle néanmoins tire un coup de fusil, une autre peut
s’échapper en criant « Alert ! » et en sifflant trois fois.
La Compagnie de tête traverse une première tranchée dont les
défenseurs se retirent rapidement, non sans laisser plusieurs victimes et de
nombreux fusils, puis elle continue sa marche en avant, atteint une nouvelle
tranchée dont les occupants, après quelques coups de feu, se replient énergiquement,
poursuivis par les nôtres. Il se retirent dans les bois d’ou part bientôt une
violente fusillade qui oblige la 2ème à se terrer.
La 3ème Compagnie ( Capitaine
Sallerin ) en echelon à gauche de la Cie Fenoul, se déploie en entendant le
signal d’alerte. Lorsque les coups de feu éclatent avec violence, le Capitaine
Sallerin, sentant la seconde compagnie en péril, s’élance à la tête de sa
compagnie qu’il entraine en avant en criant : « Nous n’allons
pas laisser égorger la 2ème »
La 3ème traverse une tranchée sans s’en rendre
compte immédiatement, lorsque, emportée par son élan, elle l’a dépassée d’au
moins quinze mètres, des rafales de mitrailleuses, venant des tranchées
traversées par les 2ème et 3ème , fauchent la
Compagnie qui, en cinq minutes, perd plus de la moitié de son effectif.
Le Capitaine Sallerin est enfoui sous les cadavres et ne
doit son salut qu’à cette circonstance. S’étant dégagé, il se trouve seul avec
trois hommes, se porte sous bois, rallie les survivants de son unité et, après
avoir attendu un certain temps, suit le mouvement général de repli.
Les autres compagnies du bataillon , disposées en
échelon, à droite de la 2ème Compagnie, se heurtèrent à des abattis,
subirent également les rafales de mitrailleuses, tourbillonnèrent dans la nuit
et finalement se replièrent dans la direction générale du Moulin des
Wacques.
En résumé, l’action des mitrailleuses, par les pertes
sensibles qu’elle a causées, par son effet moral sur les hommes, a changé en
échec un succés qui était presque obtenu. Cette tragique nuit nous coûte plus
de 400 hommes, tous tués.
Le régiment, mutilé, est relevé le 23 Septembre et va
s’installer à nouveau au bivouac de la ferme de Jonchery, où il se
réorganise et se repose.
Sur le 126ème
de Brive je recommande vivement la visite du site :
http://www.126ri.com/
Sur les combats du
Mont-Moret je recommande vivement la visite du site :
http://www.phmichel.freesurf.fr/
ou « Le Mont Moret pendant
la Grande Guerre »
Ossuaire de « La Pompelle »
Léonard PEJOINE 138ème Régiment d’Infanterie Mort
le 26 Septembre 1914 à SAINT LEONARD ( Marne )
Moins de deux mois de guerre…De longues
marches harassantes de la Champagne à la Belgique et retour en Champagne…
Plusieurs engagements sous le feu… et la fin d’une vie dans le secteur
stratégique du Fort de la Pompelle, pivot de la défense de Reims…
Dans la nuit du 5 au 6 août 1914,
les trois bataillons du 138ème complétés à l’effectif de guerre, s’embarquent à
la gare du Dorat (87). Dans la
journée du 7, le régiment débarque à Villers
Daucourt (Marne).
Le 11 août 1914 la 23e Division
ayant terminé sa concentration, commence son mouvement vers le nord-est, par une
chaleur torride. Le 12e corps d'armée auquel elle appartient, fait partie de la
4e Armée ; le Régiment traverse L'Argonne…
Combat
de PIN-IZEL ( 21 août 1914 )
Dans la soirée du 20 l’offensive
générale est ordonnée. Le Régiment quitte Nepvant en tête de la Division dans la nuit du 20 au 21, à minuit et se dirige,
par la Ferté-sur-Chiers et Margut sur Villiers-devant-Orval, où il franchit la frontière belge.
Là, il reçoit l'ordre de pousser son gros sur la route de Pin-Izel jusqu’à environ trois kilomètres
au-delà de L'Abbaye-d'Orval et de rester en position d'attente
sur la route… Vers midi, le 21 Août 1914, l’ordre est, donné de se diriger sur Pin- Izel où le Régiment doit relever deux
bataillons du 100ème R.I. On se met immédiatement en marche, les 1er
et 2e bataillons doivent converger sur Pin,
en partant des emplacements de leurs postes avancés. Au moment où la colonne
débouche de la forêt, une violente fusillade se fait entendre, les deux
bataillons du 100ème sont attaqués par des troupes ennemies venant
de l’est. L’entrée en ligne du 138ème, appuyé par une batterie de 75
en position au débouché nord de la forêt, dégage les deux bataillons du 100ème
qui se maintiennent sur leurs emplacements. Le mouvement de l'ennemi est enrayé,
et vers 15H30, après un violent orage et une pluie diluvienne, le 1er bataillon
est appelé à son tour à Pin pour
donner l’assaut qui se déclenche victorieusement. L’ennemi recule, abandonnant
ses blessés et ses morts.
Dans cette journée où le 138ème
reçut le baptême du feu tous, officiers et soldats, firent preuve du plus grand
courage. Le capitaine Thomas, de la 7ème Cie, tomba glorieusement un
des premiers la tête de ses hommes. Le soldat Malheot, de la 10ème
Cie, mortellement blessé en portant un ordre, refusa de se laisser emporter et
demanda à ses camarades de l’abandonner pour courir à l’assaut. Plus de cent
hommes, le soir, manquaient à l’appel.
Journée
du 22 août
Le 22 août 1914, le 138ème
se remet en marche dans la direction du nord précédé par le 107ème
qui forme l’avant-garde de la Division. Arrivé au nord de Staitmont le Régiment est arrêté. Vers dix-sept heures, le mouvement
en avant est repris, le 138ème derrière le 107ème qu’il
doit appuyer. Quelques instants après, un violent bombardement ennemi oblige
les éléments engagés à s’arrêter. Le capitaine Pintureau est tué, le
sous-lieutenant Lassaigne blessé… Une de nos batteries est contrainte d’amener
les avant-trains et des éléments d’infanterie commencent même à se replier.
C’est alors que le lieutenant Carrere, porte-drapeau du 138ème,
déploie le drapeau, et aux cris de « Au Drapeau ! En avant », provoque
un assaut général de tous les éléments de la division qui se trouvent à portée.
L’ennemi cesse son tir, et nos troupes reprennent leurs positions sur
lesquelles elles bivouaquent (Nord de Menugoutte).
le 25, la retraite continue. Le
Régiment se heurte à des fortes avant-gardes allemandes qu'il attaque sans
hésitation. L'ennemi n'ose pousser plus loin; derrière nous, en hâte, les
convois passent le Meuse.
Journée
du 28 août ( Beaumont )
Le 28 août, près du mausolée de
Beaumont, le 138ème va participer à la bataille engagée par la 4e
armée contre les forces allemandes qui ont débouché sur la rive gauche de la Meuse. Le 1er bataillon mis à
la disposition du 2ème C.A, s’engage dans l’après-midi et attaque
les bois à huit cents mètres de la ferme de la Thibaudine. Le combat fait rage et se termine le soir par un brillant
assaut : des morts allemands jonchent le terrain, des prisonniers restent entre
nos mains. Le régiment bivouaque sur ses positions de la veille.
Combat
du Bois de Voncq (
31 Août )
Le 31 août, vers cinq heures, le
Régiment se met en marche avec ordre de se porter sur Neuville et Day pour interdire à l’ennemi le
débouché du canal vers La Coques.
Au débouché des bois de Voncq, la fusillade éclate. Devant les attaques de l’ennemi, les bataillons
engagés tiennent bon. Le Régiment est engagé en entier, il résiste tout le jour
aux attaques violentes de l’ennemi sous une fusillade intense et un
bombardement par obus de gros calibre. Les lieutenants Rousselet et Meynot, le
sous-lieutenant Michelet sont tués, les capitaines Grand et Balbaud, les
lieutenants Marvier et Pillieres blessés. Le soldat Bouyer Emile, blessé une
première fois, refuse de quitter son poste de combat. Cloué au sol par une
deuxième blessure, il continue malgré ses souffrances à encourager ses
camarades. Au soir, le régiment qui a empêche toute progression de l'ennemi se
replie par ordre et sans être inquiété d'abord sur le Plateau des Alleux,
puis sur Terron-sur-Aisne où il bivouaque.
Journées
des 2 et 3 Septembre ( Somme-Py )
Le 1er septembre, le régiment se
dirige sur Challerange, d'où il repart à vingt heures pour
Tahure par Cernay en Dormois, Rouvroy et Ripont. Il y arrive le 2 septembre vers quatre heures du matin après une
marche des plus pénibles. A peine deux heures de repos et le Régiment se remet
en marche, les 1er et 2ème
bataillons sur Somme-Py, le 3ème sur la butte de Souain où la 23ème Division doit s’établir.
A neuf heures, un combat très sévère s’engage.
Couverte, par de violentes rafales d’artillerie, l’infanterie allemande attaque
résolument sur toute la ligne et le bataillon Dessigny éprouve des pertes
sérieuses dans Somme-Py en flammes ; il tient bon
cependant.
Vers midi, l’ordre lui en étant parvenu, il se retire
sur
Le soir, il est dirigé sur Suippes où l'ordre lui
parvient de se rendre le 3 au matin à Châlons, pour la garde du Quartier Général
de l'Armée.
Le 3 septembre à 0H30, l’ennemi déclenche une attaque
sur nos positions de
Le 3ème bataillon qui a passé la nuit à la
butte de Souain, est attaqué dans la matinée du 3 Septembre 1914 par des forces
supérieures. Il résiste magnifiquement et protège ainsi la retraite du Corps
d'Armée. Il quitte sa position à la dernière extrémité et se dirige vers Somme-Suippes. Il venait de dépasser ce village, quand il fut soumis au
feu violent, de l’artillerie d’une division de cavalerie allemande.
Dans ces deux journées, le Régiment a perdu plusieurs
centaines d'hommes.
En voyant la longueur du chemin parcouru, en songeant
aux fatigues imposées par les combats, les marches, la chaleur, l’absence de
sommeil, le manque de ravitaillement, on peut se rendre compte de l’effort
héroïque fourni par le 138ème. Mais la mission de protection qu’il
avait reçue était remplie.
Le 6, le mouvement de retraite est arrêté, le
Régiment reprend sa marche en avant et est dirigé sur Rosnay-l'Hôpital.
Le 7, marche sur Saint-Ouen
et la côte 194 (deux mille mètres
S.-O. d’Humboville). A seize heures, le Régiment est
sur ses positions. L’ordre du jour du général Joffre est lu aux troupes ! La
minute est solennelle. A dix-huit heures, ordre d’aller bivouaquer à Brèbant où l'on arrive à vingt-deux heures…
Le 8 septembre à 3h 30, le Régiment regagne son
emplacement de la veille à la côte 191.
Le 50ème est à droite vers la côte 171, le 63ème à gauche
un peu en retrait. Le canon gronde; on attend le choc avec confiance. Il se
produit à 12 h 30 et se traduit par une vive fusillade entre les éléments
avancés.
La nuit met fin au combat, le Régiment bivouaque sur
place.
Le 9, à six heures, le 138e se porte à l'attaque de Sompuis.
Dans les bois touffus, la marche est pénible et les
clairières sont violemment bombardées par l’ennemi ; sous les couverts, de
terribles combats singuliers s’engagent. Le sergent Bouillaud, en
reconnaissance avec un homme, se trouve en face d’une patrouille ennemie de
trois hommes, il en tue un et fait prisonnier les deux autres… A dix-huit
heures le régiment se trouve encore à
Le Régiment reste en position pendant
Les Allemands reculent, couverts par des rafales
violentes d’obus de gros calibre, et c’est seulement à dix-neuf heures que le
Régiment peut déboucher du village et s'établir vers la voie ferrée. Le 11
septembre, c’est la victoire !
Pressant les arrière-gardes allemandes, le 138° passe
à Coole et se dirige à travers champs sur Torgny-aux-Bœufs.
Le 17 septembre, le Régiment se dirige sur Perthe-les-Hurlus et bivouaque dans les bois du sud du
village. Le 18, il est relevé et regagne Somme-Suippes.
Le 19, il est dans le « Camp de Châlons », à l’Arbre Chenu, en réserve de la 24ème Division qui
attaque Saint-Hilaire-Ie-Grand. Il y reste le 20. Le 21, après un
repos de trois heures sous les hangars de l’aviation, il repart pour Verzenay où il arrive le 22 Septembre 1914 à 3 h 45, après une marche
extrêmement pénible. Il en repart à cinq heures pour Bezannes où il arrive vers la fin de l'après-midi. Il est en réserve et escompte
un repos bien mérité.
Ce repos devait être court: dès le lendemain matin le
régiment va participer, en effet, aux opérations de la 23ème D.I.
aux abords de Reims.
Le 23, à neuf heures, le Régiment est alerté et à dix
heures il se met en marche. A treize heures il reçoit l’ordre d'enlever le fort de la Pompelle et d’attaquer les positions ennemies
vers la côte 118. Le Régiment ( moins le 3ème bataillon laissé à la
disposition du commandant de brigade ) se met aussitôt en marche en colonne de
route par Puisieux et Sillery, le 1er bataillon en tête. Après avoir dépassé
la station de Sillery, ce bataillon
se forme en colonne double ouverte face au nord. Le 2ème bataillon
s’échelonne en arrière : deux compagnies à la voie ferrée, les deux autres de
chaque côté de la route conduisant le la
station au Petit Sillery. Mais le
bombardement par obus de gros calibre est tel que ces deux dernières compagnies
ne tardent pas à venir chercher un abri derrière le talus du chemin de fer. Les
pertes sont déjà sérieuses, et de nombreux blessés affluent vers le Petit Sillery où se trouve le P.C. du
lieutenant-colonel.
Le terrain sur lequel chemine le bataillon Dessigny
est presque dépourvu d’abris; il est balayé par les balles et les obus et la
progression est très lente. Il est d’ores et déjà certain qu’il sera
impossible d’atteindre avant la nuit l’objectif éloigné assigné au Régiment.
Cependant, les éléments de première ligne se sont sensiblement rapprochés de la
grande route et d’Alger-Auberge. Il semble possible, à la faveur de la nuit
tombante, de s’emparer par une attaque brusquée au fort de la Pompelle et de la ferme
d Alger. L’ordre est envoyé au commandant Dessigny de prononcer cette
attaque : deux compagnies du bataillon Clanche sont mises à sa disposition pour
cette opération.
Le 24, au point du jour, le lieutenant Cazamian
pénètre dans le fort de
A treize heures, la 42ème D.I. vient
relever le 138ème et le Régiment reçoit l’ordre d’occuper et de
défendre le secteur Saint-Léonard, Fort de
Il est encadré à gauche par le 63ème
et à droite par un bataillon du 78ème. Tandis que la 42ème
Division prononce une violente attaque vers Alger-Auberge et les hauteurs à l’est, le 138ème occupe ses
nouveaux emplacements…
Le 25 septembre, pendant toute la matinée, grande
activité des deux artilleries. A quinze heures, la 42ème D. I.
prononce une attaque que le 138ème doit appuyer. La violence des
feux ennemis fait échouer cette tentative.
Le 26 septembre, à 4 H 30, l’ennemi déclenche une
attaque furieuse sur le front occupé par le 138ème et le 63ème.
Elle est exécutée par des troupes fraîches et des divisions d’élite, ( garde ),
qui ont pour but de s’emparer du passage du canal et de
Sous la violence de l’attaque, les
éléments avancés du 63ème reculent, découvrant la gauche du 138ème
et entraînant ainsi le repli de la compagnie du 3ème bataillon ( Marty ) qui,
la veille, a été envoyée au nord du canal pour assurer avec le 63ème
une liaison plus efficace.
A droite, le bataillon Dessigny et les restes du 2ème
bataillon défendent, le terrain pied à pied.
L’instant est critique.
Un ordre transmis au commandant Dessigny, prescrit «
qu’il est indispensable sous peine de provoquer un désastre, de résister sur
place avec, la plus grande énergie... »
Et nos soldats
tiennent...
Que d'actes de bravoure et d’héroïque abnégation à
citer !
Cependant notre flanc gauche est découvert : le
commandant Dessigny y pare en formant un crochet défensif ; il réussit ainsi à
enrayer les progrès de l'ennemi. Devant Saint-Léonard,
l’ennemi après avoir refoulé les fractions du 63ème établies sur la
voie ferrée, a pris pour objectif le pont sur le canal. Mais pour l’atteindre,
il a à traverser un terrain découvert plat d’une profondeur de cinq à six cents
mètres sous le feu des défenseurs de Saint-Léonard
et du canal, savoir les débris de deux compagnies du 291ème établies
aux abords immédiats du pont ; dans le village,
L’ennemi ne peut avancer qu’au prix de pertes
terribles. Les fractions qui cherchent à progresser sont décimées par nos feux,
de nombreux cadavres jonchent le sol. Bientôt, reconnaissant leur impuissance,
les Allemands se replient au nord du chemin de fer.
Le 27 septembre, nous progressons à notre tour, et
nous reprenons les positions que nous avions perdues la veille et sur
lesquelles nous nous retranchons solidement…
Ainsi, non seulement l'ennemi a échoué dans ses
attaques, mais il laisse entre nos mains plus de cent quatre-vingt prisonniers,
qui le 26, avaient réussi à atteindre près du pont de Saint-Léonard la berge nord du canal où ils avaient trouvé un abri.
Dans les journées du 23 au 20 septembre, le Régiment
avait perdu 14 officiers et 1 200 hommes.
Le commandant de Lalande, le capitaine Clanche, le
capitaine Soubielle, les sous-lieutenants Babaud, Courmont, Janot, Pouzet,
Cabournaud étaient tombés glorieusement à la tête de leurs vaillants soldats.
Les pertes étaient terribles, mais la mission confiée au 138ème
était intégralement remplie, son drapeau s’auréolait d'une gloire nouvelle.
La guerre de mouvements est provisoirement terminée.
La guerre de tranchées va commencer !
Sur les
engagements du 138ème de Bellac et Magnac-Laval, je recommande
vivement la visite du site :
http://138infanterie1418.ifrance.com/
François MAGNOUX 159ème Régiment
d’Infanterie
« disparu » le 22
Octobre 1914
à Saint Laurent Blangy ( Pas de
Calais )
François Magnoux « disparaît »
alors que le front se stabilise en Artois… Il est le premier d’une très longue
liste de jeunes « conscrits » d’Estivaux qui perdront la vie dans le
« Pas de Calais »…
Le 5 octobre, le général Barbot donne personnellement
l'ordre de repli. Dans la brume, le régiment se replie entre 1 h et 4 h du
matin et prend position entre la Scarpe et la route de Cambrai. Ce sera le
dernier recul, on ne veut plus céder un seul pouce de terrain.
Les Allemands s'installent à Saint-Laurent le long de la
voie ferrée, les Français à Blangy. Les deux côtés commencent à creuser des
tranchées. La guerre de mouvements est terminée.
Séparées dans les tranchés de quelques mètres seulement, les
troupes se livrent des combats mortels.
St. Laurent-Blangy est coupé en deux. Tilloy, Feuchy, Athies
et Bailleul-Sire-Berthoult sont occupés par les Allemands, Blangy, Saint
Nicolas et Roclincourt aux mains des Français. Les tranchées parallèles
s'étalent en direction nord-sud, des boyaux de communication les relient. Côté
allemand, Bailleul-Sire-Berthoult, Gavrelle, Fampoux et Roeux sont des villages
de repos.
Les troupes se relaient : trois jours dans les tranchées de
combat, trois jours dans les tranchées de réserve et deux jours de repos. La
journée, les soldats ne se montrent guère afin de n'être pas pris pour cible.
La nuit, ils creusent ou achèvent les tranchées, posent des fils barbelés,
transportent des sacs de terre, fortifient leurs positions. Pour atteindre leurs
postes de repos, ils passent par des boyaux de communication jusqu'à ce qu'ils
soient hors de vue de l'ennemi. L'artillerie ennemie touche aussi les villages
de repos, avec une intensité moindre toutefois que les endroits plus proches.
Louis Antoine Léon DEYZAC
144ème Régiment
d’Infanterie « Suite de Blessure de Guerre » le 27 Octobre 1914
à
MUNSTER (
Allemagne )
Blessé, fait prisonnier, Louis Deyzac ne
reverra jamais la Corrèze et il mourra de l’autre côté : « chez le
Boche » !…
Ci-dessous le parcours de son Régiment
durant l’année 1914…
En 1914 le 144ème est en casernement à
Bordeaux
Il fait partie de la 70e Brigade
d'infanterie, de la 35e Division
d'infanterie et du 18e Corps
d'Armée
Son
parcours en 1914 est le suivant :
Vers
Charleroi : Biercée (23 août)
Les
opérations de l'aile gauche (plan du 25 août): Guise
(28-29 août)
La
Bataille de la Marne ( 5 au 13 septembre ) Villiers St Georges , Montceau les Provins
Reprise
de l'offensive : Corbeny, Craonne, la Ville-aux-Bois, Plateau de Vauclerc (fin déc.)
Henri NUSSAC 7ème Régiment d’Infanterie entre le 29 Août
et le 19 Novembre 1914 à
Rancourt ( Ardennes )
[
mention « Allemagne prisonnier » rayée ]
Le sort de Henri Nussac est incertain…
Il restera pour toujours « disparu »… disparition quelque part entre
les bords de la Meuse ou de la Marne ou encore en pleine Champagne crayeuse…
Disparition entre le 29 Août et le 19 Novembre : l’espace calendaire est
aussi vaste que l’espace géographique… Il marque mieux qu’un long commentaire
le « flou » qui a pu régner durant la retraite sur la Marne, puis
lors de la contre-attaque… L’hypothèse d’une détention en Allemagne a été
abandonnée…La mention rayée sur sa fiche « officielle »…
Henri Nussac n’est jamais réapparu ni à
Estivaux,ni à Perpezac le Noir dont il était natif, … ni ailleurs !
Le
7ème était en garnison en 1914 à Cahors
Au début des hostilités il sera engagé dan la Forêt de Luchy puis sur « La Meuse ».
Ce sera
ensuite « La Marne ».
Puis la
Champagne ( Les Hurlus ).
Henri PONCHARAL 3ème Régiment de
Zouaves, 43ème Cie « tué
à l’ennemi » le 25 Novembre 1914
à TRACY le Val ( Oise ) °
On ne sait comment Henri Poncharal a été
« tué à l’ennemi » mais on sait que « les tombes, qui chaque
jour plus nombreuses, se creusent dans le cimetière des zouaves au Château de
Tracy, disent éloquemment ce que cette monotone existence comportait d’héroïsme
et de dangers (…) on ne sait qui l’on doit admirer
davantage de l’humble et anonyme pionnier qui, chaque soir, au milieu de
l’intense fusillade qui s’allumait à la nuit tombante, sortait de la tranchée
pour placer des fils de fer devant les lignes ou de ces volontaires de la «
chasse au boche »…
Avant la mobilisation générale du 2 Août 1914,
le 3e Régiment de Zouaves comptait six Bataillons ainsi répartis : le 1er
Bataillon à Constantine, le 3ème Bataillon à Philippeville, le 6ème
Bataillon à Batna, les 2ème et 4ème au Maroc. Le 5ème
Bataillon tenait garnison au camp de Sathonay, près de Lyon, où était également
fixé le dépôt de France du régiment.
Prise du Drapeau du 85ème
Bavarois
Couvert par le 11ème Bataillon, qui
avait pris les avant-postes, 1er régiment goûtait le 18 Septembre
1914, à Tracy le Val et au Bois Saint-Mard, un peu de repos dont il avait le
plus grand besoin après trois journées de marche et de combats.
Cependant, l’ennemi malgré qu’il eut manqué
l’occasion d'anéantir la 37ème Division, avait remporté un succès
dont il comprenait l’importance. Quatre-vingts kilomètres seulement le séparent
de Paris, but dont il a été contraint de s’éloigner, mais qu’il n’a cessé de
convoiter. Dans la nuit du 18 au 19 Septembre, il cherche à surprendre nos
avant-postes. Les 43ème et 44ème Compagnies de grand-garde, sont habilement
dissimulées dans les bois. Leur front est couvert par des treillages de fil de
fer et leurs postes, bien retranchés, peuvent battre efficacement de leurs feux
tous les chemins et allées de la forêt activement surveillées. Au premier
indice de l’approche de l’ennemi, l’alarme est donnée sans bruit : les parapets
sont garnis de leurs défenseurs. Les zouaves gardent leur sang-froid, laissent
approcher les allemands et les clouent sur place par un feu meurtrier. Au petit
jour, des patrouilles sont lancées en avant. L’une d’elles, conduite par un
sergent, découvre sous un monceau de cadavres et de mourants un magnifique
trophée : le Drapeau du 85ème Régiment d’Infanterie Bavaroise, que
le zouave Laroche arrache des mains crispées de l’officier qui le retenait. Deux
étendards pris à l'ennemi à San-Lorenzo avaient mérité au 3ème
Zouaves la Croix de la Légion d’Honneur. Ce troisième drapeau capturé devait
lui valoir une citation à l’ordre de l'Armée et lui conférait la place
d’honneur parmi les plus illustres régiments…
Combats du Bois Saint-Mard et de
Tracy-le-Val
Malheureusement, au delà de la droite de la
Division, sur le plateau à l’Est du Bois Saint-Mard, les avant-postes français
s’étaient laissés entamer et, en se repliant, avaient découvert son flanc
droit. La nuit suivante, les allemands attaquent sur tout le front ; le Bois
Saint-Mard est débordé ; les colonnes ennemies progressent par le ravin de
Puisaleine, atteignent le Château de Tracy-le-Val, sur les derrière du
régiment. Le Colonel Degot qui a pris, la veille, le commandement de la Brigade
lance sur l’ennemi sa réserve disponible : deux compagnies de zouaves,
conduites par le Lieutenant Chaix de Lavarene. Leur héroïque sacrifice permet
de prolonger la résistance et donne au régiment le temps de se dégager. Le Bois
Saint-Mard et la lisière Est d’ollencourt, ne sont d’ailleurs perdus que
momentanément. Le soir même, le 3ème Zouaves, rassemblé sous les
murs du parc d’Offemont, réoccupe Ollencourt et se dispose à réaliser, pendant
les journées qui suivent, une nouvelle avance en direction du Bois Saint-Mard
et de la route de Bailly à Nampcel.
Du 21 au 28 Septembre, le régiment, appuyé sur
sa droite par le 3ème Tirailleurs progresse par bonds successifs en
dépit d’une énergique résistance de l’ennemi.
Le Bois Saint-Mard, jonché de cadavres ennemis
et malheureusement aussi des nôtres, est reconquis jusqu’à la crête militaire
dominant le vallon des Rosettes ; les trois quarts de Tracy le Val sont à nous.
Le 30 Octobre, nouvelle avance. La 74ème
Brigade rencontre dans son attaque du cimetière de Tracy, des résistances
qu’elle ne peut vaincre. L’ennemi. solidement retranché derrière des fils de
fer, flanqués de mitrailleuses, dispute le terrain pied à pied. Seul le
Bataillon Charlet à droite réalise des progrès sensibles. Néanmoins les
objectifs fixés sont loin d’être atteints.
Cependant, une nouvelle attaque est ordonnée
pour le 12 Novembre. Nos pièces d’artillerie, réduites au silence par la
disette de munitions dont souffrirent plus ou moins nos batteries sur
l’ensemble du front à cette époque, ne purent nous prêter aucun appui.
C’est à la cisaille, ou au moyen d’explosifs
portés à bout de perches, que les assaillants durent s’attaquer aux épais
réseaux de fil de fer ennemis. Malgré ces difficultés presque insurmontables,
la 74ème Brigade, conduite par le Colonel Degot, qui installe son
P.C. à Tracy le Val, au milieu de ses zouaves, se porte à l’assaut à la pointe
du jour. Tous les cisailleurs furent tués avant d’avoir pu accomplir leur
tâche. Les explosions hâtives n’endommagèrent que très faiblement les défenses
accessoires de l’ennemi. L’élan magnifique des zouaves et des tirailleurs fut
brisé et le cimetière de Tracy le Val, transformé par l’ennemi en une véritable
forteresse, ne pu, faute de moyens matériels, lui être enlevé. Néanmoins,
quelques progrès avaient été réalisés des deux côtés et à l’intérieur du
village de Tracy le Val. En un point de la route de Nampcel qui avait été
atteinte, les tranchées adverses n’étaient séparées que par la largeur de la
chaussée.
Alors une nouvelle vie commence qui exige du
soldat un grand effort d’adaptation, une patience et une endurance poussées
parfois jusqu’au stoïcisme. Immobilisé dans la tranchée, il lui faut se servir
de son outil autant que de ses armes, guetter aux créneaux, subir avec
impassibilité les intempéries, la boue et les bombardements les plus intenses.
Nuit et jour, en veille aux parapets, on travaille à la réfection de tranchées
et d’abris qui s’effondrent, minés par l’eau qui sourd de toutes parts ou que
bouleversent les tirs de l’artillerie ennemie.
A bras d’hommes, d’énormes rondins, de lourdes
planches, des centaines de rouleaux de fil de fer barbelé sont transportés aux
premières lignes. L’abnégation et l’esprit de sacrifice des zouaves s’affirment
de plus en plus. Une vraie camaraderie naît des souffrances subies et des
dangers bravés en commun. Officiers et soldats, vêtus pareillement du même kaki
grossier se sentent plus que jamais de la même famille. Une affection
réciproque qui souvent inspire de touchants dévouements, renforce la discipline
et prépare le régiment aux luttes qui vont suivre. Pour l’instant, on ne lui
demande que des coups de mains ou des travaux de première et deuxième ligne.
Ces quelques mots suffisent à résumer l’histoire
de la période qui s’étend de Novembre 1914 à juin 1915.
Cependant, les tombes, qui chaque jour plus
nombreuses, se creusent dans le cimetière des zouaves au Château de Tracy,
disent éloquemment ce que cette monotone existence comportait d’héroïsme et de
dangers. Et on ne sait qui l’on doit admirer davantage de l’humble et anonyme
pionnier qui, chaque soir, au milieu de l’intense fusillade qui s’allumait à la
nuit tombante, sortait de la tranchée pour placer des fils de fer devant les
lignes ou de ces volontaires de la « chasse au boche » qui, à l’exemple du
sergent Raginel, se portaient à l’affût, dans les bois, pour abattre quelque
patrouilleur ou quelque guetteur ennemi…
Jean BOURGES 21ème BCP « Coup de feu reçu
au combat » le 20 Decembre 1914 à NOULETTE ( PAS DE CALAIS
) °
Jean Bourges est un Chasseur…Les
Bataillons de Chasseurs à Pied sont composés généralement d’hommes de petite
taille, très vifs et excellents tireurs. Ces bataillons rapides agissent en
tirailleurs à l’avant de l'infanterie, c’est à dire en profitant des accidents
de terrain pour se poster et viser, à la différence de l’infanterie dite
« de ligne » laquelle est employée en formation plus ou moins
compacte jusqu’en 1914.
Jean Bourges est le deuxième enfant
d’estivaux qui tombe dans le « Pas de Calais »
Le
général Foch, qui commande le groupe provisoire du nord, arrive le 17 décembre,
à 8 h 30, à Cambligneul, et prend en main la conduite des opérations. Craignant
que la préparation d’artillerie ne soit insuffisante, il ordonne de
n’entreprendre l’attaque du 33ème corps sur Carency que, lorsque
l’attaque du 21ème corps sur Notre Dame de Lorette sera terminée.
Quant à l’attaque du 10ème corps sur La Targette, elle sera reportée
à une date ultérieure…
Au 21ème
corps, l’attaque est lancée à 13 h 10, après une violente préparation
d’artillerie.
Le 21ème
bataillon de chasseurs, qui attaque dans le secteur de Noulette ( bois Boche ),
s’empare, à 16 heures, des tranchées de première ligne ennemies sur presque
tout son front d’attaque : à sa droite, le 20ème bataillon de
chasseurs, après avoir été cloué au sol après un bond de cent mètres, parvient
à prendre pied dans quelques éléments de tranchées; quant au 17ème
bataillon, qui attaque sur la crête même de Notre dame de Lorette, il ne peut
progresser.
La 92ème
division territoriale n’a poussé en avant que quelques postes vers la fosse
Calonne ; et, à la 58ème division, si la gauche ne peut guère gagner
qu’une centaine de mètres, le centre progresse d’environ cinq cents mètres vers
la fosse n°8.
Au 10ème
corps d'armée, nous avons pu gagner du terrain à Saint-Laurent dont nous tenons
la mairie et l’école; vers Blangy, progrès nuls.
La nuit
interrompt nos attaques; mais l’ennemi réagit fortement et essaie, par de
furieuses contre-attaques, de reprendre le terrain conquis. Prises sous nos
feux d’infanterie et d’artillerie, ces contre-attaques échouent.
Dans la
journée du 18, nous devions poursuivre notre offensive.
Au 21ème
corps, un tir trop court de notre artillerie lourde et de nos batteries de 75,
coïncidant malheureusement avec une réaction allemande, nous fait abandonner
une partie des tranchées péniblement conquises, la veille, par les 17ème
et 21ème bataillons de chasseurs. Ce n’est que dans la soirée que
ces tranchées peuvent être reprises par le 109ème Régiment
d’Infanterie.
Le 33ème
corps, qui a lancé la 70ème division sur Carency, progresse d’abord
assez rapidement, mais est bientôt arrêté par un feu violent. Le général de
Maud’huy décide de reprendre cette attaque, après préparation d’artillerie, et
de faire appuyer la 70ème division par les 23ème et 27ème
bataillons de chasseurs alpins.
Au 10ème
corps, nous avons organisé le terrain conquis à Saint-Laurent et résisté à
toutes les contre-attaques ennemies.
Le 19,
les attaques devaient être poursuivies en direction de Carency ; mais, après
une entrevue du général Foch et du général Pétain, alors commandant du 33ème
corps, il fut décidé qu’on attendrait que la préparation fût complète.
L’attaque
fut reportée au 21 décembre.
Au 21ème
et au 10ème corps, malgré la vaillance des troupes, les attaques ne
peuvent progresser en raison de l’état du terrain.
En
Artois, les tranchées sont à peu près constamment inondées ; il est presque
impossible aux fantassins d’en sortir, malgré les gradins de franchissement.
Au-delà
du parapet, les hommes enfoncent jusqu’aux genoux dans un vrai bourbier : il
faut trois minutes pour avancer de cent mètres ; les tirailleurs ne peuvent
faire de bonds ni se coucher ; les canons de 37 s’enlisent, les culasses des
fusils, envahies par la boue, ne fonctionnent plus.
Nos
pertes sont rapidement très lourdes, et il nous faut renoncer à continuer cette
offensive.
Ce n’est
que le 27 décembre que le 33ème corps peut s’élancer à nouveau. Bien
préparée par l’artillerie lourde et exécutée par les 6ème, 11ème
et 27ème bataillons de chasseurs à pied, flanqués, à gauche, d’un
bataillon du 226ème régiment d’infanterie et, à droite, par les 51ème
, 54ème et 60ème bataillons de chasseurs de
réserve, entre Carency et La Targette.
L'attaque
réussit bien sur les premières lignes ennemies.
Mais, à
l'aube du 28 décembre, une furieuse contre-attaque allemande nous enlève tous
nos gains et nous refoule à cent mètres en avant de nos tranchées de départ.
Pierre FAYAT 11ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
- Absent au 20 Decembre 1914 – à ? ?
Pierre Fayat est déclaré absent au 20
Décembre 1914… . Deux points d’interrogation sur sa fiche individuelle
symbolise une disparition corps et biens, un évanouissement total…
Le 11ème était en garnison en août 1914 à
Montauban
Au début de la guerre de
1914 il fut
engagé sur les théâtres d’opérations suivants :
Forêt de Luchy
La Meuse
La Marne
Champagne
Le parcours de ce régiment durant les premiers mois de
guerre est proche de celui du 7ème RI de Cahors…
Détail des premiers mois de guerre
du 11ème :
Extrait du « Journal de Marche et des Opérations »
relevé par Brigitte Perigault
« pour François MEYZIE , soldat du 11eRI,
originaire de St Yrieix la Perche ( Haute-Vienne ) Mort à Laval sur Tourbe le
26 septembre 1914 »
Départ de Montauban le 05 août 1914.
Effectifs :
54 officiers
186 sous-officiers
3108 caporaux et soldats ( 3 bataillons, 12 Compagnies )
Commandant du 11emeR
I :
Colonel Appert
07 août : Débarquement à Suippes
11 août : Jonchery sur Suippes
12 août : Le Régiment marche vers l’Est en une colonne
isolée sur une ligne Cernay en Dormois – Bouconville- Autivy
13 août : La Division se porte en avant Itinéraire à
Grandpre-Beffu-Jerbel-Tenorgues
15 août : Repos
16 août : Le Régime se dirige vers le Nord Buzancy – Bar- St Pierremond-Oches-Grandes
Armoises
17 août : Pas de mouvement. Coopère à l’organisation
défensive des hauteurs de la rive droite de la Meuse. Secteur au SE cote 345-
ruisseau du four.Un centre de résistance sur les cotes 227. 260, Brivilly
20 août :Vont
occuper pendant la nuit les cantonnements de Sachy et de Messincourt. Doit
franchir la « Chiers » à 21h.
22 août : Armée en mouvement offensif vers le Nord.
Ordre est donné d’attaquer l’ennemi partout où on le trouvera. Pendant la
marche un biplan allemand survolant Bertrix est abattu par la fusillade et
échoue détruit à 200m au NE du carrefour 463, 2kms500 au Nord de Bertrix. Le
régiment s’engage dans la forêt de Luchy. A 14h00 l’avant garde atteint la
lisière de la forêt face à Orchamps. Elle reçoit des feux nourris d’infanterie
et d’artillerie partant d’Ochamps.
23 août : A 2h00
arrivée du 11eme RI à Cugnon ; au sud de la route Ochamps-Bertrix. Presque
aussitôt le bataillon se trouve sous un feu nourri et violent d’infanterie, venant de l’Est, sans qu’on put
discerner la situation de l’ennemi, le bois était assez touffu et en taillis.
La 10 Cie subit immédiatement de grandes pertes. Dans le courant de la lutte
confuse qui se poursuit, la 12e CIE, et une fraction de la 10e CIE réunies
furent à un moment donné débordées sur leurs flancs par l’infanterie allemande qui progressait
par essaims et en bonds. Replis vers le village de Bertrix-Herbeumont. Ordre est
donné aux diverses troupes de se tenir prêtes à quitter le cantonnement à
partir de 4h00. A 3h50 rassemblement des débris du 11e RI sur la place de
l’église d’Herbeumont, effectif total du régiment 524 hommes.
24 août : Le régiment bivouaque à l’Est d’Amblimont
25 août : Position d’attente à l’Est de Mouzon. A minuit ordre de retraite.
26 août : Bivouac Flaba rive gauche de la Meuse.
27 août : Déploiement à l’Est de Flaba dans le bois de
Gerfaut. Bombardement , construction de tranchées en arrière du bois. Ordre de
marche sur Raucourt. Bivouac.
28 août : Rassemblement à Jillers devant Raucourt vers
9h00 Ordre d’attaquer Raucourt. Raucourt occupé par la 2eme Cie . Vers 15h00
ordre de battre en retraite est donné. Mouvement rendu difficile à cause des
feux très violents de mitrailleuses, d’artillerie, et d’infanterie qui balayent
le plateau. Le Colonel Appert est blessé à la main. Evacuation.
29 août :Arche en retraite sur Les Alleux.
30 août : Bivouac près de Champilly
31 août : Construction de tranchées à Coegny, retraite
sur Givry.
01 septembre : La brigade prend position sur le plateau
de Mazagram.
16h00 ordre de retraite sur Ste Marie à Py. Pendant la
marche, l’arrière garde est attaquée par la cavalerie allemande.
02 septembre : Cantonnement à Cuperly
03 septembre : Cantonnement à Hesigneul sur Marne
04 septembre : Bivouac à Sompuis.
05 septembre : Cantonnement à Dampierre et Brétan.
06 septembre : Marche vers le Nord. A son arrivée vers
16h00 à la ferme des Naudres, le régiment reçoit l’ordre de défendre la cote
130.174
07 septembre : Même position. Bombardement violent.
08 septembre : De 5h00 à 7h00, une attaque dirigée sur
notre front et notre gauche par le 107e Saxons est repoussée.
09 septembre :Le bombardement continue. Une attaque de
nuit est décommandée .
10 septembre : Attaque par le 11eRI, 100e RI, 272eRI,
328eRI et 98e RI. Aucune attaque ne
débouche.
11 septembre : On constate que les Allemands sont
partis dans la nuit. La poursuite est ordonnée. Direction la Cense au Bois,
Maison Champagne. Le régiment fait des prisonniers, ramasse du matériel, des
blessés ennemis. Après avoir fouillé Maison en Champagne, il reçoit l’ordre de
s ‘emparer du pont sur la Marne à Soulange. Il y réussit sans grandes
difficultés, mais obligé de se déployer sous les feux de l’artillerie.
12 septembre : La poursuite continue par Aulnay le
Fresne. Bivouac.Les renforts ont rejoint le régiment à SOULANGE.
13 septembre : Marche sur Somme sur Tourbe et Laval sur
Tourbe.
14 septembre : Ordre de marche sur Fontaine en Domois.
15 septembre : Ordre d’attaquer Maison en Champagne.
16 septembre : Le contact avec l’ennemi est conservé.
17 septembre : Sur la ligne par la cote 180, au
ruisseau de l’étang à 1 km de Massiges.
Lutte d’artillerie violente pendant toute la journée.
15h10 : La 33e Division d’infanterie reçoit l’ordre
d’attaquer. Objectif du 11e RI, la cote 143 et le ruisseau de l’étang. Les 1er
et 2eme Bataillons se portent à l’attaque sous une pluie diluvienne et à la
nuit tombante. Ils réussissent à progresser jusqu’à un peu au-delà d’un talweg
143 et s’emparent de tranchées allemandes, qu’ils occupent.
18 septembre : Le 11e RI est soumis à un feu violent
d’artillerie pendant toute la journée. Le 11e RI ne peut plus progresser. A la
tombée de la nuit, de nouvelles mitrailleuses allemandes les prennent en
enfilades. Le 11e RI reçoit l’ordre de se rendre à Wargemoulin. Il sera
remplacé par un régiment du corps colonial.
19 septembre : Les1er et 2eme Bataillons se rendent à
Wargemoulin puis Laval sur Tourbe où ils cantonnent. Ils y sont rejoints par le
3eme bataillon dans la journée.
20 septembre : La matinée est employée à commencer la
réorganisation du régiment.
A 14h00, le régiment va se former en position d’attente au
Nord Ouest et près de Laval sur Tourbe. Une attaque est exécutée sur le front.
21 septembre : Rassemblement à 1km au sud de la cote
147, à la tombée de la nuit relève du 20e RI au Mesnil les Hurlus.
22 au 24 septembre : La bataille prend de plus en plus
le caractère d’une guerre de siège
25 septembre : Après une préparation d’artillerie, le
régiment colonial attaquera sur Maison en Chamapgne. Le 11e RI doit soutenir
par ses feux, l’action du 9e Colonial et se tenir prêt à prendre part à une
offensive générale. Dans la matinée un ordre prescrit de différer l’attaque. Elle
est fixée à 18h15 et transformée en " coup de main de nuit ".A
l’heure fixée, violente canonnade et fusillade. Les 2eme et 3eme bataillons
exécutent des feus de salves sur la zone pour soutenir le 9e Colonial qui gagne
peu de terrain.
26 septembre : Pendant la nuit du 25 au 26, les
positions du 11e RI furent soumises à un feu violent et continu de l’artillerie
allemande entre 3h30 et 4h 00 la canonnade cesse. Les hommes qui étaient dans
les tranchées étaient transis et engourdis par la fraîcheur du matin, fatigués
par une nuit de veille sous un bombardement qui avait causé quelques pertes.
Beaucoup d’entres eux étaient des réservistes d’anciennes classes, incorporés
depuis quelques jours. Le temps avait manqué aux unités fraîchement organisées,
la cohésion nécessaire. Beaucoup de vide existait parmi les cadres.
4h30 une fusillade violente éclate sur le front
4h50 un agent de liaison rendait compte au commandant du
11eRI que l’ennemi attaquait en force, que la section de mitrailleuse de droite
s’était repliée sans pouvoir amener ses pièces.
Un deuxième compte rendu suivait presque immédiatement
annonçant que le 2e bataillon avait cédé, les tranchées étaient dépassées par
l’ennemi. L’ennemi s’était avancé en nombre jusqu’à courte distance des
tranchées puis s’était élancé en criant en Français " En avant, France, ne
tirez pas ". Les hommes en 1ere ligne avaient eu à peine le temps de tirer
deux ou trois cartouches, que l’ennemi était sur les tranchées, qu’ils
dépassaient rapidement, jetant le désordre dans cette ligne. Peu de temps après
un groupe d’une vingtaine d’Allemands apparaissait devant la 1ere Cie. Derrière
ce groupe éclatait des shrapnells et les Allemands faisaient des signes
désespérés pour se rendre. On constatait qu’une troupe de 5 à 6 Allemands dans
une formation dense s’avançait et débordait complètement, la droite de la 2eme
Cie. Grâce à l’énergie et au sang froid du sergent Beteille qui fit exécuter
des feux nourris sur l’ennemi, la marche de celui-ci fut retardée suffisamment
pour permettre aux autres éléments de poursuivre le repli.
Par suite de la continuation du mouvement débordant des
Allemands ainsi que du manque de cohésion de la troupe, il fut nécessaire de
faire ensuite un deuxième bond en arrière jusqu’à la voie romaine. Pendant ce
deuxième bond le régiment subit des pertes très sensibles.
Reconstitué en sections légères, vers 17h00 le 11e RI
exécuta une offensive. Il récupérait la position dominante du sud de le Mesnil.
Quant à la 8e Cie qui occupait la cote 189, elle avait été
assaillie dès le point du jour par des forces considérables et menacée d’être
tournée sur ses deux flancs.
Sous le commandement énergique du sous lieutenant Bonardi,
elle tint pendant plusieurs heures, enrayant l’attaque, par ses feux et
contribuant ainsi largement à permettre la reprise générale de l’offensive.
D’ailleurs, si la fatigue, le manque de sommeil, le
manque d’instructions et de cohésion n’ont pas permis à certaines fractions de
surmonter l’impression de surprise et d’enrayer l’attaque allemande dès le début
comme elle aurait dû l’être, il y a bien toutefois d’ajouter que le 11eRI a
fourni dans cette journée quelques beaux exemples de courage, d’accomplissement
du devoir qu’il n’a malheureusement pas été possible de relever en totalité.
Vers :
Le Monument aux morts d’Estivaux
Joseph DECOMBEIX 60ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 15 Janvier 1915 à
Cuffies ( AISNE)
Joseph Decombeix tombe dans les
combats du Soissonnais du début de l’année 1915…
Henri Barbusse, l’auteur du roman
« Le Feu », qu’il dédie « A
la mémoire des camarades tombés à côté de moi à Crouy et sur la côte 119
combat dans le même secteur….
On sait les traits généraux de cette tragédie mémorable
La vallée de l’Aisne à Soissons décrit un arc de cercle. Sur
la rive droite un grand plateau domine le fleuve et il est creusé de trois
profonds entonnoirs : l’un à Cuffy, l’autre à Crouy, le troisième à
Chivres.
La
vallée de Crouy est dominée à l’ouest par un éperon appelé cote 132, qu’une
route à lacets, la route de Béthune, escalade de front. Au pied de la cote 132
passe la route de Maubeuge et le chemin de fer. Cette région remplie de grottes
et de carrières était tenue solidement par l’ennemi : là en effet se
trouvait la charnière des positions allemandes.
Dans les journées qui précédèrent le 12 Janvier, nos troupes
avaient conquis un à un tous les lacets et avaient atteint une ferme. Restait à
prendre la cote 132, au sommet du plateau et à droite.
On s’efforçait de l’attaquer par Crouy en traversant la voie
du Chemin de fer et en grimpant la cote à l’abri des bois.
Plus tard on voulut l’attaquer à l’est mais les boches
contre attaquent avec fureur. Nantis de forces imposantes, ils parviennent, la
crue de l’Aisne aidant à rejeter nos troupes jusqu’à la rivière et il s’en
fallut de bien peu que Soissons ne fut repris par eux.
Le 11 Janvier, les 2ème et 3ème
Bataillons du 60ème RI, commandés par les chefs de bataillon
Poupinel et Thibaulot, cantonnés dans les faubourgs de Soissons, reçoivent
l’ordre de relever, sous la conduite du Lieutenant-Colonel Graux, le 231ème
RI aux tranchées allemandes de la cote 132, conquise le jour précédent. Le 2ème
bataillon s’installe en première ligne, le 3ème bataillon doit
rester en en deuxième ligne. La relève faite par une nuit noire dans un terrain
inconnu, bouleversé, transformé en marécages par les pluies des jours
précédents, est tout à fait difficile.
Elle ne se termine
que le 12 à quatre heures du matin ; le colonel installe son Pc dans une
grotte-abri, dite la grotte du Zouave.
A 7 h 30 une contre attaque boche se déclenche. Un violent
bombardement, le plus violent peut être de toute la campagne, y prélude et
sévit sur tout le front du 2ème bataillon. L’abri du Commandant
Poupinel est écrasé par un obus.
Le Commandant transporte son poste au poste même du Colonel.
Il n’y a plus de téléphone ni d’agents de liaison. Cependant les Compagnies
tiennent bon et la 7ème repousse très facilement une petite attaque
d’infanterie.
A 9 h le bombardement s’accroît et devient d’une violence
inouïe.
Vers 10 h un obus de 210 mm tombe sur la grotte dont la voûte
s’effondre ensevelissant sous les décombres, le colonel, l’officier adjoint, le
medecin-chef, les commandants des 2ème et 3ème
bataillons, toute la liaison du commandement. On entend distinctement la voix
du Colonel qui crie « Vive la France ! » cependant que les
témoins de la catastrophe se précipitent pour dégager d’officiers pris dans les
décombres jusqu’à la ceinture.
Cet accident ne pouvait manquer d’avoir les plus graves
conséquences, le régiment se trouvant privé de ses principaux chefs.
Le commandant Poupinel pris le commandement dans ces
circonstances particulièrement difficiles.
Les allemands débouchent alors en deux colonnes. La 7ème
et la 6ème Compagnie du 60ème RI sont attaquées par le
flanc, la 5ème compagnie est prise de face et débordée.
Ces trois compagnie, ainsi que la 9ème, doivent
se dégager à coups de baïonnettes et bientôt il ne reste plus du bataillon
qu’un mince cordon sur le rebord sud de l’éperon 132.
Les Compagnies engagent un combat très dur, l’ordre étant de
tenir coûte que coûte.
La situation devient très critique. La « Montagne
Neuve » est menacée. Le Général de Maimbrey, de la 101ème
Brigade, appelle à son aide tout le 60ème disponible.
Un combat très violent s’engage et l’on en vient presque au
corps à corps.
La 12ème Compagnie brise la contre-attaque boche.
Le Sous lieutenant Drogrey, séparé de sa compagnie avec quelques hommes, occupe
une corne de bois abandonnée et repoussant l’ennemi à la baïonnette se
maintient toute la journée sur sa position. Le Lieutenant Marjoulet est tué.
Jusqu’à la fin de la nuit le combat se poursuivra avec
acharnement.
Le lendemain 13 Janvier, les allemands attaquent en masse
par l’extremité de notre aile droite et s’emparent des villages qui sont au bas
de la cote de Vrigny, Missy et Bucy le long. La situation est tout à fait
critique : nous sommes débordés et la crue de l’Aisne artificiellement
provoquée par l’ennemi à emporté les passerelles, il faut évacuer les hauteurs
de la rive Droite. L’ordre en a été donné aux 2ème et 3ème
bataillon et à tous les autres éléments en ligne sur le plateau de Crouy. Ce
même ordre fut donné au 1er bataillon et au 44ème RI mais
il ne parvint pas à destination, les estafettes ayant trouvé la mort en cours
de route. Le Commandant du 1er Bataillon s’en va vers la gauche pour
se rendre compte de ce qui se passe et il voit nettement des troupes ennemies
défiler sous bois derrière nos positions. Il faut dès lors se replier.
Un groupe de la 2ème Compagnie est cerné au
Château Saint Paul et s’y défend jusqu’à la dernière cartouche, sous les ordres
du sous-lieutenant de Bordes qui, grièvement blessé, est fait prisonnier. Les
autres éléments, conduits par le Capitaine Duffet et le sous lieutenant Ruty,
après s’être ouvert le passage à la baionnette rejoignent la verrerie en
rampant dans les fossés de la route de Soissons ;
A la nuit le Capitaine Duffet rentrait à Soissons, ramenant
avec lui 1 officier, 2 ou 3 adjudants, et 188 hommes du 60ème et du
44ème.
Tel fut, autant qu’il est possible de le reconstituer à cause
de son caractère cahotique, le combat de Soissons. Ce fut un échec pour les
armes Françaises. Le 60ème a sauvé l’honneur de l’armée et a assuré
la retraite par sa belle conduite.
Avec ce qui restait du Régiment on a
pu faire cinq petites compagnies
Aimé POUCH 81ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 16 Mars 1915 au
Fortin de Beausejour ( Meuse)
Aimé Pouch est tué dans les première
offensives de Champagne de l’année 1915… Il y aura bien d’autres victimes dans
ce secteur… Lors des offensives de Septembre 1915… et puis après, jusqu’à la
percée décisive de l’automne 1918 !
A l'origine simple ferme, construite
en 1820 le long du chemin reliant Minaucourt à Mesnil-les-Hurlus, Beauséjour
constituait en 1914 un hameau dépendant de la commune de Minaucourt, que les
habitants avaient dû évacuer le 2 septembre.
Pendant toute la guerre, ce hameau dominé par un fortin aménagé
dès 1914 par les Allemands, fut l'objet de combats meurtriers
En 1915
à de furieux combats succède une période d’organisation ni moins pénible, ni
beaucoup moins meurtrière. L’ennemi ne cesse de harceler nos travailleurs. Le
travail de nuit, dans la craie gluante, est fatiguant, périlleux, celui de jour
est mortel sinon impossible. De lointaines mitrailleuses, invisibles, prennent
nos boyaux, nos saillants, nos postes d’ecoute en enflilade. Nuit et jour leur
craquement monotone répand l’angoisse. Sur certains points, « au
trapèze » par exemple, les adversaires s’affrontent à quelques mètres,
l’un occupant la tranchée de doublement d’une tranchée conquise.
Les « traverses » d’accés sont barrés par de simples
« masques » en sacs à terre.On vit dans un perpétuel halètement.
L’ennemi d’ailleurs n’est pas moins anxieux et ses inquiètes fusillades, à tout
propos crépitantes, doublent notre propre inquiétude.
Le 19 Mars pendant un des courts repos accordés au régiment,
pour souffler, une des tranchées conquises est perdue par nos successeurs.
Précipitamment le 81ème est appelé pour rétablir la ligne.
« l’opération » disent les ordres « aura le caractère d’une
surprise exécutée autant que possible à l’arme blanche ».
Le 20 Mars l’action commence, le 22 des compagnies du 2ème
bataillon s’emparent d’une importante portion de la tranchée perdue.
Pendant dix jours, pendant dix nuits, les bataillons du 81ème
et du 96ème se succèdent et avec un acharnement sans second, s’obstinent
à parachever leurs premiers avantages sur un antagoniste dont la résistance
n’est pas moins tenace.
La butte du Mesnil qui devait résister même lors de la
brillante attaque du 25 Septembre, ne sera pas enlevée et le commandement
renonce à poursuivre d’aussi coûteuses actions offensives.
François CHOUFFIER 126ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 9 Avril 1915 à
FAY en HAYE ( Meurthe et Moselle )
En Avril 1915, le 126ème
de Brive est « en ligne » dans la région de la Woëvre qui constitue
l’un des abcès de fixation de la ligne de front en 1915 !
François Chouffier est tué dans
« l’attaque du 9 Avril »…
Dès le 7 Avril nous prenons part à la bataille. Le 1er
Bataillon ( Cdt Dumery ) est désigné pour faire partier avec un bataillon du 107ème
d’une deuxième vague d’assaut. A 17 Heures apres une courte préparation
d’artillerie, quelques groupes de la première vague se portent en avant. C’est
le signal du départ : la deuxième Compagnie ( Capitaine Fenoul ) bondit
hors des tranchées, et en terrain découvert, sous un tir précis de l’infanterie
ennemie, gagne la place d’armes que le 107ème croit-on vient de
laisser libre. Mais elle n’y trouve pas de place, le 107ème n’ayant
pu en déboucher. Il en résulte un tassement dans les boyaux et l’artillerie
Allemande en profite. Le Commandant Dumery et plus de 50 hommes ont été blessés
dans le bond en avant de la seconde Compagnie.
Dans la nuit, les batailllons de la première ligne du 107ème,
épuisés, sont relevés par nos 2ème et 3ème bataillon (
Commandant de lagasnerie et Commandant Tabaste. Ces derniers vont exécuter le 9
Avril l’attaque qui a échoué le 7 Avril.
A 7 Heures 30, après un tir d’efficacité d’artillerie, nos
troupes se portent en avant. Mais, dès le début de l’action, le 2ème
est privé de son chef, le Commandant de lagasnerie tué d’une balle au front au
moment où il disait à son téléphoniste blessé : « tu vas voir comment
on entre dans ces tranchées ».
Au 3ème Bataillon, c’est la 12ème
Compagnie ( Capitaine Revel ) qui part en avant, au 2ème Bataillon,
ce sont les compagnies Vidallet et Boutonnet ( 6ème et 7ème
).
Le feu ennemi est tel dans la zone du 2ème
Bataillon que les hommes se jettent dans les boyaux et y sont immobilisés.
L’attaque est enrayé. Elle recommence à 9 Heures 45, après une nouvelle action
d’artillerie.
La 4ème Compagnie, ( Lieutenant Maury ) est
chargée d’enlever le 2ème Bataillon en l’entraînant dans son
attaque. Mais son chef le Lieutenant Maury est grièvement blessé dès le début.
Le Sous Lieutenant Crouzillac, avec quelques paroles énergiques, enlève la
compagnie hésitante et la porte très brillamment en avant, pour traverser,
dépasser et entrainer le 2ème Bataillon. Malheureusement le
Lieutenant Crouzillac est blessé, le sous lieutenant Gobeau tué. La compagnie,
privée de tous ses chefs, soumise à un feu meurtrier, hésite puis se jette dans
les boyaux où se trouvaient déjà les éléments qu’elle devait entrainer.
L’attaque paraît immobilisée. Les troupes sont en mauvaise
posture, mélangées, tassées dans les boyaux déjà encombrés de cadavres et sur
lesquels l’artillerie et l’infanterie enemies tirent constamment. Et il pleut
ou neige depuis plusieurs jours, presque sans arrêt. Les boyaux et les
tranchées dans lesquels il faut vivre, sont pleins d’une eau épaisse, jaunatre
et glaciale. L’argile gluante de la Woevre se colle aux vêtements qu’elle
imprègne, bouche les canons de fusil, empêche les mécanismes de fonctionner. La
nourriture manque : pour avoir un peu d’eau les corvées doivent faire plus
de trois kilomètres sur une route battue.
Le Régiment est enfin relevé dans la nuit du 11 au 12 avril
et gagne péniblement les cantonnements de Martincourt et de st jean.
Cent dix tués, dont le Cdt de Lasganerie, les Lieutenants
Masgrangeas, Gobeaux, Maury, le Médecin aide-major Meynet, plus de trois cents
blessés, disent la grandeur de l’effort accompli et la vaillance déployée par
le 126ème RI dans les durs combats de Fey en Haye.
Henri PONCHARAL 126ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 21 Avril 1915 à
REGNIEVILLE ( Meurthe et Moselle )
Si François Chouffier est tué dans
« l’attaque du 9 Avril », son camarade du 126ème Henri
Poncharal ne lui survit que quelques jours…et disparaît dans le même secteur de
la Woëvre…
Guerre de Mines
Du 16 octobre 1914 au 23 mars 1915,
le régiment occupe un secteur en avant de la Ferme des Marquises à l’est de
Reims ,améliorant par un labeur constant les organisation défensives.
Le 29 mars 1915, le régiment
embarque pour la Woëvre pour participer à la grande offensive d’avril dans la
région de Martincourt, Regnéville au delà de la foret d’Apremont et les
Eparges.
1915 la 1er bataille de la Woëvre
Du 6 avril au 12 avril, le 126è
prend place dans le secteur de Regnéville dans les tranchées de Fey en Haye
pour la bataille pour le bois le Prêtre dans la forêt d’Apremont qui se solde
par un échec .Les attaques s’effectuent sous la pluie et neige fondu ,face à
une artillerie et aux feu de l’infanterie ennemis ,les boyaux des tranchées
encombrées de cadavres dans lesquels il faut vivre ,ils sont pleins d’eau
épaisse ,jaunâtre et glaciale. L’argile gluante de la Woëvre se colle au
vêtements et empêche les mécanismes des fusils de fonctionner .Les pertes sont
nombreuses 5 officiers,110 soldats tués et 300 blessés.
Le 12 avril, le régiment est relevé,
il est renvoyé à Régniéville au bout de quelques jours il tient le même secteur
dans la tranchée de Fey en Haye.
Le 23 avril, le 326è relève le
régiment.
Le 25 avril au 30 avril, Les
Allemands ont attaqué le front qui s’étend sur la ligne cote aux Bœuf, Mouilly,
Bois Haut, Tranchée de Calonne au sud-ouest des Eparges.
Le 25 avril, le 126è voyage en
camions toute la nuit pour être transporté à Génicout sur Meuse.
Le 26 avril, le régiment reçoit
l’ordre d’attaque à 13h45 son 1er objectif est la lisière sud du Bois haut
,2ème objectif la croupe à l’est du Bois cote 340,l’attaque se déclanche à
14h00 sous le bois,elle progresse par bonds successifs,dans des taillis épais
,sous une fusillade ininterrompue et aborde l’ennemi à la baionnette. Le Lt
colonel Laporte reçoit 4 balle qui le blessent mortellement,4 autres officiers
et 150 soldat sont tués ou blessés,l’avance de l’ennemi est arrêtée et il doit
même céder un demi km en profondeur ;le front se stabilisera sur la ligne
marquée dans le Bois Haut et la tranchée de Calonne par les mots du 126è,en
moins d’un mois depuis que le régiment a quitté la ferme des Marquises,plus de
300 hommes sont tombés dans la boue de la Woëvre …….
Le 1er mai, le régiment est relevé
et va se réorganiser à Somme dieu, après quelques jours, il retourne dans les
tranchées de Mouilly.
Le 26 mai, le 126é quitte
définitivement les Haut de Meuse pour des cantonnements dans la région de Toul,
Gondreville et Lay St Remy.
Jean MAGNOUX 78ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 28 Avril 1915 à
RAUCOURT ( Ardennes )
Compte tenu du secteur d’engagement
du 78ème RI au printemps 1915, il est plus vraisemblable que Jean
Magnoux ait trouvé la mort à Raucourt en Meurthe et Moselle qu’à Raucourt dans
les Ardennes, comme indiqué sur sa fiche, qui fut le théâtre de violent combats
en Août 14 mais non en Avril 1915…
Le 78ème est en garnison en août 1914 à Limoges
Son parcours condensé est le suivant :
1914 :
Champagne (Souain)
1915 :
Lorraine ( sud du saillant de Saint-Mihiel: Remenauville, Regniéville, Fey-en-Haye).
Artois (Farbus, Arleux-en-Gohelle, Villerval)
Pierre FAUCHER 159ème Régiment d’Infanterie « Disparu » le 9
Mai 1915 au
Bois de BERTHONVAL ( Pas de Calais )
Pierre Faucher tombe le 9 Mai 1915,
jour de la grande offensive d’Artois… comme son camarade Jean Pierrefitte… Ils
sont deux enfants d’Estivaux qui disparaissent le même jour dans le même
secteur..
Dorgeles, l’auteur des « croix
de bois » combattait dans le secteur à la même période…
Ce repos doit être utilisé à préparer le régiment à une
opération offensive. Mais il est de courte durée, dès le 1er Mai un
bataillon est envoyé aux tranchées pour y assurer la garde et y faire les
travaux nécessaires à l’attaque prochaine. Le reste du Régiment quitte ses
cantonnements le 5 Mai et se rapproche de la première ligne. Le 1er
bataillon vient à Mont Saint Eloy, les 2ème et 3ème
bataillon à Camblain-l’Abbé.
Enfin la date de l’attaque est fixée, ce sera le 9 Mai et les
troupes doivent être en place à 7 heures.
A l’heure dite les bataillons sont en place. Le 1er
sous les ordres du Commandant Compagnon, est en première ligne à droite ;
le troisième, Commandant Roche à Gauche, et immédiatement derrière le 2ème,
Commandant Lahutte, le 4ème bataillon est en réserve de division.
L’axe de Marche du régiment est le suivant : boyau 123,
boqueteau 800 m sud-est du Cabaret Rouge et Givenchy. Ses objectifs :
route de Béthune, front 119-123, Givenchy.
Après une préparation d’artillerie de 4 heures, l’attaque
débouche magnifiquement. Ces soldats qui depuis de longs mois, terrés dans
leurs trous boueux ont subi les morsures du froid, du vent, de la pluie, de la
faim parfois, retrouvent d’un seul coup tout l’élan des premiers jours pour
s’en aller debout, en terrain libre, les poitrines largement offertes, chercher
la victoire dans les lignes ennemies au mépris des obus et des balles. Il n’y a
pas pourtant d’électrisantes sonneries de drapeau, plus de drapeaux claquant au
vent, mais il y a des chefs sublimes qui montrent la route, des « Alpins
sans peur » qui savent ce qu’est le devoir. Les deux premières lignes de
tranchées sont bientôt franchies. L’ennemi surpris n’a pas eu le temps de
sortir de ses abris et ses pertes sont pour l’instant légères. A 10 heures 40,
la route de Béthune est atteinte, puis le Cabaret Rouge, l’ouvrage 123. Mais
l’ordre est de progresser sans répit dans la direction de l’objectif final en
enlevant de haute lutte les obstacles successifs que l’ennemi peut opposer à
cette attaque. En avant donc vers la cote 119.
Le front semble rompu, l’ennemi désorganisé. Mais
l’artillerie dont la portée a été dépassée par la progression de l’infanterie
est obligée de se déplacer, et, dans ce terrain bouleversé et coupé de tranchées,
son mouvement est forcément très lent. L’infanterie ne peut se passer de son
appui et doit en conséquence ralentir sa marche : ce répit permet à
l’ennemi de se ressaisir. Ses batteries et ses mitrailleuses prennent
d’enfilade notre ligne. La progression devient lente et difficile. Finalement,
ordre est donné de s’arrêter et d’organiser les positions conquises sur le
front : ravin sud de Souchez, chemin de Neuville Saint Vaast, Souchez,
Route de Béthune. Des tentatives de contra attaque de la part de l’ennemi
avortent sous nos feux de mitrailleuses et le terrain conquis reste solidement
tenu. Le butin de la journée et de 600 prisonniers dont 20 officiers, des
mitrailleuses, une batterie de 105 à 6 pièces, deux morties de 210 et un
nombreux matériel de toute sorte…
Le 10 Mai ordre est donné de reprendre la marche en avant.
Le contrordre suit de prés, mais il est trop tard. Le 3ème Bataillon
a déjà commencé sa progression, et, à sa tête, le Commandant Boche tombe frappé
d’une balle au cœur. L’ordre de s’arrêter lui parvient cependant. Il reste tout
le jour sur le terrain qu’il a conquis et à la nuit rejoint son point de
départ. Cette journée du 10 Mai fut une journée de deuil pour le 159ème
et pour la division toute entière. Son chef le Général Barbot, le premier
Colonel du 159ème pendant la guerre, tombait mortellement atteint
d’un éclat d’obus. Ce n’est ni l’heure ni la place de faire l’éloge de ce brave
des braves, de ce chef énergique et bon, de ce grand soldat simple et héroïque,
contentons nous de rappeler au passage la perte cruelle que fit la 77ème
DI et particulièrement le 159ème. Le Général Barbot , «
le soldat sans peur et sans reproche » a eu la mort qu’il méritait et que
peut être il avait rêvé. Il est mort face à l’ennemi dans un jour de victoire.
Son ancien régiment a conservé son souvenir comme celui d’un héros légendaire
et l’a bien vengé.
Le 11 Mai, nouvelle tentative d’attaque, mais l’ennemi qui
s’est réorganisé arrête bientôt la progression et les unités de première ligne
refluent vers leur base de départ.
Les 12 et 13 Mai, la situation ne change pas.
Pendant ces quatre journées le Régiment a perdu 23 officiers
tués ou blessés dont deux chefs de bataillon, et 1045 hommes dont de troupe
dont 351 tués ou disparus.
Les jours suivants sont consacrés à l’organisation des
nouvelles positions.
Le 24 Mai, le 159ème est relevé et va cantonner à
Camblain-l’Abbé, d’où il repartira le lendemain pour aller à Tinquette,
Guinstreville et La Neuville-Planquette.
Ce repos n’était pas de trop pour reprendre des forces et
combler les vides.
Pendant ces journées le 159ème faisait partie du
33ème CA qui fut cité à l’ordre de l’Armé.
Pendant le repos, le Régiment change deux fois de
cantonnements. Une fois pour venir à Frévillers, une autre fois pour
s’installer à Caucourt. Les renforts sont arrivés, insuffisants pour que le
Régiment retrouve un effectif complet, suffisants pourtant pour en refaire un
régiment capable d’un nouvel effort. On va donc recommencer…
Dans la nuit du 6 au 7 Juin il vient occuper, avec deux
bataillons en première ligne, le sous-secteur du Cabaret Rouge avec mission de
préparer le terrain pour une action offensive. L’ennemi, mis en éveil aperçoit
les nouvelles tranchées qui se creusent et les diverses modifications que subit
la ligne. Il soumet alors le secteur du régiment à des tirs incessants
d’artillerie qui causent des pertes sensibles. Cependant le travail se fait, en
certains endroits on l’a recommencé vingt fois, vingt fois il a été détruit par
l’ennemi ; on le reprend encore…
Du 10 au 14, le 159ème cantonne à Cambligneul,
aux quatre vents, et à la ferme de la Vache. Il vient reprendre ses
emplacements le 15. L’attaque est fixée au lendemain. Ses objectifs sont :
1/ les deux premières lignes qui font face à notre front compris
entre le carrefour ouest et la corne nord ouest du bois des Ecouloirs à droite,
et le saillant Sud Est du cimetière de Souchez à gauche,
2/ le front compris entre le carrefour ouest et la corne
nord ouest du bois des Ecouloirs exclue,
3/ la corne sud ouest du bois de Givenchy et l’ouvrage de la
déroute
Le 2ème Bataillon menant la marche, le 159ème
débouche de ses tranchées à 12 Heures 15. Les première vagues sont à peine
sorties des parallèles de départ qu’elles sont soumises à un violent tir de
mitrailleuses et de fusils provenant de la tranchée D. Elles sont clouées sur
place à trente mètres de cette tranchée, insuffisamment battue par le tir de
notre artillerie. La compagnie de droite essaie de manœuvrer ; une
conversion l’entraîne en dehors de l’axe du régiment et deux de ses sections
viennent s’emparer d’une vingtaine de prisonniers dans la tranchée F. Les
compagnies de gauche après des efforts désespérés parviennent à atteindre et
même dépasser la tranchée C et une partie de la D. Le 4ème Bataillon
qui est immédiatement derrière tente de se porter en soutien des éléments
arrêtés au réseau de la tranchée D. Il subit des pertes considérables en
traversant le barrage ennemi et ne réussit qu’à progresser de quelques mètres
sans pouvoir aborder la tranchée. Le 3ème Bataillon viendra à son
tour se briser contre cet obstacle. A 12 heures 30 le Colonel O’Diette qui
commande le Régiment est tué dans la parallèle de Carency, le Commandant
Charles le remplace. Le bombardement fait rage, les mitrailleuses tirent sans
arrêt ; ce serait folie de vouloir pousser plus avant. A 15 h 30 l’attaque
est arrêtée et on s’organise sur les positions conquises sous le feu de plus en
plus violent des canons ennemis
Le 17 Juin 1915, le 159ème doit continuer sa mission.
L’attaque fixée à 16 heures est retardée de 30 minutes mais le contre ordre ne
touche pas à temps. La 14ème Compagnie a déja commencé son mouvement
qu’elle est bien obligée d’arrêter devant
Jean PIERREFITTE 153ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 9 Mai 1915 à
NEUVILLE SAINT VAAST ( Pas de Calais )
Blaise Cendras avec Dorgeles est l’un
des grands témoins de l’offensive d’Artois…Voici ce qu’il peut en dire dans son
ouvrage « La main coupée » :
Il y a
exactement trente ans de cela. Oui, il y avait du nouveau. Mais ce n'était pas
« l'offensive du printemps », ce grand tralala des états-majors qui
n'avait pas abouti. Nous, une poignée d'hommes, nous avions bien percé, nous. (
Le 9 mai 1915, à 12h 1/4, mon escouade et moi, nous étions sur la crête de Vimy
avec quelques braves types, 2-300 hommes en tout, égarés comme nous qui avions
poussé de l'avant en sautant quatre lignes de tranchées allemandes sans tirer
un coup de fusil, et le front était crevé ) ! Mais les états-majors qui
avaient monté cette offensive et qui nous avaient fait coudre des carrés de
drap blanc dans le dos pour que l'artillerie puisse suivre notre progression à
la lunette ( on sait qu'au printemps les dépôts de projets de « mouvement
perpétuel » et de « quadrature du cercle », à l'Office
International des Patentes à Berne se font beaucoup plus nombreux que
durant les autres saisons ), les états-majors, eux, ne croyaient pas à la
fameuse percée et quand nous eûmes atteint la crête de Vimy ( que les Canadiens
ne reprirent qu'en 1918 ) avec nos carrés blancs dans le dos nous fûmes une
jolie cible pour nos 75 et, dès que nous bougions, pour les 77 et les gros
noirs autrichiens qui nous amochaient, sans parler des Allemands que nous
avions dépassés et qui nous visaient dans le dos avec d'autant plus d'aisance.
A 3 heures de l'après-midi, le renfort ennemi arrivait en autobus de Lille et
nous les tirions descendant de voiture, à 300 mètres. Le renfort français
n'arriva que le lendemain soir, à 7 heures. Des pauvres vieux. De la territoriale.
Ils avaient fait 75 kilomètres à pied. Enfin nous étions relevés, 72 hommes en
tout. Mon escouade n'avait pas trop trinqué. Et le 11 juin, il avait fallu
remettre ça, à Souchez et à Carency. A peu près dans les mêmes conditions de
manque de jugeote et de manque de foi de la part des états-majors, d'incurie,
de misère, de massacre, de tuerie pour nous, sauf qu'on ne parlait plus de
percée, les Boches étant alertés. Il paraît que c'est Pétain qui avait monté
ça. Pétain ou pas Pétain, c'est tout un.
Jean BRUNOT 156ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 17 Mai 1915 à
La TARGETTE ( Pas de Calais )
Jeune Médecin, issu d’une
« vieille famille » d’Estivaux, la disparition de Jean Brunot mettra
un terme à la lignée et à la présence de cette famille dans la Commune…
L’offensive du 9 Mai 1915 a entrainé
les semaines suivantes d’autres combats violents dans le secteur d’Artois…
« On discerne des fragments de lignes formées de ces
points humains, qui, sorties des raies creuses, bougent sur la plaine à la face
de l'horrible ciel déchaîné. On a peine à croire que chacune de ces taches
minuscules est un être de chair frissonnante et fragile, infiniment désarmé
dans l'espace, et qui est plein d'une pensée profonde, plein de longs
souvenirs, et plein d'une foule d'images; on est ébloui par ce poudroiement
d'hommes aussi petits que les étoiles du ciel. Pauvres semblables, pauvres
inconnus, c'est votre tour de donner ! Une autre fois ce sera le nôtre. A nous
demain, peut-être, de sentir les cieux éclater sur nos têtes ou la terre
s'ouvrir sous nos pieds, d'être assaillis par l'armée prodigieuse des
projectiles, et d'être balayés par des souffles d'ouragan cent mille fois plus
forts que l'ouragan.
( in « Le Feu » ( mai 1915 en Artois ) – Henri Barbusse )
nécropole de la Targette
Jean FAUCHER 57ème Bataillon de Chasseurs Alpin « Suite de
blessures de Guerre » le 17 Juin 1915 à BRUAY ( Pas de Calais )
Quatrième victime originaire
d’Estivaux a disparaître dans l’offensive d’Artois de Mai-Juin 1915, Jean
Faucher…
Le 14, le bataillon reçoit l’ordre de pousser vigoureusement
l’attaque, mais les Allemands nous ont prévenus et, au débouché, les colonnes
d’assaut sont accueillies par un feu d’artillerie formidable les enveloppant
d’un torrent de feu et de fumée. Nos colonnes avancent malgré leurs pertes, les
gradés tombent les uns après les autres et, au bout de peu de temps, les
chasseurs, sans commandement ni direction, arrêtent leur mouvement et se
terrent.
Des 31 officiers partis le 9 Mai, il ne reste plus que le
Commandant et le Lieutenant Remy. Néanmoins, le lendemain 15 Mai, l’attaque à
la grenade recommence pied à pied ; les troupiers du bataillon arrivent encore
à chasser l’ennemi des 100 mètres qu’il occupait dans la sape 5.
Le bataillon qui avait perdu en ces dures journées les trois
quarts de son effectif, est relevé.
Après l’echec de la grande offensive de Mai [ offensive
d’Artois du 9 Mai 1915 ] le bataillon se reforma et se réorganisa afin d’être à
même de fournir un nouvel effort. L’été se passa en escarmouches et en petites
attaques, mais sans mettre en jeu des moyens aussi formidables qu’en Mai ;
la plus meurtrière de ces attaques fut celle des 17 et 18 Juin 1915.
Le bataillon, installé au sommet de la crête de Lorette,
devait, par surprise, dévaler les pentes Est et rejeter l’ennemi sur Souchez.
Les Allemands, ayant éventé notre attaque, firent
fonctionner des projecteurs, et, au débouché, les unités se heurtèrent à un feu
de mousqueterie et de mitrailleuses si violent que toute avance fut impossible.
Le lendemain à 16 heures, l’attaque fut reprise et quelques
fractions, par leur héroïsme et leur ténacité, parvinrent jusqu’à la tranchée
enemie, mais là, accablés par le nombre, elles furent détruites…
Louis LAVERSANNE 15ème Bataillon de Chasseurs « Tué à l’ennemi »
le 29 Juillet 1915 au
SCHRATZMAENNELE ( Alsace )
Pour Louis Laversanne, la
« ligne bleue des Vosges » n’est pas qu’un symbole…Ce sera son
linceul !
Le 15ème Bataillon est en Garnison en 1914
à Remiremont.
En 1914 et 1915 il est engagé sur les théâtres suivants en Alsace :
Cernay, Aspach, Mulhouse, La Lauch, Steinbach, Uffolz,
Sondernach, Hilsenfirst, Barrenkopf, Linge, Schratzmaennle, Hartmann,
Rehfelsen, Reichacker
Le Schratzmaennele, fut le point central des
attaques françaises, son altitude de 1048 m en faisait le point dominant du
massif.
Malgré de nombreux assauts, les français ne
parvinrent jamais à prendre son sommet de façon durable.
Ils s'accrochèrent à quelques mètres en
dessous et se fortifièrent dans une situation très défavorable jusqu' a la fin
de la guerre.
De nombreuses galeries souterraines furent
creusées de part et d'autre. Elles sont aujourd'hui dangereuses car en voie
d'effondrement pour la plupart. Vers le sud un sentier redescend vers un col
appelé la courtine, et remonte aussitôt vers le Barrenkopf puis vers son
prolongement appelé le Kleinkopf.
La courtine était à l'époque un vaste glacis
sans arbres, ou lors des premières attaques de juillet - août 1915 les
chasseurs alpins furent fauchés par les mitrailleuses du Schratz et du
Barrenkopf…
Louis MEILHAC 126ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 25 Septembre 1915 à
NEUVILLE SAINT VAAST ( Pas de Calais )
L’Etat-Major « remet » cela
en Artois en Septembre 1915 !
Nouvelle victime dans ce
secteur : Louis Meilhac qui tombe le même jour que Henri Pouyade…
Le front du régiment orienté sensiblement Nord-sud à une longueur
de 700 mètres et s’appuie, à gauche, au cimetière de Neuville-Saint-Waast.
Devant nous, à une distance variant entre 80 et 100 mètres,
la première ligne de tranchées ennemies ou tranchée du moulin avec la butte du
Moulin rouge qui paraît être un observatoire ennemi ; en arrière la
deuxième ligne ou tranchée du losange, plus loin la grande route d’Arras à
Lille ; vers le nord, on aperçoit la crête de Vimy.
C’est
dans cette zone que le régiment attaque le 25 Septembre, après avoir au cours
de ses périodes d’occupation préparé le parallèle de départ, créé des places
d’armes, ouvert de nombreux boyaux, creusé des abris.
Dans la nuit du 24 au 25 Septembre, après un repos de huit
jours, le 126ème va prendre les emplacements fixés par le plan
d’engagement. La première ligne est formée à droite par le 1er
Bataillon ( Commandant Fautrat ) à gauche par le 2ème ( Commandant
Bentata ). Le 3ème Bataillon ( Commandant Tabaste ) est en deuxième
ligne, derrière le bataillon Bentata.
Le
régiment est en liaison à gauche avec le 129ème Régiment ( IIIème
Corps ), à droite avec le 300ème. Il est appuyé en arrière par six
compagnie du 326ème qui forment la réserve de la 48ème
Brigade et par toute la 47ème Brigade qui suivant les ordres donnés
par le Général Meric, Commandant la Division, doit agir en deuxième ligne.
Les mouvements préparatoires s’effectuent dans de bonnes
conditions et à 12 h 25 les deux bataillons de tête s’élancent sur les
tranchées adverses.
Le bataillon fautrat marche droit sur son objectif :
les compagnies Gracie (1ère) et Rivaud (4ème) enlèvent à
la baïonnette dans un héroïque assaut les tranchées fortement défendue du
Moulin, puis du Losange et poussent résolument vers les Tilleuls. Elles
atteignent la grand’route d’Arras à 12 h 45 où elles s’arrêtent épuisées.
La progression du 2ème bataillon a été moins
rapide. La compagnie de droite (8ème) ( capitaine de Latour )
franchit la tranchée du moulin et poursuit sa marche droit devant elle au lieu
de se rabattre sur la gauche, de sorte qu’elle quitte son axe de marche.
La compagnie de gauche, au contraire, s’oriente trop à
gauche et franchit la tranchée brune et le vert halo dans le secteur du 3ème
corps. La direction divergente de ces deux colonnes laisse le champ libre au 3ème
bataillon qui se trouve ainsi agir en première ligne.
A 12 h 50 deux groupements se sont formés près des tilleuls,
composés des éléments de quatre compagnies du 1er Bataillon :
ils sont commandés à droite par le Lieutenant Rivaud, à gauche par le
Lieutenant Gracies.
A 13 h une contra attaque allemande débouche des tilleuls
provoquant le recul de quelques paquets d’isolés qui n’ont pas encore rejoint
les éléments de tête. Ce mouvement de recul se propage peu à peu, malgré les
efforts des Lieutenants Gracies et Rivaud. Ces deux officiers réussissent à
grouper autour d’eux quelques soldats énergiques avec lesquels ils disputent le
terrain pied à pied à l’ennemi.
Les éléments avancés du 2ème bataillon privés de
leurs officiers, tous blessés ou tués, sans liaison à gauche avec les troupes du
IIIème Corps, se replient également dans la tranchée du vert-halo. Toutes les
tentatives pour gagner la tranchée des cinq saules sont paralysées par le
feu d’un centre de résistance ennemi qui n’a pas été enlevé en raison des
divergences d’attaque du 2ème Bataillon.
Dans l’après midi du 25 Septembre et dans la journée du 26,
des groupements du deuxième bataillon et la 10ème Compagnie
effectuent une légère progression en liaison avec le 129ème Régiment
d’Infanterie.
Une attaque de la 47ème Brigade, exécutée dans la
soirée du 26, est brisée devant la tranchée des cinq saules par des tirs
d’infanterie, de mitrailleuse et d’artillerie d’une extrême violence.
Dans l’ensemble, la ligne sur laquelle s’était arrêté le 126ème,
le 25 Septembre, marque l’avance extrême réalisée par la 24ème
Division d’Infanterie dans cette offensive.
Nos
pertes sont lourdes. Le Lieutenant-Colonel Bessan a été tué le 25 Septembre, à
treize heures sur le parapet de la tranchée conquise, le Commandant Bentata, le
Capitaine Vidallet, les sous lieutenant Regerat, Touzac, Escaravage, Gouby,
Philippe et deux cent soixante huit hommes sont également tombés au cours de
l’action. Dix officiers, cinq cents hommes ont été blessés.
De
nombreux cadavres d’ennemis, restés dans les tranchées conquises témoignent de
la violence de la lutte. Il n’est pas possible de raconter ici tous les traits
d’héroisme accomplis dans cette dure journée ; combien d’ailleurs
resteront ignorés faute de témoins…
Dans un
coin de la tranchée du Losange, à la droite de la zone d’engagement du 126ème,
nos brancardiers relevèrent le soir du 25 Septembre, le corps ensanglanté d’un
de nos soldats qui tenait encore dans ses mains crispées son fusil dont la
baïonnette était enfoncée jusqu’à la croisière dans le corps d’un Allemand…
Quelques
journées de détente après ces durs combats et le Régiment entre en secteur,
devant Arras, au sud de Roclincourt, puis il glisse vers le nord…
Henri POUYADE 63ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 25 Septembre 1915 à
ROCLINCOURT ( Pas de Calais )
Et de Deux ! Nouvelle victime
dans ce secteur : Henri Pouyade tombe le même jour que Louis Meilhac …
toujours le maudit « Pas de Calais », véritable « Enfer du
Nord » !!!
Le 63ème RI est en garnison en août 1914 à
Limoges.
Il est engagé sur les combats suivants :
1914:
Ardennes. Belgique.
Retraite ( Souain, Marson ).
Bataille de la Marne ( Sompuis ). Reims-Champagne Le Belvédère, Berru, Saint-Léonard, ferme des
Wacques, Saint-Hilaire-le-Grand, Auberive, Jonchery-sur-Suippes )
1915: Champagne (Jonchery).
Lorraine (Saillant de Saint-Mihiel: Fey-en-Haye,
Regniéville-en-Haye, Flirey, bois de Mortmare).
Artois (Roclincourt, le Labyrinthe)
C’est la préparation de la grande offensive. Un rôle important est réservé au 63ème. Il attaquera en tête de la brigade, ses trois bataillons accolés, échelonnés en quatre vague de six pelotons chacune. L’objectif premier est la « Tranchée Paradis » dont la conquête permettra l’attaque ultérieure de la crête 132 et des bois de Farbus. L’attaque devra avoir .le caractère d’une « ruée » !
Le travail de notre artillerie dure huit jours. Il est
formidable.
Le 25 Septembre à midi 25, toutes les vagues s’élancent dans
un ordre parfait. A l’aile gauche ( 1er Bataillon ) les deux
premières vagues gagnent la ligne ennemie ( « tranchée des punaises »
) devant laquelle tombe le Commandant Bonnal. Elles repartent, enlèvent la
deuxième ( « tranchée des cafards » ) la dépassent et ne s’arrêtent
que devant d’infranchissables réseaux demeurés invisibles. Les deux autres
vagues nettoient les positions conquises et font des barrages. Mais aussitôt de
tous les boyaux adjacents, les Allemands débouchent en masse et
contre-attaquent à la grenade. Nos hommes, leurs munitions épuisées, résistent
avec une énergie prodigieuse pendant deux heures. Tous les officiers sont
frappés.
Au centre même lutte ardente. Le bataillon de droite est
tombé sur un réseau à peine entamé. Le Commandant Baston est tué en tête de ses
hommes. Quelques fractions franchissent néanmoins la première ligne et se
battent jusqu’à épuisement.
Deux fois dans l’après midi on essaye de reprendre
l’offensive. Tous les efforts se brisent contre une barrière de feu opposée par
des forces supérieures et sans cesse alimentées.
Dans cette très dure journée, le Régiment a perdu 2 Chefs de
Bataillon, 8 Commandants de Compagnie, 31 Chefs de Section, un millier
d’hommes…
L’ennemi avait accumulé sur ce point, jugé sensible, la plus
grande partie de ses forces engagées dans la région d’Arras, ce qui a permis de
remporter, sur ce même front d’Artois, des succès marqués. La journée a été
très glorieuse. Il faudrait un long chapitre pour conter les actes de bravoure
accomplis le 25 Septembre.
Sur les engagements du
63ème RI de Limoges, je recommande vivement la visite du site :
http://www.faurillon.com/
Louis FARGES 54ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 26 Septembre 1915 à
SOUAIN ( Marne )
Souain est l’un des hauts lieux de la
vaine offensive de Champagne de 1915… L’une des – nombreuses - victimes est
originaire d’Estivaux, c’est Louis Farges…
Fixée à la date du 25 septembre,
cette offensive se déclencha entre la vallée de la Suippe et la lisière Ouest
de la forêt d'Argonne, dans sers plaines nues et grises. Cette lutte de douze
jours, porte dans l'histoire le nom de " Bataille de Champagne ".
Elle évoque symboliquement un dessein, vite abandonné, de retour à la guerre de
mouvement, et une libération relativement importante de terre française. Ce fut
la première fois qu'on vit donner tant de valeur à la préparation d'artillerie,
jamais non plus, on n'avait remué autant de terre pour procurer aux troupes
d'assaut de propices emplacements de départ… Le 25 septembre, le jour paraît,
gris et humide ; l'heure H est fixée à 9 heures 15…
Un commandement part : « En Avant ! Vive la France
! » Sans hésitation, sur toute la
largeur de l'immense front, les fantassins bondissent au-dessus des parallèles
de départ et s'avancent en vagues simultanées et correctement alignées…
Certaines organisations allemandes, comme la Main de Massiges et la butte du
Mesnil, constituaient de véritables forteresses avec des abris blindés
Extrait du site Internet : http://www.chtimiste.com
Martin DUMONT 407ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 28 Septembre 1915 à
NEUVILLE SAINT VAAST ( Pas de Calais )
Encore une victime dans le tragique
secteur de Neuville Saint Vaast… Martin Dumont, tué à l’ennemi sous l’étendard
d’un Régiment récemment constitué…
Le 407ème
a été créé en Mars 1915, il a été engagé en Artois à l’automne 1915 en
Septembre sur les secteurs de Neuville Saint Vaast, Vimy, Souchez
Emile BURGUET 50ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 30 Octobre 1915 à
NEUVILLE SAINT VAAST ( Pas de Calais )
Encore une victime en Artois pour
clore la longue liste des victimes de l’année 1915… Emile Burguet, « tué à
l’ennemi » à Neuville Saint Vaast !
Apres quelques jours passés à Wanquetin, puis à
Haute-Avesnes ( 3ème Bataillon ), Ecoivres ( 2ème
Bataillon et Etat-Major ) et Neuville Saint Vaast ( 1er Bataillon )
pendant la préparation et l’exécution d’une nouvelle attaque ( 11 Octobre )
menée par le 108ème en liaison avec le 3ème Corps d’Armée
sur le Bois de la Folie, le 50ème est en secteur, dans la nuit du 12
au 13 Octobre, au Nord-Est de Neuville Saint Vaast.
C’est
là, avec quelques légères modifications de front, que le Régiment va passer
l’hiver de 1915-1916, soutenant sans faiblir une terrible lutte, à la fois contre
un ennemi agressif, qui, lorsqu’il n’osera plus tenter d’attaquer en terrain
découvert, commencera la guerre des mines, et contre la boue.
Jusqu’à la fin Octobre, le commandement conserve des
intentions offensives : on ne place point de fil de fer devant la première
ligne, au contraire on fait des travaux d’avance.
Mais le 30 Octobre, à la pointe du jour, de grosses
torpilles éclatent simultanément sur toute notre ligne de guetteurs qui,
presque en même temps, est submergée par plusieurs vagues d’assaut très denses,
pendant qu’un barrage intense est déclenché sur tout le secteur. Les Allemands
sont rapidement arrêtés ; des contre-attaques incessantes pendant toute la
journée et le lendemain nous rendent la plus grande partie du terrain perdu,
d’ailleurs peu important. Mais dans ces deux jours de combat le 50ème
a perdu près de cinq cents hommes.
La consigne est désormais d’organiser le secteur
défensivement. Alternativement le 50ème et le 126ème y
travaillent par périodes de huit jours. L’artillerie allemande est très active,
les premières lignes souffrent des grenades à fusil et des « seaux à
charbon », mais l’infanterie ennemie paraît avoir perdu toute intention
agressive.
D’ailleurs, pour eux comme pour nous arrive un nouvel
ennemi : la pluie qui, dans la terre extrêmement fine et grasse des
vergers de Neuville, menace de destruction rapide toutes les organisations,
cause l’éboulement des parois, transforme les tranchées et boyaux en lits de
boue épaisse dans laquelle on s’enfonce jusqu’aux cuisses et où l’on risque de
s’enliser. Au commencement de décembre la situation créée par la boue devient
inquiétante. Malgré tous les renforts, le 10, la circulation est
interrompue : les premières lignes sont menacées de manquer de
ravitaillement ; il y a de nombreux pieds gelés. Sous l’impulsion
énergique du Lieutenant-Colonel Payerne, le Régiment fait un effort presque
surhumain et arrive à se dégager. Oh ! les pénibles journées !
Et, par surcroit, il y a des indices certains que les
allemands ont crusé des mines sous la ligne des guetteurs ! Qui dira
l’angoisse de vivre ainsi sur de véritables volcans, prêts à entrer en
activité.
Vers : Le Monument aux morts d’Estivaux
Jean DAUDE 339ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 19 Juin 1916 à
AVOCOURT ( Meuse )
La bataille de Verdun a débuté le 21
Février 1916 … Le premier tué d’Estivaux de l’année 1916 tombe en Juin durant
la formidable bataille…Il avait pour nom : Jean Daude…
Le 339ème
RI était en garnison à Aurillac en 1914…
Le 1er Juin le 339ème est reconstitué à trois
bataillons, le 13 juin il fait partie du groupement du Général de Bazelaire et
il est en secteur au bois d’avocourt.
Le 22 juin les pertes au 4eme Bataillon sont grosses par
bombardement : 17 tués, 46 blessés…
Brabant
est occupé par la 37° Division marocaine dont nous allons faire partie avec le
2° Zouaves et le 3° Tirailleurs. Nous y remplaçons le 3° Zouaves, parti au
front de Vaux. Très honorés, mais pas très rassurés. Pauvre 339° !
Séjour
à Brabant du 6 au 10 juin. Le 9 juin, réunion dans l'église des officiers et
sous-officiers du 339°. Le général Niessel commandant la 37e Division marocaine
nous souhaite la bienvenue, et, craie en main, devant un tableau noir installé
au milieu du choeur, nous présente le secteur que nous allons occuper. Et il a
l'air de le connaître. Ce n'est pas étonnant. Nous aurons souvent, par la
suite, l'occasion de le rencontrer, à toute heure de la nuit, dans les boyaux
et tranchées de première ligne, les poches bourrées de paquets de cigarettes
qu'il distribue aux poilus.Il se présente ensuite « aux hommes » sur lesquels
il fait très forte impression.
«
Regardez-moi, c'est moi, Niessel ! » leur dit-il.
Allures
de dompteur, gros ascendant sur les troupes auxquelles il inspire confiance :
c'est un chef. Nous abordons le secteur d'Avocourt par le ravin des Eventaux,
formant une sorte de tranchée naturelle, boisée et non encore repérée, où nous
sommes en réserve les 11 et 12 juin. Du 13 au 19 juin, en première ligne à
Avocourt, tranchée des Rieux. Les boyaux sont pleins d'eau et l'on patauge dans
la boue jusqu'à mi-jambes. Les tranchées s'éboulent par monceaux. Nous sommes
entièrement recouverts de boue gluante. Cela nous rappelle les beaux jours de
l'hiver 1914-1915. Et il pleut, il pleut sans discontinuer !
A part
ça, le moral est bon : « Les troupes sont fraîches. » Et je suis, une fois de
plus, convaincu que l'homme est le plus résistant des animaux. Le 19 juin, onze
heures durant, de sept heures à dix-huit heures sans interruption, tir de
destruction sur nos tranchées, continu, méthodique, très précis, avec des obus
de gros calibres. Tranchées et boyaux sont comblés sur de grandes étendues :
par endroits, on les chercherait vainement. Heureusement les abris ont tenu
bon. Bilan pour la Compagnie de nos onze jours à Avocourt trois tués et neuf
blessés »
Jean LASTEYRIE 67ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 23 Juin 1916 au
BOIS FIRMIN / BOIS FUMIN ( Meuse )
Jean Lasteyrie est le deuxième tué,
originaire d’Estivaux, qui perd la vie lors de la bataille de Verdun…
Chronologie
de la bataille de Verdun :
22 juin 1916 : L’Armée Française repousse des attaques
allemandes au Sud du Mort-Homme, et, dans la région de la côte 320, bois du
Chapitre, Fumin et le Chénois, à l'Ouest et au Sud du fort de Vaux
23 Juin 1916 : Sur les deux rives de la Meuse, bombardement
réciproque violent ; les régiments Français repoussent deux attaques sur la
rive gauche, une au Mort-Homme, l'autre entre la côte 304 et le ruisseau de
Béthincourt. Sur la rive droite, les troupes Françaises reprennent presque
entièrement les éléments de tranchée perdus entre le bois Fumin et le Chénois
Pierre PONCHARAL 147ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 4 Septembre 1916 à
BERNY en SANTERRE ( SOMME )
1916, c’est aussi l’offensive de la
Somme qui constitue le « Verdun » des troupes Britanniques… Il reste
que de nombreux Régiments Français ont également été engagés dans la Somme en
1916… Pierre Poncharal paiera cet engagement de sa vie !
Dans la somme, le régiment à l’honneur de prendre part au
déclenchement des offensives victorieuses qui, morceau par morceau, arrachent
notre terre sacrée aux mains de l’ennemi.
Du 1er au 11 Août, le régiment tient les
tranchées situées au Nord Ouest de Dompierre et nouvellement conquise ; il
est relevé dans la nuit du 11 Août et va se reposer à Proyart et aux environs.
Il remonte en ligne le 29 Août pour attaquer mais un violent
orage rend le terrain impraticable, inonde les boyaux et cause de nombreux
éboulements ; le secteur est dans un état lamentable.
Les troupes qui devaient attaquer, incapables d’aucun effort
dans cet état sont relevées. Le 147ème retourne à Proyart.
Mais une semaine après le soleil a séché la boue et il
devient urgent de décongestionner le front de Verdun où l’ennemi renouvelle
constamment ses furieux assauts..
Le 4 septembre notre offensive se déclenche sur tout le
front de la Somme et le régiment attaque Berny.
C’est le combat heureux, sous un soleil splendide, avec une
préparation d’artillerie telle qu’elle enthousiasme les hommes et c’est sous
cette impression qu’ils partent à l’assaut, à l’heure fixée avec un entrain et
une confiance admirables.
A 13 heures le compagnies prennent leur dispositif de
combat. Deux bataillons en première ligne ( 1er et 2ème
), le 3ème Bataillon en réserve.
A 14 heures l’attaque se déclenche.
Les
premières lignes ennemies sont rapidement enlevées, mais les vagues d’assaut se
heurtent bientôt aux mitrailleuses allemandes. Quoique prises de flanc, elles
n’en poursuivent pas moins la progression. Sur certains points s’engage une
vive lutte à l’arme blanche et à la grenade. Elle est de courte durée ;
etonné, décimé l’ennemi finit par céder, recule et laisse entre nos mains de
nombreux prisonniers.
Le 1er objectif est atteint. Quelques minutes
d’arrêt, le temps de remettre un peu d’ordre dans les unités ;
l’artillerie allonge son tir et les premières vagues repartent dans la trace de
nos projectiles ; les 2ème et 3ème vagues suivent
dans un ordre parfait.
A 15 heures toutes les positions ennemies sont enlevées et
nos troupes organisent les tranchées conquises
Dans la nuit, du 4 au 5 septembre, l’ennemi bombarde
violemment toutes nos positions et déclenche de nombreuses contre-attaques,
mais toutes sont repoussées.
Malgré le bombardement incessant et une pluie torrentielle
qui tombe sans répit les travaux sont poussés activement et les tranchées
aménagées.
Dans la nuit, du 5 au 6 septembre, les batailllons de 1ère
ligne qui ont subi des pertes sévères sont relevées. C’est là que le capitaine
adjudant major Péronne trouve une mort glorieuse.
De nouveau le 6 Septembre à 15 heures le régiment s’élance
vaillamment à l’attaque mais ce n’est plus comme l’avant veille la marche
rapide dans la trace de nos obus. La pluie et le brouillard ont empêché le
réglage et la préparation est insuffisante. Le 3ème bataillon mène
un dur combat et progresse lentement et péniblement. Les vagues d’assaut
atteignent cependant la première ligne allemande, l’enlèvent de haute lutte et
font prisonnier ses défenseurs. Elles repartent aussitôt et atteignent enfin
Berny après une lutte acharnée.
Vers 16 heures une contre-attaque paraît imminente. Des
forces nombreuses ennemies dévalent les crêtes du nord de Fresnes et de
Mazancourt ; aperçues à temps elles sont décimées par le feu de notre
artillerie et de nos mitrailleuses , et leur tentative échoue.
Au cours de la nuit l’ennemi renouvelle ses efforts mais
sans plus de succés. Le 7 Septembre le régiment est renouvelé.
Le régiment est cité au tire de l’Armée dans les termes
suivants : « les 4 et 6 septembre 1916 sous la vigoureuse
impulsion de son chef le Lieutenant Colonel Bourgeois, a enlevé brillamment les
positions ennemies qu’il avait mission d’attaquer, progressant de près de deux
kilomètres et faisant de nombreux prisonniers.
Superbe au feu, le 147ème a fait preuve au cours
de ces journées d’une splendide bravoure et de qualités manœuvrières
remarquables ».
Guillaume BERGER 55ème Régiment d’Infanterie « Suite de blessures de
Guerre » le 27/12/1916 à FONTAINE-ROUTHON ( Meuse )
On se bat encore à Verdun à Noël 1916…
Guillaume Berger ne verra pas le Nouvel An 1917 !
Le beau succès remporté par le Régiment est toutefois
chèrement payé. En résumé le combat sur tout le front du Régiment a été
acharné. Grâce à l’énergie et au courage de tous les combattants, le 55ème
a réussi à briser la résistance ennemi et à s’emparer des objectifs qui lui
étaient assignés, prenant 4 mitrailleuses, 3 minenwerfer, faisant plus de 480
prisonniers dont plusieurs officiers.
Le 15 Décembre 1916 le 55ème a ajouté une page
glorieuse à celles de son histoire dans le ravin de Saint-Martin notamment il a
déployé un courage héroïque. Le 55ème RI, l’ancien régiment de
Condé, est digne de recevoir pour perpétuer cet exploit, un nouveau nom celui
de Régiment de Saint Martin.
16 Décembre – A 6 heures à signaler quelques feux de salve
de part et d’autre, vers la gauche du secteur occupé par le Régiment.
L’artillerie allemande, à peu près silencieuse dans la matinée, montre une
certaine activité dans l’après-midi, prenant principalement comme objectif nos
premières lignes et les anciennes tranchées ennemies. Cette activité s’accroît
de feux de mousqueterie et de mitrailleuses, à l’ouest du secteur vers la
liaison du 112ème RI avec le 3ème bataillon du 55ème.
Le bombardement est tel qu’on peut s’attendre à une attaque. Le Commandant
Felici fait connaître au Colonel Vignal que les pertes commencent à être
sérieuses et demande un peloton de renfort qui lui est envoyé immédiatement (
Bataillon Roquigny ). Quelques minutes plus tard le Commandant Felici comprenant
que l’attaque est imminente et voyant ses effectifs réduits dans une assez
large proportion demande une nouvelle Compagnie pour le renforcer. Le 1er
Bataillon envoie immédiatement la compagnie demandée.
A 15 h 20 il n’y a plus de doutes à avoir sur les projets de
l’ennemi ; le chef de Bataillon Felici demande par optique un tir de
barrage en avant de ses lignes ; le feu est immédiatement déclanché.
A 16 h 20 les allemands sortes de la Tranchée Mannesman,
marchent à l’attaque de nos nouvelles positions. Ils sont arrêtés après avoir
fait quelques mètres seulement, par le tir serré de nos batteries et de nos
mitrailleuses. Ils refluent vers leurs tranchées.
A 16 h 25 ils essaient à nouveau d’aborder nos lignes ;
leur mouvement manque d’impétuosité ; leurs rangs sont fauchés, et ceux
d’entre eux qui restent debout ne tardent pas à reculer.
A 16 H 40 le calme renaît et la canonnade cesse peu à peu.
Une fois de plus, officiers et hommes de troupe du 55ème
se sont montrés dignes de la mission qui leur avait été confiée. Entourés de
cadavres de toutes parts, ils se sont défendus héroïquement ; ils n’ont
pas perdu un pouce de terrain enlevé la veille de haute lutte et leur noble
bravoure n’a pas un seul instant chancelé, malgré les pertes sévères qui leurs
ont été infligées.
Pendant les jours qui suivent l’infanterie adverse travaille
à la mise en état de sa nouvelle ligne et tire peu. Nos fantassins, au
contraire exécutent par intervalles de violents feux de mousqueterie pour gêner
les travailleurs Allemands.
Le Régiment reste en secteur jusqu’au 22.
Vers : Le Monument aux morts d’Estivaux
Jean CESSAC 16ème Régiment d’Infanterie « Suite de
blessures de Guerre » le 4 Avril 1917 à HARNY ( Aisne )
Il est difficile de situer la période
à laquelle Jean Cessac a subi les blessures de Guerre qui l’emporteront le 4
Avril 1917 !
Une chose est certaine, son décès se
situe une douzaine de jours avant la grande offensive du 16 Avril 1917 sur le
Chemin des Dames, dans l’Aisne…
Saturnin CHAPUGIER 162ème Régiment d’Infanterie « Suite de
blessures de Guerre » le 9 Avril 1917 à ESTREES ST DENIS ( Oise )
Il est difficile de situer la période
à laquelle Saturnin Chapugier a subi les blessures de Guerre qui l’emporteront
le 9 Avril 1917 !
Une chose est certaine, son décès se
situe une semaine avant la grande offensive du 16 Avril 1917 sur le Chemin des
Dames, dans l’Aisne…
Les derniers grands combats dans
lesquels le 162ème avait été engagé avant le décès de Saturnin se
situent fin septembre dans la Somme… ce qui serait compatible avec le rapatriement
du blessé sur l’Oise à Estrées où il décèdera…
Offensive de la Somme
Le 25 Septembre c’est l’encerclement de Combles. Le régiment
( Colonel de Matharel ) se lance à l’assaut derrière le 151ème RI
qui forme la première vague et attaque le village de Rancourt. Une compagnie de
notre 1er bataillon contribue puissamment à l’enlèvement du village
en faisant tomber un centre de résistance très important ( tranchée Jostow ) où
elle capture plus de 120 prisonniers.
Puis le 26, les 162ème part en tête à l’attaque
des tranchées des « portes de fer », formidable position défendue par
des troupes dont des contacts partiels ont révélé l’énergie farouche et la
volonté de tenir coûte que coûte.
Le 27, l’attaque reprend. Les fatigues de la veille n’ont en
rien diminué l’enthousiasme des hommes et le Colonel de Matharel sur la
tranchée de départ peut s’entendre dire par des poilus qui le saluent au
départ : « Cette fois on les aura mon Colonel ! ». De
fait on les a presque partout. A gauche le deuxième bataillon pénètre dans la
tranchée… Seule l’extrême droite est encore arrêtée par de terribles feux de
mitrailleuses auxquels il faut presque uniquement attribuer nos lourdes pertes
de ces deux journées.
La bataille de la Somme fut l’occasion de la première
citation à l’ordre de l’armée du 162ème RI
Joseph HEBRARD 154ème Régiment d’Infanterie « Suite de
blessures de Guerre » le 10 Mai 1917 à FAUX FRESNAY ( Marne )
Joseph Hébrard décède lui aussi de
blessures de guerre… Ont-elles été contractées lors de l’offensive du 16 Avril
1917 sur le chemin des Dames et la Marne ?
Le 154ème avait été alors
engagé dans l’Aisne le 16 Avril, au « Camp de César », à la limite de
la Marne…
Dans la nuit du 15 au 16 avril, en prévision d'une
avance importante, on massa des régiments de cavalerie à la lisière des bois de
Gernicourt. La 1e Armée se tenait prête à venir exploiter le succès et à
s'intercaler entre les 5e et 6e Armées. Des tanks, péniblement amenés sur les
bords de l'Aisne, partirent à l'assaut au signal de l'attaque. Ils s'élancèrent
dans la plaine qui relie l'Aisne à la Miette, en même temps que nos soldats
sortaient des tranchées et marchaient sur les positions ennemies. Depuis cinq
jours, l'artillerie crachait sans arrêt, démolissant les réseaux de barbelés,
s'efforçant de détruire les « stollen » et casemates cimentées des Allemands.
On sait ce qu'il advint de la douzaine de petits tanks qui, sur ce point,
arrivèrent aux bords de la Miette. Les deux tiers furent détruits par l'ennemi,
prirent feu, et leurs servants furent brûlés vifs. Les trois ou quatre qui
échappèrent à ce massacre ne purent accomplir oeuvre utile. Cependant, du
Choléra à Berry-au-Bac, les admirables soldats du 32e Corps d'Armée
triomphaient. Dès 8 heures du matin, les trois premières lignes de « stollen »
étaient en notre pouvoir. A 10 heures, l'avance réalisée était, dans cette
partie, de plus de
Extrait du site Internet : http://www.chtimiste.com
Henri VIALLE 201ème Régiment d’Infanterie « Suite de
blessures de Guerre » le 12 Mai 1917 à PARIS ( Seine )
Incertitude également sur les circonstances
de la blessure de Henri Vialle… Moins d’un mois avant son décès le 201ème
était engagé dans l’offensive d’Avril 1917…
Entré le 5 février 1917 dans le secteur de l'Aisne, le 33ème, dans
la nuit du 8 au 9 avril, est relevé par la 2ème D.I. et va cantonner aux
carrières de Romain. Le 15 avril, à la tombée de la nuit, le régiment, alors au
bivouac aux environs de M, se porte à son emplacement de combat, à 400 mètres
au sud-ouest du château de Blanc-Sablons. Le 16, à six heures, il gagne le
second emplacement prévu, au nord de Craonnelle. Dans la matinée du I7, le
bataillon Corbeil est mis à la disposition du colonel Mougin, du 201ème R.I.
qui lui prescrit de se porter à la tranchée du Balcon. Le sous-lieutenant
Montaufier gagne avec sa section l'entrée du boyau Stauffen et aussitôt
attaque à la grenade la tranchée du Balcon. Son action très énergiquement menée
fait reculer les Allemands et facilite la marche du bataillon. Ce même officier
« nettoie » la tranchée du Balcon jusqu'à proximité du saillant du Jutland, tue
un grand nombre d'Allemands et fait 80 prisonniers ; mais, contre-attaqué
violemment de trois côtés (notamment par des Allemands débouchant d'un tunnel
faisant communiquer la tranchée du Balcon avec la tranchée des Sapinières ),
son approvisionnement de grenades épuisé, il est obligé de se replier, mais ne
cède le terrain que pied à pied. Renforcé par des sections de son bataillon, le
sous-lieutenant Montaufier reprend aussitôt l'offensive et se rend maître de
toute la tranchée du Balcon à l’exception du fortin 3415. Le régiment relève,
dans la nuit du 17 au 18, le 201ème R.I. entre le boyau Stauffen et le point
3415. Le bataillon Corbeil reste en place. Le bataillon Charrière a relevé la
droite du 201ème R.I. à l'exception de la compagnie Fournier (11ème ) qui vient
relever des éléments du 201ème R.I., à l’ouest du boyau Stauffen.
Jean ANDRE 12ème Bataillon de Chasseurs à Pied « Tué à l’ennemi »
le 9 Juillet 1917 au
Chemin des Dames ( Aisne )
Aucune ambiguïté sur le lieu de la
mort de Jean André… Le « Chemin des Dames » en Juillet 1917… Comme
dans la « Chanson de Craonne », « les p’tits chasseurs vont
chercher leurs tombes » !
« Huit jours de tranchées, huit
jours de souffrance,
Adieu la vie, adieu l’amour,
Pierre LAVERSANNE 78ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 3 Septembre 1917 à
la Ferme de Navarin ( Marne )
Pierre Laversanne tombe en Champagne,
non loin de Souain, à la Ferme de Navarin…!
Le 78ème
est engagé en Champagne en 1917, dans le secteur de Souain depuis Janvier 1917
jusqu’au 3 Octobre 1917…
L’ossuaire de la « Ferme de
Navarin »
Pierre CHATRAS 211ème Régiment d’Infanterie « Maladie
contractée en Captivité » le 29 Septembre 1917 à HEILBRONN ( Allemagne
)
Pierre Chatras était prisonniers au
camp d’Heilbronn. Les prisonniers de ce camp furent employés à la réalisation
de travaux miniers…
Il est difficile de savoir dans
quelles circonstances et à quelle
période Pierre Chatras fut capturé…
Vers : Le Monument aux morts d’Estivaux
Jean BURGUET 414ème Régiment d’Infanterie « Tué à l’ennemi »
le 26 Avril 1918 à
LOCRE ( Belgique)
La forte poussée des troupes
allemandes au début du printemps 1918 sur les Monts des Flandres emportera Jean
Burguet…
Et le même jour son
« pays » Henri Gauthier disparaitra également !
Le 22, la 154éme DI est rattachée au 2ème corps de cavalerie
de l’armée du Nord. Le Régiment est placé en réserve de secteur à Westoutre,
les 413 et 416ème étant en première ligne dans le secteur de Mont
Kemmel-Dranoutre : tout est calme. Mais brusquement le 25 au matin
l’ennemi déclenche un bombardement effroyable. On est sans nouvelles du 416ème
qui est au Mont Kemmel. Le régiment est alerté et doit, le 26, attaquer en
liaison avec la 39ème DI à la gauche pour dégager le Mont kemmel.
Le 26, à 3 heures, le 2ème bataillon ( Capitaine Crepin) et
le 3ème bataillon ( Commandant Dangaix ) sont sur leur base de départ :
Locre –Ferme Bruloge. A gauche du Régiment, le 156ème RI, à droite le 1er
Bataillon ( Cdt Rouast ) qui est passé sous les ordres du Colonel commandant le
413ème. A 3 h 10, l’attaque se déclenche, l’ennemi attaque de son coté. La
fusillade est violente ; le bombardement des plus intenses. Les vagues
ennemies se succèdent sans interruption. L’ennemi veut en finir, il veut les
Monts des Flandres. Mais le Régiment se défend avec la dernière énergie. La
bataille dure quatre jours sans un moment d’interruption. Chaque fois qu’un peu
de terrain est perdu, il est repris à la baïonnette. Locre et l’hospice de
Locre sont âprement défendus, perdus et repris bien des fois. Il en est de même
du Cabaret Rouge et de la ferme Krabentof. L’ennemi redouble ses efforts. Le
bombardement par projectiles toxiques et explosifs est desplus violents.
Mais tout est vain, les « Monts des Flandres »
restent inviolés. Dans la nuit du 29 au 30 le Régiment est relevé.
Le 414ème a perdu dans cette bataille 1 400 hommes, dont 42
officiers
Henri GAUTHIER 20ème Régiment De Dragons « Tué à l’ennemi »
le 26 Avril 1918 au
Mont KEMMEL ( Belgique )
Avec Jean Burguet, Henri Gauthier est
le deuxième tué, originaire d’Estivaux, en la tragique journée du 26 Avril
1918 !
Le 21 mars 1918, les Allemands lancent une vaste offensive sur
le front de l'Ouest avec de gros moyens en artillerie. L'armée britannique,
alors en première ligne, est obligée de reculer d'une trentaine de kilométres.
Une brèche entre les différentes troupes alliées est alors ouverte et la
situation devient vite très grave. Les Allemands sont en effet en mesure de
bombarder Paris avec des pièces à longue portée, les fameuses " grosses
Berthas ".
La réaction des alliés ne se fait pas attendre : 20
divisions françaises sont envoyées en renfort dans les secteurs attaqués et la
mise enplace d'un commandement unique sous l'autorité du général Foch est
décidée.
Le 20e Dragons arrive à Saleux ( près d'Amiens ) le 27 mars.
La 3e D.C est mise en réserve du 2e corps de cavalerie et se tient prête
àintervenir à tout moment. La mission du 2e C.C est de défendre Amiens. Les
efforts des alliés s'avèrent être payant. L'attaque allemandeest arrêtée mais
la bataille gagne le nord et le 10 avril, la 3e D.C part à marches forcées pour
Wemaers-Cappel, en Belgique. Le 17 avril, le20e Dragons se déploie près de la
ligne de bataille. Les escadrons se sont dispersés afin de passer inaperçus à
la vue de l'ennemi. Denombreux tirs de réglage de l'artillerie allemande
s'abattent sur les points clés du secteur.
La 10e brigade de cavalarie met alors en place un bataillon
à pied sous le commandement du chef d'escadrons Thoreau-la-Salle du 15eDragons.
Ce cas de figure avait été maintes et maintes fois répété lors de la période
d'instruction du début de l'année. Le 20e Dragons fournit deux compagnies et
son peloton de mitrailleuses. L'effectif du bataillon est porté à 387 hommes.
Dans la nuit du 25 au 26, les compagnies montent en ligne.
Elles doivent constituer la garnison des monts de Flandre. Les cavaliers ne
perdent pas une seconde pour creuser les tranchées car tout laisse à penser que
l'attaque allemande est imminente. Ce sentiment est confirmé par un déserteur
allemand qui indique aux Français que l'offensive avec emploi de gaz toxiques
commencerait à 3 heures du matin.
Effectivement, à l'heure dite, une forte préparation en
artillerie commence. Jusqu'à 12h, les obus pleuvent sans discontinuer sur un
front de 10 km. Mais, malgré les lourdes pertes qui déciment leurs rangs et les
gaz toxiques, les soldats français tiennent bon et les assauts allemands sont
vivement repoussés. Les allemands, malgré leur supériorité numérique et leurs
puissance de feu, n'ont réussi à percer la ligne française qu'au mont Kemmel,
c'est à dire à la gauche du dispositif. Ce succès est relatif car l'ennemi est
arrêté par d'autres unités qui lui interdisent la route de Dunkerque.
Cependant, les pertes humaines sont énormes parmi les
fantassins et des éléments du 20e Dragons sont mis à la disposition des 413e et
416e régiments d'infanterie. Le régiment n'a pas été épargné lui non plus par
l'hécatombe : près de la moitié des dragons ont été tués ou blessés durant les
journées précédentes. Le capitaine Toutée et le lieutenant Lassus font partie
des victimes.
Le 27 avril, le 20e Dragons est enfin relevé pour aller se
reformer à Ledringhem. C'est dans la vallée de la Bresle que le régiment, alors
en période d'instruction, apprend qu'il fait l'objet d'une citation à l'ordre
de l'armée. Peu à peu, le 20e Dragons se réorganise. Des nouvelles recrues sont
incorporées et leur instruction se fait rapidement.
Malgré son échec dans les monts de Flandre, l'ennemi n'a pas
renoncé à remporter la victoire. Le 27 mai, il déclenche une nouvelle offensive
au Chemin des Dames que les troupes alliées ont délaissé pour le front nord.
Les troupes allemandes, en nette supériorité numérique, bousculent les troupes
franco-anglaises présentes dans le secteur et atteignent Soissons et la Marne
très rapidement. Le commandement alliés ne tarde pas à réagir et toutes les
forces disponibles - dont le contingent américain - sont pressées d'intervenir.
Le 28 mai, le 20e Dragons reçoit sa feuille de route et se met en marche vers
la zone de combat. Le régiment arrive dans la région de Mareuil-sur-Ourq et
envoie de nombreuses reconnaissances qui apprennent que l'ennemi tient les
secteurs de Neuilly-Saint Front et de Marizy-Sainte Geneviève.
Sur les engagements du 20ème Dragons de Limoges, je
recommande vivement la visite du site :
http://le20edragons.free.fr/20_dragons.htm
Henri BACHELLERIE 49ème Régiment d’Infanterie « Blessures de
Guerre » le 31 Mars 1918
à BEAUVAIS ( Oise )
Le 49ème RI était en garnison
à Bayonne…d’Octobre 1917 à Mars 1918 il est engagé en Champagne… Aubérive,
Tahure, La Galoche…
Je suis dans l’ignorance de l’endroit où
la blessure de guerre d’Henri Bachellerie fut contractée…
Emile COMBY 43ème Régiment d’Infanterie Coloniale « Tué à l’ennemi »
le 9 Juin 1918 à
VRIGNY ( Marne )
Emile Comby disparaît durant la « Seconde
Bataille de la Marne » dont l’issue, d’abord incertaine, s’avèrera
décisive…
La cote 240 culmine à l’ouest de Reims au dessus des
communes de Vrigny, Gueux, Janvry, Méry-Prémecy.
Ce sommet domine au nord la vallée de la Vesle entre Reims
et Jonchery, à l’est la plaine de Reims, à l’ouest le plateau de Janvry,
Germigny, Rosnay, au sud-ouest une partie de la vallée de l’Ardre.
Sur ce point stratégique un fort devait y être construit dans
les années 1880 ( plans Serré de Rivière ), le projet a été définitivement
abandonné en 1888.
De la cote 211 on peut voir presque tous les forts de la
ceinture de Reims. Sur trois faces, la « Cote 240 » a été l’objet de
combats sanglants causant la perte d’innombrables vies françaises,
« coloniales », italiennes, anglaises et allemandes. La prise de
cette position aurait permis de prendre Reims, par l’arrière, ville trop bien
défendue pour être attaquée de front.
Ce sont les éléments de la 213ème D.I. Allemande et de la
33ème D.I., intégrées à l'aile de la 1ère Armée Allemande qui étaient chargées
de l'opération.
31 mai à partir de 8 heures, le village de Vrigny est
attaqué par trois régiments après une violente préparation d’artillerie.
L’attaque est perturbée par l’artillerie française, située vers Les Mesneux et
Bézannes, guidée par l’aviation. Le 74ème R.I. pénètre dans le village mais
doit se retirer sous l'effet des bombardements.
A 14 heures 30 une manoeuvre d'encerclement complet échoue,
comme l'attaque de la Cote 240 par l’ouest.
1 juin : à 9 heures l'infanterie attaque le village de
Vrigny après un violent bombardement, à 12 heures l’attaque est repoussée par
les Tirailleurs Algériens. Le 364ème R.I. a également échoué en attaquant à
partir de Gueux.
à 20 heures l'attaque est renouvelée « succès manqué
pour les deux divisions sur le village », « la Cote 240 a été
attaquée par trois fois, avec des pertes énormes occasionnées par les Coloniaux
Français ». (doc. allemand) 9 juin : attaque du village et de la Cote 240
par l’ouest, le Bois Planté, le terrain est repris par le 43ème R.I.C.
13 juin : violent bombardement de Vrigny occupé par les
Sénégalais, « tout homme qui se découvre est « ajusté » par une
mitrailleuse, un fusil ou un mortier français », l’attaque de la face
ouest, vers 13 heures est repoussée.
16 Juillet : vers 20 heures nouvelle attaque de la face
ouest défendue efficacement par les Sénégalais.
23 juillet : puissant feu roulant sur la Cote 240 et les
espaces boisés situés à l’arrière 25 juillet : dernière attaque par le
nord-ouest repoussée.
Le 31 Mai. vers 19 heures, un violent bombardement s'abattit
sur la région Ormes-Vrigny-Cote 238 ainsi que sur les cheminements qui
pourraient être utilisés pour amener des renforts.
A 19h 40, les Allemands déclenchèrent une attaque générale
sur cette partie du front. A la cote 238, ils submergérent la première ligne
après un très dur combat mais les marsouins de la deuxième ligne
contre-attaquèrent vigoureusement à la baïonnette et refoulérent lesagresseurs
au-delà de la position. Le 43ème restait maître du terrain.
Après l'échec de leur attaque, les Allemands n'insistèrent
pas et les deux adversaires profitèrent du répit pour organiser les positions
et remettre de l'ordre dans les unités très éprouvées.
Le 9 Juin en concordance avec la nouvelle offensive lancée
sur l'Oise, les Allemands effectuaient une nouvelle tentative pour faire tomber
Reims en prenant pied sur la montagne par VRIGNY et la cote 238. A 3 heures,
l'artillerie ennemie commença sur les arrières un tir qui tendait à
désorganiser le commandement et à neutraliser les batteries françaises, puis.
vers 4 heures reporta le tir sur notre premiére ligne qui fut écrasée sous les
obus.
Vers cinq heures, les vagues d'assaut se jettèrent sur
Vrigny et la cote 238. tentant de submerger les deux bataillons du 43ème R.I.C.
qui tenaient ce front. Mais les 4ème (Chef de Bataillon CHAMBERT) et 5ème
Bataillons (Chef de Bataillon FAVALELLI) coutre-attaquèrent énergiquement les
éléments des 67ème et 368ème Infanterie-Regiment allemands.
La 4ème Compagnie de mitrailleuses (Capitaine JAGGLI).
inébranlable dans la défense, brisa tous les assauts de force trois fois
supérieures en nombre. Elle fut citée à l'Ordre de la Division (Croix de Guerre
avec étoile d'argent).
François DECOMBEIX 418ème Régiment d’Infanterie « Suite Blessures
de Guerre » le 18 Juillet 1918 à CRANCY ( Oise )
Comme Emile Comby, François Decombeix
disparaît durant la « Seconde Bataille de la Marne » …
Après trois mois de secteur en Lorraine et au Bois le
Prêtre, et soixante quatre jours à Verdun, au bois Le chaume et au bois des
Caurrières, en plein hiver, dans la boue, sous la neige et le bombardement
presque continuel des obus boches à Ypérite, le 418ème se trouve en réserve au
début des grandes batailles de 1918.
Engagé le 13 Juin au Nord de Villers-Cotterets, où l’ennemi
veut forcer les passages clé de la forêt de Retz, il contre-attaque aussitôt le
15 et s’empare de Valsery, en liaison avec les zouaves à Coeuvres.
Le 28, nouvelle ataque où toute la division reprend pied sur
le vaste plateau au sud de l’Aisne, base de départ indispensable pour la
contre-offensive libératrice du 18 Juillet.
Le 2 Juillet le Régiment s’empare définitivement de
Saint-Pierre-Aigle, où l’ennemi, qui voulait tenir à tout prix et y entassait
ses disponibilités, lui laisse, en plus des nombreux cadavres qui jonchent le
terrain, dix officiers et plus de 300 prisonniers de quatre Régiments
différents, des mitrailleuses par dizaines.
Ce haut fait d’armes lui fait obtenir sa seconde citation à
l’ordre de l’Armée.
Le 18 Juillet, le 418ème est de la contre offensive qui fit
dire à Luddendorff : « ce jour là nous avons perdu la guerre ».
Parti de Fosse en Haut, au sud de l’Aisne ( environs
d’Ambleny ) il prend d’un seul bond sept kilomètres de terrain à l’ennemi qu’il
culbute, 905 prisonniers et 16 canons. Il ne demande qu’à continuer sa marche
sur « la Montagne de Paris » et le Général Mangin en le citant à
l’ordre de l’Armée pour la troisième fois, s’écrie : « Héroïque
Régiment » !
Le 20 Août, il est encore de la lutte et dégage cette fois
le nord de l’Aisne en franchissant la rivière en plein jour à Pommiers et à
Soissons.
Jean GOULMY 43ème Régiment d’Infanterie Coloniale « Tué à l’ennemi »
le 18 Juillet 1918 à
VRIGNY ( Marne )
Deuxième victime, originaire d’Estivaux,
le « 18 Juillet 1918 », Jean Goulmy meurt également durant la Seconde
Bataille de la Marne !…
Après une journée de durs combats, le front formait un angle
presque droit avec la côte 238 pour sommet
Si ce point avait cédé, toute notre ligne entre la montagne
de Reims et Reims eut été prise à revers mais le ler C.A.C. faisant front sur
les trois côtés, défendit le terrain à tout prix. Toutes les unités engagées
furent dignes d'éloges. Dès le 17 Juillet, le Général Mazillier prescrivit de
contre-attaquer et donna au 2ème Corps d'Armée Italien l'appui de la 2ème
D.I.C. ( Général Mordrelle ), dont l'infanterie était commandée par le Général
Porte, ancien Chef de Corps du 43ème R.I.C.. L'attaque fut lancée avec le 43ème
R.I.C. et le 64ème B.T.S., le 24ème R.I.C. et le 32ème B.T.S., appuyés par le
23ème R.I.C. et le 104ème R.I. et les régiments de la 6ème D.I. italienne.
L'opération réussit après de furieux combats, un front
cohérent fut rétabli. Les Marsouins reprenant Courmas, les attaques allemandes
continuèrent en diminuant d'intensité à la suite de l'offensive de la Xème
Armée française.
Le 25 Juillet le 4ème Bataillon du 43ème R.I.C. ( Chef de
Bataillon Chaumeny ) défendit encore victorieusement la cote 238 contre la 1ère
I.D. (prussienne), puis, toute la ligne allemande se replia derrière la Vesle
Henri BORDAS 2ème Régiment de Zouaves « Tué à l’ennemi »
le 8 Août 1918 à
SANTERRE ( Somme )
Il faut repousser l’ennemi aussi en
Picardie ! Henri Bordas tombe dans
la Somme le 8 Août…
En 1918, le 2ème Zouaves est engagé en Picardie à
Moreuil ( 8 août ) Noyon ( 28 août ), à Chauny, àTergnier
La tâche confiée le 8 août au 2ème Zouaves était digne de
lui : enlever d’un seul bond les tranches du moulin de Thennes d’où l’ennemi
avait fait partir tant d’attaques, s’emparer d’un seul élan du bois de Moreuil,
position formidable d’où les observatoires allemands dominaient au loin les
vallées de l’Avre et de la Luce et atteindre le village de Plessier-Rozainvillers.
La progression à réaliser dans la première journée seule
était de plus de dix kilomètres de terrain très coupé. A lui seul, le bois de
Moreuil, fouillis inextricable de fil de fer, de tranchées et d’arbres abattus,
semblait un obstacle presque infranchissable.
A 5 h 05, après une magnifique préparation d’artillerie, le
5ème Bataillon, superbement enlevé par le commandant Rodary, s’élançait à
l’assaut, tête haute, avec une héroïque fierté. Le tir de l’artillerie ennemie
creuse des trous sanglants dans les rangs ; les zouaves ne s’en soucient guère,
enlèvent le moulin de Thennes et commencent une lutte acharnée dans le bois de
Moreuil.
Rien ne peut arrêter leur élan, ni le feu des mitrailleuses,
ni les obstacles amoncelés à chaque pas.
A 6 h 50, le 5ème Bataillon avait progressé de quatre
kilomètres, vaincu toutes les difficultés et cédait au 11ème Bataillon la place
d’honneur à l’avant-garde. Il avait bien vengé son chef, l’héroïque commandant
Rodary, qui venait de trouver en pleine victoire la plus belle mort que puisse
rêver un soldat tel que lui.
En avant du bois de Moreuil, le terrain était coupé de moins
d’obstacle. Une série de larges ondulations conduisait jusqu’au village de
Plessier-Rozainvillers et offrait un superbe champ de tir aux mitrailleuses
allemandes. Le commandant Despas engagea crânement son bataillon sur ces glacis
meurtriers, manœuvrant avec la plus grande habileté pour s’emparer des
mitrailleuse par les régiment voisins.
Quelle belle journée que celle du 8 août !
Sans pertes trop sensibles, le 2ème Zouaves avait fait plus
de 300 prisonniers et capturé 22 canons avec de nombreuses mitrailleuses. Plus
de tranchées où l’on doit mener « la guerre de taupes », mais la guerre de
mouvement où le soldat français retrouve devant l’espace libre ses vraies
qualités de race : l’ardeur et l’initiative.
Le 8 août, en liaison avec les troupes anglaises, le
Régiment progresse de 22 km dans les lignes ennemies ( Moreuil ). Il dépasse
ses objectifs, occupe les points dominants qui permettent aux régiments voisins
de passer l’Avre. Il reçoit une troisième citation : « Véritable régiment
d’avant-garde ».
Leon MASDUPUY 127ème Régiment d’Infanterie « Tué
à l’ennemi » le 20 Août 1918 à
TARTIERS ( Aisne )
Il vient d’avoir 20 ans il y a trois
semaines à peine… Léon Masdupuy tombe dans l’Aisne lors des combats de
Tartiers…
Le 20 Aout la 162ème Division ayant reçu la mission
d’attaquer dans la direction générale Tartiers/Chavigny, le 127ème est chargé
de l’attaque du nord. Dispositif pris avant le jour : troisième et premier
bataillon en profondeur devant opérer sur un front étroit avec mission de
déborder Tartiers par le nord, de marcher sur le stand de Vaugerins, deuxième
Bataillon marchant sur la Croix à l’Arbre, liaison à prendre avec le troisième
bataillon au stand de Vaugerins. Ensemble du dispositif de départ : trois
bataillons accolés en première ligne au nord du Boyau de l’égoïsme prolongé.
1er Bataillon (Commandant Engel) Départ à 7 h 10. A 7 h 20
la tranchée de Salsbourg est enlevée et la progression continue jusqu’à celle
de Maurace. De là le mouvement est ralenti par le feu des mitrailleuses de
Tartiers et de la croupe sud.
A 10h changement de Direction face à l’Est. A 10 h 35 le
mouvement est repris appuyé par des tanks du 20ème BCP en liaison à gauche avec
le bataillon. Le deuxième objectif est atteint à 14 heures. A 17 h un essai de
progression ne eut aboutir. L’ennemi contre-attaque sans succès jusqu’à 21
heures. Au cours de la nuit le 2ème Bataillon du 43ème RI relève le 1er
Bataillon du 127ème en première ligne, ce dernier venant se placer derrière
lui.
3ème Bataillon (Commandant Rouhier) – Les vagues d’attaque
parties à 7 h 10 progressent rapidement dans la direction de Tartiers. A 7 h 30
la tranchée de Salsbourg est enlevée. La progression continue sur le village de
Tartiers qui est tombe à 9 heures 30 après un combat de rues opiniâtre. La
progression du bataillon continue ensuite jusqu’au stand des Vaugerins où un
chef de bataillon, son état-major, et deux compagnies sont faits prisonniers
par une section de la Compagnie du Capitaine Dupont de la façon suivante :
la 11ème Cie était arrêtée par une mitrailleuse dans un boyau peu profond. Le
soldat Hibert en rampant, peut s’approcher jusqu’à portée de grenade de cette
mitrailleuse dont il chasse les servants et les poursuit jusqu’à une creute à
l’entrée de laquelle il jette ses grenades, ce qui fait sortir un, puis deux,
puis trois, puis cent cinquante allemands, qui, un à un, devant lui seul
défilent les bras levés. Ils sont recueillis par le Sergent Arnould, les
soldats Leplat et Cheron, venus à l’aide.
Hibert, déjà titulaire de la Médaille Militaire pour un
précédent fait d’armes (il était arrivé le premier et bien loin en tête de sa section
à l’objectif assigné) avait bien gagné la Croix de la Légion d’Honneur qu’il
reçut pour cette prise magnifique.
2ème Bataillon ( Commandant Barat ) - Le 2ème Bataillon part
à 7 h 10. Il progresse par le ravin sud de Tartiers.
Pendant que la 6ème Cie (Lieutenant Haudebert) contourne le
village de Tartiers au Sud, la 5ème Compagnie (Capitane Flamant) suivie de la
7ème Cie (Capitaine Marechal) progressant à droite en liaison avec le 1er
Bataillon du 365ème RI (Lieutenant-Colonel Heurtel) qui s’avance sur la crête
sud, s’empare du bois au Sud-Est de Tartiers, y faisant de nombreux
prisonniers,et, à 9 h 30 est maîtresse de la crête entre le stande des
Vaugerins et Cuisy en Almont dont le 365ème RI s’est emparé.
Des centaines de prisonniers, un canon, des
minenwerfers et de nombreuses mitrailleuses sont tombés entre nos mains.
Un temps d’arrêt est marqué sur le plateau pour attendre la
conquête complète de Tartiers et des Vaugerins.
A 10 h 30 la progression est reprise mais ne peut être
poursuivie, le Bataillon ayant son flanc découvert. La 5ème Cie, mitraillée de
flanc, perd tous ses officiers.
Trois contre-attaques au cours de la soirée, dont une forte
de deux compagnies à 20 h 30 ne donnent aucun profit à l’ennemi.
La ligne atteinte en fin de soirée passe approximativement
par Maison Bleue.
L’appréciation du Commandement sur la conduite du 127ème en
cette journée se résume dans la Citation ci-après à l’ordre de l’Armée :
« Régiment d’Elite aux annales déjà lourdes de succès.
Au cours des opérations récentes a conquis de nouveaux lauriers en menant sous
la claire et vigoureuse impulsion de son chef le Lieutenant-Colonel Rapp des
actions offensives particulièrement heureuses, a pris deux villages, ramassé 4
canons et s’est emparé de plus de 2 360 prisonniers dont au moins 40
Officiers appartenant à quatre Divisions ennemies différentes ».
Jean GAUTHIER 137ème Régiment d’Infanterie
« Tué
à l’ennemi» le 1er Octobre 1918 à SAINTE MARIE A PY ( Marne )
Depuis l’été la Champagne est une zone
de combat… L’automne 1918 va marquer les percées décisives…
Jean Gauthier est le dernier enfant
d’Estivaux directement « Tué à l’ennemi »
1er Octobre – Pour l’attaque qui sera déclenchée à
l’heure H après une préparation d’artillerie, le 2ème Bataillon reçoit pour objectif
la tranchée d’Elbe compris entre le boyau de Landshut et le boyau de Bromberg
inclus. Le 1er Bataillon reçoit comme objectif la courtine des tranchées de
l’Elbe et d’Essen, entre le boyau de Bromberg exclus et le boyau de Gneisenau.
Axe d’attaque – Boyau de Hohenzollern- Pour permettre la préparation
d’artillerie, les têtes de colonnes se replient dès 8 heures, au sud de la
ligne déterminée par le chemin de terre, prolongement vers l’ouest de la
tranchée de Crefeld, jusqu’au boyau de Bromberg, puis parallèle 277,3. A 11
heures 50, dans le 1er Bataillon , les vagues d’assaut sont placées sur le
terrain, à cheval sur le boyau de Hohenzollern. A midi le bataillon s’élance à
l’assaut des positions fortement organisées de la tranchée de l’Elbe, pénètre dans
cette tranchée. Quelques éléments attaquent la tranchée d’Essen, et tombent sur
des canons anti-tanks. Mais le feu des mitrailleuses ennemies non détruites par
la préparation d’artillerie, et très nombreuses, obligent les vagues d’assaut à
refluer dans le boyau de Hohenzollern, seul abri existant sur le glacis. Le
Sergent Breton de la 3ème Cie, réussit seul à se maintenir dans la tranchée
ennemie et fait 18 prisonniers.
Le 1er Octobre soir, 2 compagnies du bataillon Huot ( 64ème
) passent en tête de colonne dans le boyau de Hohenzollern. Le bataillon Huard
s’élance également à l’assaut à 12 Heures, prenant comme axe de marche le Boyau
de Bromberg. Des éléments de ce Bataillon ( S/Lieutenant de Perricot,
Lieutenant Fouganet, Adjudant Parvy ) réussissent à l’Ouest et à l’Est du boyau
de Bromberg, à prendre pied dans la tranchée de l’Elbe.
A ce moment, deux contre-attaques des ennemis venant des
tranchées obligent toute la ligne à stopper puis à refluer à 250 mètres au sud
de la tranchée de l’Elbe. Le capitaine Huard commandant le deuxième bataillon
essaie d’entraîner à nouveau ses hommes à l’assaut de la position. Il s’élance
en tête de son bataillon avec les Capitaines Sol et Soulié. Mais clouée à terre
par un feu terrible de mitrailleuse : cette tentative demeure
infructueuse : le Capitaine Huard est tué, ayant pas son attitude donné un
exemple splendide de sacrifice et laissant dans le cœur de tous avec la plus
vive admiration pour sa haute conscience de ses devoirs de soldat, le regret
amer d’avoir perdu en lui un chef aimé et respecté.
Sous la direction du Capitaine Sol on reconstitue les unités
très éprouvées. Vers 10 heures la 12ème Compagnie du 64ème est envoyée en
soutien du 2ème Bataillon dans la tranché de Bromberg.
En somme l’attaque n’a pas réussi mais le régiment a fait
preuve de d’admirables qualités. La position a été atteinte d’un seul élan et
sur certains points emportée ; malheureusement les mitrailleuses ennemies,
très nombreuses, servies par un personnel d’élite décidé lui aussi à mourir et
dont les feux se croisaient sur nos vagues d’assaut, ont creusé dans nos rangs
des vides très sérieux . Il n’a pas été possible de se maintenir sur la
position, les éléments qui l’avaient atteinte ayant été isolés du gros des
notres par un violent tir de barrage ennemi précédant une contre attaque
immédiate.
La situation des nôtres demeure critique ; accrochés au
terrain sur un glacis balayé par l’ennemi, ils ne peuvent ni circuler, ni
bouger de jour ; les seuls abris contre les balles sont les boyaux de Hohenzollern
et de Bromberg, boyaux très peu profonds que l’ennemi bombarde.
Néanmoins chacun s’obstine et la volonté de vaincre malgré
les pertes reste entière.
2 Octobre – La nuit du 1er au 2 Octobre est employée à
chercher à regagner du terrain par des combats à la grenade. A 5 heures une
compagnie Américaine vient prendre place dans le boyau de Bromberg et dans les
éléments avancés de la ligne de résistance ennemie, enlevée le 1er Octobre par
une compagnie du 264ème
Le 2ème Bataillon attaque à nouveau à 12 h 15 en coopération
avec les Américains à sa droite. Mais les Américains ne bougent pas :
l’attaque du 2ème Bataillon reste sans résultats. A 18 heures 30 un officier
Américain prévient le Capitaine Sol ( 2ème Bataillon ) que l’attaque Américaine
va avoir lieu.
A 19 Heures sur l’initiative du Capitaine Sol, le Bataillon
s’élance à l’assaut des tranchées ennemies en liaison avec l’aile gauche
Américaine. L’axe d’attaque est le boyau de Bromberg : la tranchée de
l’Elbe et d’Essen et la partie du boyau de Bromberg, qui les relie, enlevés
jusqu’à 500 mètres E de 63,80 sont nettoyés et rapidement organisés. Une
progression à la grenade à l’Ouest du boyau de Bromberg dans les tranchées
d’Elbe et d’Essen permettent un gain de 250 mètres, la capture de quelques prisonniers
et 7 mitrailleuses.
Le S/lieutenant de Perricort entraînant ses hommes avec une
bravoure incomparable se couvre de gloire.
Pendant toute la journée du 2 Octobre les Compagnies du
Bataillon Huot qui sont en tête de la colonne de gauche dans le boyau de
Hohenzollern essayent vainement de progresser. Le feu des mitrailleuses
ennemies enfile le boyau et le prend d’écharpe empêchant toute tentative de
réussir.
Pierre CESSAC 49ème Régiment d’Infanterie « Blessures de
Guerre » le 19 Octobre 1918 à LAON ( Aisne )
Moins d’un mois avant l’Armistice décède
de « Blessures de Guerre » Pierre Cessac… Le lendemain ce sera au
tour de Louis Vialle !
Pierre Cessac appartenait au même
régiment que Henri Bachellerie...
Pour lui aussi je suis dans l’ignorance
du lieu où sa blessure fut contractée…
En Mars-Avril 1918 le régiment fut
engagé dans la Somme… A l’automne dans le Laonnois…
Louis VIALLE 319ème Régiment d’Infanterie « Suites de
blessures de Guerre » le 20 Octobre 1918 à VANDY ( Ardennes )
Un jour après Pierre Cessac, Louis
Vialle décède des « suites de blessures de guerre »
François DOULCET 155ème Régiment d’Infanterie « Maladie
contractée en service » le 20 Decembre 1919 à l’Hopital 19 ( Marne )
Le 11 Novembre 1918 n’était qu’un
armistice…Il n’a pas entrainé ipso facto la démobilisation générale des soldats
mobilisés…
Le gros des troupes est demeuré sous les
drapeaux en 1919…
Le décès de François Doulcet est
enregistré plus d’une année après le 11 Novembre…
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Monument du flambeau à
Neuville Saint Vaast
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