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NECROLOGE COMMENTE DES
« ENFANTS D’ESTIVAUX » (
CORREZE - 19 )
« MORTS POUR LA
FRANCE »
1914/1918

LES ENFANTS D’ESTIVAUX
« MORTS POUR LA
FRANCE »
DANS LA GRANDE GUERRE
Cette page est dédiée
aux « Enfants d’Estivaux », victimes d’un terrible conflit qui ne
fut pourtant pas le « der des der »… et tout
d’abord à ceux qui n’en sont pas revenus…

Elle constitue
également un hommage envers ceux qui sont « revenus de l’enfer », avec
l’impression constante d’être désormais, et pour toujours, des « sursitaires de la vie », tel Pierre Henri Dufour, né au Mons
d’Estivaux – Corrèze - le 1er
Avril 1891 … Classe 1911… Trois ans de service militaire suivis de quatre années de guerre ! … avant que de
connaître une nouvelle mobilisation… pour une seconde guerre mondiale… quelque vingt ans
après « sa » première démobilisation courant 1919…

Mais ce petit
« travail de mémoire » est tout autant un hommage aux combattants de
« l’autre camp », qu’on ne saurait évidemment oublier…
Il est plus particulièrement dédié à Julius Lehlbach, qui n’en est « pas revenu », et à son
frère, Eddy Lehlbach, qui hélas en « verra encore bien d’autres » par la
suite !
« Meis et Juvenis »
Emmanuel Dufour

I /
Présentation Générale
II
/ Liste chronologique des victimes et circonstances de leur
disparition
III / Le-s Monument-s d’Estivaux

I /
Présentation Générale
Les « recherches » que j’ai conduites à partir des quelques cinquante trois noms des « enfants
d’Estivaux, morts pour la France » qui sont gravés sur le monument aux morts communal au
titre de la « grande guerre », auxquels s’ajoute un nom supplémentaire d’un soldat natif d’Estivaux,
lequel n’est pas « inscrit » sur le monument mais que j’ai
« rencontré » par hasard, permettent d’illustrer de manière tout à
fait remarquable l’ensemble des principales phases des opérations militaires
menées sur le front occidental Français durant ce conflit…
J’ai été tout particulièrement frappé de mesurer
combien cette petite fraction de la jeunesse masculine corrézienne qui avait
été fauchée entre l’été 1914 et l’automne 1918 et qui avait comme point commun
d’être issue de la Commune rurale d’Estivaux par naissance, alliance ou
résidence, apparaissait comme un échantillon tragiquement représentatif de
l’ensemble des pertes Françaises, tant du point de vue de la localisation
géographique des combats dans lesquels tombèrent ces hommes, que du point de
vue de la proportion des pertes par rapport à l’échelonnement calendaire sur
quatre longues années que durerait cette « première guerre mondiale »…
qui pourtant ne serait, hélas, pas la « der des der » !
A partir de la remarquable base « Mémoire des Hommes » [ http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ ], des informations
d’identification « certaine », qui ont du être ensuite recoupées, ont
été obtenues pour cinquante trois des cinquante cinq militaires dont les noms figurent ci-après, soit une
proportion tout à fait « remarquable », que je n’escomptais pas au
départ, voisine de quelque 95%.
L’énumération nécrologique, ci-après, a volontairement était
organisée selon un classement chronologique par rapport à la date de la mort,
ou de la disparition, du militaire concerné, et non selon un classement alphabétique,
certes plus traditionnel, mais aussi combien plus artificiel par rapport au
déroulement du conflit…
Pour chaque victime, et autant que cela soit possible, un
lien permet d’obtenir des informations complémentaires sur l’engagement de son
Régiment peu avant et/ou au moment de sa mort ou de sa disparition…
Fréquemment ces informations retranscrivent partiellement
les « Historiques des Régiments », tels qu’ils ont été rédigés
peu après le conflit, dans un style d’époque qui apparaîtra parfois comme
« flamboyant »…
Ils délivrent cependant tous un aperçu tragique de la
réalité de ce conflit, de la dureté des engagements, et de l’importance, bien
trop souvent vaine, des pertes enregistrées…
Quelques illustrations viennent parfois en complément…
Il faudra, pour obtenir les informations souhaitées,
simplement cliquer sur le lien qui suit la flèche «
» …
Il en va de même en regard du lieu
de sépulture, s’il s’inscrit dans le cadre d’une nécropole Nationale ou d’un
carré militaire «
» …
Il ne s’agit pas ici pour moi de chercher à
« imiter » le remarquable travail effectué par Claude Duneton par rapport aux « enfants » de son petit
village Corrézien de Lagleygeolles, dans son « roman
vrai » intitulé « Le Monument »… mais je souhaite seulement
apporter à l’internaute qui surfera ici, par pur hasard, par intérêt pour ce
site ou pour la matière historique, quelques éclairages parfois du même ordre
quant au destin des « p’tits gars d’Estivaux »…
Nombre de familles de victimes, qui souvent ne sont plus
représentées sur le territoire de la Commune, n’ont sans doute pas eu plus
d’informations à l’époque que celles que l’on trouvera ici … Et peut être même
en ont-elles eues moins encore !
Une courte note à propos du « Monument aux
Morts » d’Estivaux ou plutôt des « Monuments au
Morts »
d’Estivaux vient en conclusion au bas de cette page…
" MAUDITE
SOIT LA GUERRE ".

Le monument
aux morts de Gentioux
( Creuse ) est l'un des très rares monuments
pacifistes de France…
Un orphelin,
revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un
poing rageur…
Au bas de
l’impressionnante liste des victimes, nul " Morts pour la France ", nul " Tombés au champ d'honneur ",
mais seulement
l'inscription :
" MAUDITE
SOIT LA GUERRE ".

II Liste des victimes ( par ordre
chronologique )

CEUX DE 14 !

Tout a commencé,
croit-on savoir, par un bel et chaud été, celui du mois
d’Août 14… « Batailles des frontières » avec incursions en
Belgique, puis « retraite » désordonnée jusqu’aux confins de
« l’Ourcq » et de la « Marne »…
Le bilan de ce
premier mois de guerre se révèlera très lourd pour les « Enfants
d’Estivaux », partis depuis moins de quatre semaines de leurs
différentes villes de garnison ou du lieu de leur mobilisation : deux
tués et un disparu !
Et ce n’était hélas
qu’un tout début…

Antoine
( Alexandre ) LAJUGIE
né
le 17 Mars 1884 à Estivaux
Soldat
211ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 24 Août 1914
à
Eton ( Meuse )
« disparu au combat »
Eton, 24 Août 1914
Jean
( Joseph ) TRONC
né
le 24 Août 1888 à Estivaux
2ème
Classe
108ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 24 Août 1914
à
Carignan Blagny ( Ardenne )
« tué à l’ennemi »
Sépulture
inconnue
Carignan-Blagny, 24 Août 1914
Léon
COMBY
né
le 20 Août 1892 à Vigeois
2ème
Classe
60ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 29 Août 1914
à
Harbonnieres ( Somme )
« tué à l’ennemi »
Harbonnieres, 29 Août 1914

Le début du Mois
de Septembre 1914 fut synonyme, après une pénible « retraite », d’un
sursaut héroïque et d’une brillante contre-attaque « sur la Marne »…
Nombre de Corréziens du 126ème ou du 326ème tombèrent
alors pour la conquête et la défense du « Mont
Moret » …

L'association "Le Poilu de la Marne" à
la commémoration du mont-Moret en septembre 2002.
http://www.phmichel.freesurf.fr/sept14_home.htm
Bilan pour Estivaux
pour le mois de Septembre 1914 : six tués
supplémentaires !

Henri
( Aimé )DUTHEIL
né
le 17 Mai 1881 à Estivaux
Soldat
de 2ème Classe
22ème
Régiment d’Infanterie
Disparu
le 9 Septembre 1914
vers
les cotes 130 174, près du Châtelraould ( Marne
)
« tué a l’ennemi, disparu au combat »
La Marne, Le Mont Moret – Septembre 1914
Pierre
Firmin BERGER
né
le 15 Septembre 1882 à Estivaux
Soldat
126ème
Régiment d’Infanterie
Disparu
entre le 13 et le 15 Septembre1914
Secteur
de Vitry le François ( Marne )
« tué à l’ennemi »
La Marne, Le Mont Moret – Septembre 1914
Pierre
Berger est tombé à Courdemanges (Marne).
Il est inhumé à Vitry le François (Marne).
Ses
restes sont déposés dans un ossuaire
Nécropole Nationale de Vitry
Pierre
REBIERE
(
Jean RIBIERE )
né
le 7 Mai 1881 à Estivaux
Soldat
326ème
Régiment d’Infanterie
Mort
« du 8 au 17 septembre 1914 »
à
Vitry le François ( Marne )
« tué à l’ennemi »
La Marne, Le Mont Moret – Septembre 1914
Jean
Ribiere est tombé à Courdemanges (Marne)le 8 Septembre
1914. Il est inhumé à Vitry le François (Marne).
Tombe
Individuelle n°703
Nécropole Nationale de Vitry
Joannes
( Jean ) BOUTOT
né
le 23 Décembre 1883 à Estivaux
Soldat
126ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 20 Septembre 1914
à
l’Hôpital mixte de Cahors ( Lot )
« suite de blessures »
La Marne, Le Mont Moret – Septembre 1914
Jean
Boutot repose dans le
carré militaire du cimetière communal de Cahors
Carré
n°1 - Tombe Individuelle n°88
Carré militaire de Cahors
Léonard
PEJOINE
né
le 20 Décembre 1890 à Estivaux
2ème
Classe
138ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 26 Septembre 1914
à
Saint Léonard ( Marne )
« Suite
de blessures de guerre »
Combat de Saint
Léonard – 26 Septembre 1914
Louis
( Pierre ) PORCHER
né
le 15 Juillet 1884 à Estivaux
Soldat
326ème
Régiment d’Infanterie ( la mention 126ème est rayée )
Mort
le 19 Octobre 1914
à
l’Hôpital de Chalons sur Marne ( Marne )
« Suite
de blessures de guerre »
La Marne, Le Mont Moret – Septembre 1914

« Course à la
mer » puis « stabilisation du front » de « Belfort
à la Mer du Nord » à l’orée du premier hiver de Guerre… Deux
« disparus » et quatre
nouveaux « tués » parmi les « enfants
d’Estivaux » durant le 4ème
trimestre de l’année 1914…

François
MAGNOUX
né
le 24 Juillet 1879 à Estivaux
1ère
Classe
159ème
Régiment d’Infanterie Alpine
Mort
le 22 Octobre 1914
à
Saint Laurent Blangy ( Pas de Calais )
« Disparu »
Saint Laurent Blangy – 22 Octobre 1914
Le
nom de François Magnoux, natif de la Commune, ne
figure pas sur le Monument d’Estivaux…
Son
acte de décès a été transcrit sur le registre d’Etat-Civil
de Villeurbanne dans le Département du Rhône
Louis
( Etienne Léon ) DEYZAC
né
le 23 Août 1890 à Perpezac le Noir
Caporal
144ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 27 Octobre 1914
à
Munster ( Allemagne )
« Suite
de blessures de guerre »
Parcours du 144ème
RI Août-Septembre
1914
Henri
NUSSAC
né
le 3 Décembre 1888 à Perpezac le Noir
Soldat
7ème
Régiment d’Infanterie
à
Rancourt ( Ardennes )
[ mention « Allemagne prisonnier » rayée ]
entre
le 29 Août et le 19 Novembre 1914
« disparu »
Parcours du 7ème
RI Août-Octobre
1914
Henri
PONCHARAL
né
le 14 Juillet 1888 à Saint Bonnet l’Enfantier
2ème
Classe
3ème
Régiment de Zouaves 43ème Cie
Mort
le 25 novembre 1914
au
combat de Tracy le Val ( Oise )
« tué à l’ennemi »
Tracy le Val, 25 Novembre 1914
Henri
Poncharal, tombé le 25
Novembre 1914 à Tracy le Mont, repose dans la
nécropole Nationale de Tracy le Mont
Tombe
Individuelle n°170
Nécropole Nationale de Tracy le Mont
Jean
BOURGES
né
le 11 Janvier 1892 à Estivaux
2ème
Classe
21ème
Bataillon de Chasseurs à Pieds
Mort
le 20 Décembre 1914
à
Noulette ( Pas de Calais )
« Coup
de feu reçu au combat »
Noulette – 20 Décembre 1914
Pierre
FAYAT
né
le 6 Décembre 1883 à Vigeois
Soldat
11ème
Régiment d’Infanterie
absent
au 20 decembre 1914
à
???
« tué à l’ennemi »
Parcours du 11ème
RI – Août – Décembre 1914
Bilan de l’année 1914 ( Août-Décembre 1914
) : 15 victimes 

Ceux de Quinze !

« Je
les grignote » affirmait, dit-on, Joffre… AISNE,
ARTOIS, CHAMPAGNE, WOEVRE… Combien de vaines
offensives pour des gains dérisoires au prix de pertes incommensurables ?
Neufs enfants d’Estivaux
parmi les victimes des « grignotages »
du premier semestre 1915 !

Joseph
( Julien )DECOMBEIX
né
le 19 Février 1892 à Paris
2ème
Classe
60ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 13 Janvier 1915
à
Cuffies ( Aisne )
« tué à l’ennemi »
Cuffies – 13
Janvier 1915
Aimé
POUCH
né
le 11 Mars 1889 à Estivaux
2ème
Classe
81ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 16 mars 1915
à
Beauséjour ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Fortin de Beausejour – 16 Mars 1915

Aimé
Pouch, tombé le 16
Mars 1915, repose dans la nécropole Nationale de la « Ferme de
Suippes »
Tombe
collective n°111
Nécropole Nationale de la « Ferme de
Suippes »
François
CHOUFFIER
né
le 15 Mars1874 à Allassac
Adjudant
126ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 9 Avril 1915
à
l’ambulance 5 à Fay en Haye
( Meurthe et Moselle )
« tué à l’ennemi »
Fay en Haye – 9 Avril 1915
Henri
PONCHARAL
né
le 8 Avril 1890 à Saint Bonnet l’Enfantier
Soldat
126ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 21 Avril 1915
à
Regnieville ( Meurthe et Moselle )
« tué à l’ennemi »
Regnieville – 21 Avril 1915
Henri
Poncharal, tombé le 22
Avril 1915 dans la zone de Flirey, repose dans la
nécropole Nationale de Flirey
Tombe
Individuelle n°2145
Nécropole Nationale de Flirey
Jean
MAGNOUX
né
le 7 Février 1892 à Estivaux
2ème
Classe
78ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 28 Avril 1915
à
Raucourt ( Ardennes )
« tué à l’ennemi »
Raucourt ( Ardennes ou Meurthe et
Moselle ) Avril 1915
Pierre
FAUCHER
né
le 19 Juin 1894 à Rodez
Soldat
159ème
Régiment d’Infanterie
Disparu
le 9 Mai 1915
au
Bois de Berthonval ( Pas de Calais )
« disparu »
Berthonval – Pas de Calais - 9 Mai 1915
Jean
PIERREFITTE
né
le 17 Mars 1886 à Espartignac
Soldat
2ème Classe
153ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 9 Mai 1915
à
Neuville Saint Vaast
« tué à l’ennemi »
Neuville Saint Vaast – 9 Mai 1915
Jean
Joseph Pierre BRUNOT
né
le 31 Mai 1887 à Limoges
Médecin
auxiliaire
156ème
Régiment d’Infanterie
Mort
entre le 17 mai 1915
à
La Targette ( Pas de Calais )
« tué à l’ennemi »
La Targette – 17 Mai
1915
Jean
FAUCHER
né
le 15 Février 1879 à Estivaux
Chasseur
de 2ème Classe
57ème
Bataillon de Chasseurs Alpins
Mort
le 19 Juin 1915
à
l’Ambulance 9/1 à Bruay ( Pas de Calais )
« suite de blessures de guerre »
Bruay – Juin 1915
Jean
Faucher, décédé le 19 Juin 1915, à l’ambulance de Bruay, repose dans le Carré Militaire de Bruay Labuissières
Tombe
Individuelle n°188
Carré Militaire de Bruay
Labuissières

ALSACE,
ARTOIS, CHAMPAGNE
Le « grignotage » continue… sans résultat aucun… Sauf
celui de compter pas moins de six nouvelles victimes
parmi la jeunesse d’Estivaux au titre du second semestre 1915 !

Louis
LAVERSANNE
né
le 16 Janvier 1889 à Estivaux
Sous
lieutenant
15ème
Bataillon de Chasseurs
Mort
le 29 Juillet 1915
au Schratzmaennele (
Alsace )
« tué à l’ennemi »
Schratzmaennele
– Juillet 1915
Louis
( Pierre ) MEILHAC
né
le 15 Octobre 1881 à Estivaux
Soldat
126ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 25 Septembre 1915
à
Neuville Saint Vaast ( Pas de Calais )
« tué à l’ennemi »
Neuville Saint Vaast 25 Septembre 1915
Henri
POUYADE
né
le 10 Décembre 1890 à Estivaux
2ème
Classe
63ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 25 Septembre 1915
à
Roclincourt ( Pas de Calais )
« tué à l’ennemi »
Roclincourt 25 Septembre 1915
Louis
Farges
né
le 11 Août 1894 à Estivaux
2ème
Classe
54ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 26 septembre 1915
à
Souain ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Souain – 26 Septembre 1915
Martin
DUMONT
né
le 21 Mars 1892 à Madranges
2ème
Classe
407ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 28 Septembre 1915
à
Neuville Saint Vaast ( Pas de Calais )
« tué à l’ennemi »
Neuville Saint Vaast -28 Septembre 1915
Emile
( Pierre ) BURGUET
né
le 20 Décembre 1882 à Estivaux
2ème
Classe
50ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 30 Octobre 1915
à
Neuville Saint Vaast ( Pas de Calais )
« tué à l’ennemi »
Neuville Saint Vaast – 30 Octobre 1915
Bilan de l’année 1915: 15 victimes
Bilan
cumulé Août 1914 – Décembre 1915 : 30 victimes 

Ceux de Seize !

1916 a
pour symboles les combats titanesques de « VERDUN » et
de la « LA SOMME » !
Les
quatre tués de l’année tombent, « en
toute logique » dans la Meuse et la Somme

Jean
Annet DAUDE
né
le 29 Février 1880 à Saint Ybard
Soldat
339ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 19 Juin 1916
à
Avocourt ( Meuse )
« tué à l’ennemi »
Avocourt 19 Juin 1916
Jean
Annet DAUDE tombé le 19 Juin
1916 dans la zone d’Avocourt, repose dans la
nécropole Nationale d’Avocourt
Tombe
Individuelle n°768
Nécropole Nationale d’Avocourt
Jean
LASTEYRIE
né
le 24 Juillet 1893 à Estivaux
2ème
Classe
67ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 23 juin 1916
au
Bois Firmin ( Meuse )
« tué à l’ennemi »
Bois Fumin 23 Juin 1916
Pierre
PONCHERAL ( PONCHARAL )
né
le 10 Mars 1896 à Estivaux
Soldat
147ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 4 Septembre 1916
à
Berny en Santerre ( Somme )
« tué à l’ennemi »
Berny – 4 Septembre 1916

Une
plaque au cimetière d’Estivaux évoque aussi son frère Louis
PONCHARAL « Mort pour la France le 22 Janvier 1920 »
Lequel
ne figure pas dans la base « Mémoire des hommes » et dont le nom
n’est pas gravé sur le monument d’Estivaux.

Guillaume
BERGER
né
le 28 Février 1891 à Estivaux
Soldat
55ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 27 Décembre 1916
à
l’Ambulance 12/20 à Fontaine Routhon (Meuse)
« suite de blessures de guerre »
Fontaine Routhon 27 Décembre 1916
Guillaume
BERGER ,mort
le 27 Décembre 1916 repose dans la nécropole Nationale de « Les Souhesmes-Rampont »
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle
Nécropole Nationale de « Les Souhesmes-Rampont »
Bilan de l’année 1916: 4 victimes
Bilan
cumulé Août 1914 – Décembre 1916 : 34 victimes 

Ceux de dix-sept !

1917
c’est l’offensive Nivelle sur le « Chemin des Dames »
et les « mutineries »…
Sept
nouvelles victimes en 1917

Jean
CESSAC
né
le 16 Septembre 1891 à Estivaux
Soldat
de 2ème Classe
16ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 4 Avril 1917
à
l’ambulance 5/13 sp 98 à Harny ( Aisne )
« suite de blessures de guerre »
Harny – 4 Avril 1917
Saturnin
CHAPUGIER
né
le 8 Juin 1883 à Saint Sornin Lavolps
Adjudant
162ème
Régiment d’Infanterie 6ème
Cie
Mort
le 9 Avril 1917
à
l’hôpital d’Estrees Saint-Denis ( Oise )
« Suite
de blessures de guerre »
Estrees 9 Avril 1917
Saturnin
Chapugier ,mort
le 9 Avril 1917 repose dans la nécropole Nationale de Remy ( Oise )
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle – Carré A n°87 -
Nécropole Nationale de « Remy »
Joseph
HEBRARD
né
le 1er Septembre 1883 à Estivaux
2ème
Classe
154ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 10 Mai 1917
à
l’Ambulance 3/54 sp 32 à Faux Fresnay ( Marne )
« suite de blessures de guerre »
Faux Fresnay 10 Mai
1917
Henri
( Etienne ) VIALLE
né
le 2 Janvier 1882 à Estivaux
Soldat
2ème Classe
201ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 12 mai 1917
à
l’hôpital Lariboisière ( Paris )
« Suite
de blessures de guerre »
Paris 12 Mai 1917
Jean
ANDRE
né
le 23 Février 1894 à Estivaux
Chasseur
de 2ème classe
12ème
Bataillon de Chasseurs à Pied
Mort
le 9 Juillet 1917
au
Chemin des Dames ( Aisne )
« tué à l’ennemi »
Chemin des Dames 9
Juillet 1917
Pierre
LAVERSANNE
né
le 24 Septembre 1892 à Estivaux
Sergent
78ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 3 Septembre 1917
à
la Ferme de Navarin ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Ferme de Navarin
- 3 Septembre 1917
Pierre
CHATRAS
né
le 25 Janvier 1884 à Estivaux
Soldat
de 2ème Classe
211ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 29 Septembre 1917
à
Heilbronn ( Allemagne )
« Maladie
contractée en captivité »
Heilbronn – 29
Septembre 1917
Pierre
Chatras ,mort le 29
Septembre 1917 repose dans la Nécropole Nationale des Prisonniers de Guerre à
Sarrebourg
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle – n°10585 -
Nécropole Nationale de « Sarrebourg »
Bilan de l’année 1917 : 7 victimes
Bilan
cumulé Août 1914 – Décembre 1917 : 41 victimes 

Ceux de dix-huit !

Tour à tour les
belligérants jettent leurs dernières forces dans des combats indécis qui peuvent
faire pencher le sort de la guerre d’un coté ou de l’autre… Offensives
Allemandes dans les Monts des Flandres,
la Somme, la
Champagne, avec la Seconde bataille de la
Marne en Juillet 1918… puis renversement et percée décisive du front
par les alliés en Argonne… Encore des morts jusqu’au 11
Novembre… Le 11ème jour, du 11ème mois, à la 11ème
heure… de la quatrième année de guerre !
Dix tués en 1918 !

Jean
Henri BURGUET
né
le 29 mars 1897 à Estivaux
Soldat
414ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 26 Avril 1918
à
Locre ( Belgique )
« tué à l’ennemi »
Locre 26 Avril 1918
Henri
GAUTHIER
né
le 11 Fevrier 1891 à Estivaux
Soldat
20ème
Régiment de Dragons
Mort
le 26 Avril 1918
au
Mont Kemmel ( rayé ) Rouge ( Belgique )
« tué à l’ennemi »
Mont Kemmel 26 Avril
1918
Jean
Pierre Augustin ( Henri ) BACHELLERIE
né
le 29 Août 1895 à Perpezac le Noir
Lieutenant
49ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 31 Mars 1918
à
Beauvais – hopital temporaire n°11 ( Oise )
« blessures de guerre »
Beauvais – 31 Mars
1918

Cimetière d’Estivaux
Emile
Christophe COMBY
né
le 5 Février 1883 à Estivaux
Caporal
43ème
Régiment d’Infanterie Coloniale
Mort
le 9 Juin 1918
à
Vrigny ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Vrigny – 9 Juin 1918
François
DECOMBEIX
né
le 4 Février 1894 à Paris
2ème
Classe
418ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 18 Juillet 1918
à
l’ambulance à Crancy ( Oise )
« Suite
de blessures de guerre »
Crancy – 18 Juillet 1918
Jean
GOULMY
(
Joseph GOULOUMY )
né
le 30 Avril 1887 à Estivaux ( stivan )
Soldat
43ème
Régiment d’Infanterie Coloniale - venu du 326ème RI
Mort
le 18 Juillet 1918
à
Vrigny ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Vrigny – 18 Juillet 1918
Jean
GOULMY ,mort
le 18 Juillet 1918 repose dans la Nécropole Nationale de la « Croix Ferlin » ( Marne )
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle – n°710
Nécropole Nationale de « La Croix Ferlin »
Henri
BORDAS
né
le 9 Septembre 1891 à Estivaux
2ème
classe
2ème
Régiment de Zouaves - Marche
Mort
le 8 Août 1918
au
Combat de Santerre ( Somme )
« tué à l’ennemi »
Santerre – 8 Août
1918
Léon
MASDUPUY
né
le 26 Juillet 1898 à Estivaux
2ème
classe
127ème
Régiment d’Infanterie – 5ème Cie
Mort
le 20 Août 1918
à
Tartiers ( Aisne )
« tué à l’ennemi »
Tartiers
– 20 Août 1918
Léon
Masdupuy,mort
le 20 Août 1918 repose dans la Nécropole Nationale de « Bois Roger »
à Ambleny (
Aisne )
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle – Carré F
Nécropole Nationale de « Bois Roger »
Le
nom de Léon Masdupuy, natif de la Commune, ne figure
pas sur le Monument d’Estivaux…
Son
acte de décès a été transcrit sur le registre d’Etat-Civil
de Perpezac le Noir et il figure sur le Monument de
cette Commune.
Source :
« Perpezac le Noir – Une Commune du Plateau Corrèzien »
par Danièle Delord
Jean
GAUTHIER
né
le 6 Septembre 1896 à Estivaux
Aspirant
137ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 1er Octobre 1918
à
Sainte Marie à Py ( Marne )
« tué à l’ennemi »
Sainte Marie à Py – 1er Octobre 1918
Jean
GAUTHIER ,mort le 1er Octobre 1918 repose dans la Nécropole
Nationale de « la Crouée -Souain
– Perthes les Hurlus »
Il
est inhumé dans une tombe Individuelle – Carré 2 E - n°2387
Nécropole Nationale de « La Crouée »
Pierre
CESSAC
né
le 25 Mai 1888 à Estivaux
Soldat
49ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 19 octobre 1918
à
l’ambulance 3/18 à Laon ( Aisne )
« Blessures
de guerre »
Laon – 19 Octobre 1918
Louis
( Antoine ) VIALLE
né
le 20 Juillet 1880 à Estivaux
2ème
Classe
319ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 20 Octobre 1918
à
Vandy ( Ardennes )
« Suite
de blessures de guerre »
Vandy – 20 Octobre 1918
Bilan de l’année 1918 : 11 victimes
Bilan
cumulé Août 1914 – Décembre 1918 : 52 victimes 
… Et
après encore !

Pour beaucoup le
temps sous l’uniforme ne cesse que bien des mois après l’Armistice du 11
Novembre… La démobilisation n’est que progressive
avec le retour dans les foyers pour les plus chanceux tandis que d’autres
mènent encore une lutte contre la mort dans les hopitaux…

François
DOULCET
né
le 4 Mars 1885 à Estivaux
Soldat
155ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 20 Décembre 1919
à
« l’hôpital temporaire n°19 » ( Marne )
« Maladie
contractée en service commandé »
Marne – Décembre
1919
Bilan de l’année 1919 : 1 victime
Bilan
cumulé Août 1914 – Décembre 1919 : 51 victimes recensées ci-dessus 
Auxquelles
s’ajoutent les deux soldats « non
identifiés avec certitude »
mais
pourtant bien « victimes certaines » du premier
conflit mondial !

Les deux soldats non identifiés avec
certitude :
« Henri
CESSAC »
Il n’est pas fait
mention dans la base « Mémoire des hommes » d’un quelconque « Henri
Cessac ».
Neuf Cessac, nés en Corrèze, sont recensés parmi les victimes du
conflit, dont les deux autres « Cessac »
natifs d’Estivaux, Jean et Pierre qui figurent supra.
Un « François
Cessac », et un
autre « Jean Cessac »
sont natifs de Perpezac
le Noir, un autre « Jean Cessac » est natif d’Allassac, et enfin un « Jean
Baptiste Cessac » est natif
de Voutezac…
Il s’agit de communes
limitrophes de celle d’Estivaux…
En l’état actuel
de mes recherches, je ne suis pas en mesure d’identifier lequel, parmi eux trés vraisemblablement, est le « Henri
Cessac »
dont le nom est gravé sur le Monument aux morts d’Estivaux :
Jean
CESSAC
Né
le 26 Septembre 1888 à Perpezac le Noir
Caporal
147ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 24 Avril 1916
A
Dugny ( Meuse) Ambulance 5/9
« blessures »
François
CESSAC
Né
le 26 Septembre 1888 à Perpezac le Noir
Soldat
de 2ème Classe
108ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 2 Décembre 1916
Au
« lazaret » de MONHEIM ( Allemagne )
« Maladie
imputable au service »
Jean
CESSAC
Né
le 22 Septembre 1887 à Perpezac le Noir
Sous
Lieutenant
169ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 14 Septembre 1917
Au
Plateau des Caurières ( Meuse
)
« Tué
à l’ennemi »
Jean
Baptiste CESSAC
Né
le 25 Novembre 1874 à Voutezac
Cannonier
205ème
Régiment d’Artillerie de Campagne
Mort
le 25 Janvier 1918
A
l’ambulance 8/1 à Beaurieux ( Aisne
)
« Suite
de blessures de guerre »
Un correspondant
m’a indiqué, suite à la mise en ligne de cette page qu’un Henri Cessac, natif d’Estivaux serait décédé quelques jours après
l’armistice, par noyade, et il n’aurait pas eu droit à la mention « Mort
pour la France »…
Il aurait été
« trouvé noyé dans le canal de la Marne au Rhin », le 21
novembre 1918, soit 10 jours après l'Armistice.
« Pierre
MONTEIL »
Il est fait
mention dans la base « Mémoire des hommes » de huit « Pierre
Monteil » nés en
Corrèze, parmi lesquels les données de l’un sont « couvertes par les dispositions de la loi du 3 janvier 1979 sur les archives, la
fiche le concernant comportant des informations à caractère médical ne pouvant
être communiquée sur Internet ».
Le « Pierre
Monteil » natif de
la commune la plus proche d’Estivaux est né à Perpezac
le Noir.
D’autres « Monteil », non prénommés Pierre, sont issus de
communes proches d’Estivaux…
Jean
MONTEIL
Né
le 15 Janvier 1894 à Vigeois
Soldat
de 2ème Classe
124ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 25 Septembre 1915
Secteur
de Neuville Saint Vaast ( Pas
de Calais )
« Tué
à l’ennemi »
Pierre
MONTEIL
Né
le 11 Avril 1894 à Perpezac le Noir
Soldat
de 2ème Classe
17ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 9 Octobre 1915
A
Bruay ( Pas de Calais )
« Tué
à l’ennemi »
Baptiste
MONTEIL
Né
le 24 Novembre 1899 à Perpezac le Noir
Soldat
de 2ème Classe
122ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 18 Mai 1917
Secteur
de Certeaux ( Aisne )
« Tué
à l’ennemi »

Un homonyme :
Avant
d’entreprendre une visite sur place dans le cimetière d’Estivaux j’ai longtemps
pensé que le seul « Henri Bachellerie »
présent dans la base « Mémoire des hommes » était bien le « Henri
Bachellerie » que je
recherchais…
La transcription
de son décès sur le registre de Sadroc, commune
voisine, semblait accréditer cette thèse…
Finalement j’ai
compris qu’il s’agissait en fait de « Jean Pierre Augustin
Bachellerie » dit
« Henri » qu’il convenait de faire figurer dans la liste supra…
Je n’ai pas
souhaité cependant laiser retomber « Henri
Bachellerie » dans le
plus complet des anonymats dont je l’avais tiré un temps !
Henri
BACHELLERIE
né
en 1891 – sans plus de précisions
Jugement
de décès transcrit à Sadroc
Soldat
111ème
Régiment d’Infanterie
Mort
le 20 Août 1914
à
Dieuze ( Moselle )
« tué a l’ennemi »
Dieuze, 20 Août 1914
Henri
Bachellerie est tombé plus précisément à Bidestroff ( Moselle )
Il
est inhumé à Riche ( Moselle ) Tombe individuelle
n°574
Nécropole
de Riche
La présence d’un nom à expliciter :
Le
« Monument aux morts » à l’intérieur de la petite église d’Estivaux
comporte un nom gravé « Chocquet
A. » en fin de liste séparé par un trait de la liste
principale, laquelle est pour le reste conforme à celle présente sur le
monument aux morts à l’extérieur.
Ce nom « Chocquet A. »
n’est pas repris pour un autre conflit que celui de « 1914-1918 » et
il ne figure pas dans la base « Mémoires des Hommes » comme pouvant
être celui d’une victime en relation avec Estivaux, voire avec la Corrèze…
Il reste à
expliciter cette présence…
A.
CHOCQUET

III /
Le-s Monument-s
d’Estivaux
Dans sa monographie, publiée dans le courant
de l’année 1921, l’Abbé Echamel écrivait :
Monument des soldats morts au champ
d’honneur :
« En 1921 fut édifié près de l’église le monument qui
doit perpétuer la mémoire des soldats morts pour la France. M. Pechadre, du Saillant, a taillé le granit, et M. Froidefond, de Brive a inscrit les noms sur le
marbre ».

Le Monument extérieur,
d’une grande simplicité…
Août 2006
« Un autre monument va être élevé dans l’église
elle-même. Il comprendra un socle de 1 m. 70 de hauteur sur lequel seront
inscrits les noms qui précèdent et surmonté d’une superbe statue représentant
Jeanne d’Arc. Ce monument est en pierre de Pons, élevé par souscription et
coûte 800 francs… »
Ce monument qui était annoncé en 1921 comme un
projet en voie de réalisation a bien été édifié :

Le Monument à l’intérieur
de l’église…
carte postale ancienne
–collection personnelle


Dépôt de gerbe au Monument aux Morts
d’Estivaux – 8 Mai 2006
©La Montagne – Edition Brive

Dépôt de gerbe au Monument aux Morts
d’Estivaux – 11 Novembre 2006
©La Montagne – Edition Brive

La « femme du soldat
inconnu » … A Estivaux ou ailleurs ?
Je ne l’ai connue que sur la fin de
sa vie, mais assez pour apprendre son histoire, somme toute banale…
Toute de noir vêtue,
elle faisait chaque jour, toujours à la même heure, une halte au pied du
Monument aux Morts.
Et elle se recueillait… Pas plus de
cinq minutes, sans un geste, sans un murmure, sans même un tremblement des
lèvres ; tout juste si d’une main petite et osseuse elle remontait une mèche
grise qui lui barrait les yeux.
Puis elle repartait dans son petit
logis avec pour seul objectif de revenir le lendemain…
Et ainsi, chaque jour, elle
refaisait ce même pèlerinage vers celui qu’elle n’avait jamais revu.
Son fiancé, fantassin, était tombé
un jour, la bas…
A la fin de la Grande Guerre elle
avait perdu sa jeunesse à arpenter les cimetières militaires en cherchant, en
vain, la croix de son aimé. Désormais elle se recueillait là, comme sur sa
tombe, au pied du Monument aux Morts… car elle s’était dit, une fois pour
toutes, que c’était là qu’il reposait…
Dans le village, pour nous tous,
c’était sûr…
Forcément !
C’était elle « la Femme du Soldat Inconnu » !!!

« Saturnin Chapugier »
« Saturnin Chapugier »
…
Quand le Curé qui desservait la Paroisse d’Estivaux –
il y avait alors déjà bien des années que la cure du village avait été supprimée
– déclamait enfin ce nom : « Saturnin Chapugier… »,
nous savions, mon frère et moi, que cette lecture, qui
nous semblait interminable, du nécrologe paroissial allait bientôt prendre fin.
Ce moment marquait ainsi quasiment le terme de la
cérémonie religieuse du « Jour des Morts », laquelle nous voyait
annuellement assemblés dans une église « bondée », en ces débuts de
Mois de Novembre généralement aussi pluvieux que frisquets, période durant
laquelle les Corréziens s’adonnent avec constance et ferveur au traditionnel
« culte des morts » qui leur est si cher…
La lecture du Nécrologe paroissial d’Estivaux
s’achevait toujours par la liste des « Morts pour la France »
…
« Saturnin Chapugier… »
…
« Saturnin Chapugier… »
… Ce nom : nous le retenions !
Sans doute retenions-nous, par amusement, plus encore le
prénom de… « Saturnin » que le patronyme de… « Chapugier ».
Le seul « Saturnin » que nous connaissions alors
était en effet un petit canard sympathique, personnage central d’une animation
télévisée pour la jeunesse des années soixante…
« Saturnin Chapugier… »
était aussi cité dans la lecture du nécrologe de la
Paroisse de Perpezac le Noir…
Son nom déclamé, ici et là ! … A Estivaux… à Perpezac le Noir… Saturnin était
« partout » le jour des morts !!!
« Saturnin Chapugier… »
…
La cérémonie religieuse se poursuivait ensuite par une
procession jusqu’au cimetière…
On sortait de l’église, on passait devant le Monument aux
Morts… Il y avait cette plaque – elle y est toujours mais les intempéries l’ont
encore effacée un peu plus - supportant les photographies, reproduites sur des
médaillons émaillés, de quelques « poilus » d’Estivaux « Morts
au champ d’honneur » …
Cette plaque me fascinait.
Un jour, en passant devant, et en la regardant une énième
fois, j’ai demandé à mon grand père s’il les avait connus « pour de
vrai » ces militaires…
Il m’a répondu : « Oui » …
Et il n’a rien dit d’autre…
J’ai entendu alors le silence…
Le silence des évidences… le silence des fatalités… le silence
des destinées… et l’impossibilité de dire ce qui est indicible…
Il avait connu « Saturnin Chapugier »
et les autres…
Vraiment !
Ils avaient été, enfants, souvent assis sur les mêmes bancs
de l’Ecole Communale d’Estivaux…
Vraiment !
Lui était encore la… Mais les « autres » :
non !
Il n’y avait rien d’autre à dire…
Vraiment !


Eux aussi «
croyaient » à un monde meilleur
…
et à un vingtième siècle qui chanterait… !!!

Les frères Kopinsky,
et leur beau frère, sous l’uniforme « Prussien » à Berlin
collection personnelle

IN MEMORIAM

Et certainement lui aussi y croyait également !

Павел
Виллуан (Pavel Villoing) , Soldat du Tsar… puis
de l’Armée Rouge
collection personnelle
Spécial thanks to
Надежда
Кузина
En fond de page photo du
Caporal Alphonse Schalkens tombé le 1/11/1916 - http://schalckens.free.fr/
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