La biographie d’Aymard de Foucauld est parue
http://www.lalouve-editions.fr/AYMARD-DE-FOUCAULD-1824-1863.html
La mort héroïque du
Commandant Aymard de FOUCAULD
(1er Régiment de
Chasseurs d’Afrique)
au cours du
Combat de San Pablo del Monte
(ex-Hacienda d’Acapilco -
Mexique - 5 Mai 1863)
« Le Commandant de Foucauld tomba percé d’un
coup de lance et expira quelques instants après… »
in « L’Illustration »
- Juillet 1863 – représentation d’après une gravure d’Achille CIBOT
Un
« Zouave », demeuré anonyme, ayant pris part à la Campagne du Mexique
publie, en 1865, un ouvrage qui s’intitule « Les bivouacs, de
Vera-cruz à Mexico » et dans lequel il relate,
entre autres évènements, les circonstances du « Combat de San Pablo del Monte » au cours duquel est tombé,
deux ans plus tôt à peine, le Chef d’Escadron Aymard de Foucauld, officier du 1er
Régiment de Chasseurs d’Afrique.
Son récit a le mérite,
en dépit de sa concision, de s’avérer d’une grande précision, ce dont bien
d’autres narrations des mêmes évènements, puisées dans des sources aussi
diverses que variées, se trouvent généralement dénuées…
Le journaliste
Aurélien Scholl – un journaliste qui connaissait en son temps une notoriété
certaine - préface ainsi l’ouvrage « Les bivouacs, de Vera-cruz à Mexico » : « (…) Voici un
officier, un soldat, qui raconte de sa tente, écrivant sur un sac renversé, les
jours qui ont précédé celui de l’avènement [ de Maximilien ] et comment le drapeau français a déblayé la
route [ de Mexico ] à l’archiduc Maximilien.
Ce récit nous aurions pu le passer au laminoir de la correction parisienne,
nous aurions pu prendre chaque phrase et lui mettre des papillotes, mais
fallait-il toucher à cette sincérité, à cette conviction de l’auteur et du
témoin. Nous avons pensé autrement (…)»…
… Et l’auteur –
anonyme - lui-même d’affirmer : « (…) Ces
récits sont écrits par une main moins habile à manier la plume que le mousquet
mais ils sont d’une rigoureuse exactitude. Les lecteurs qui appartiennent au
corps expéditionnaire reconnaîtront combien sont véridiques les divers détails
que contient ce petit livre écrit par un soldat courant de bivouac en bivouac (…) » …
Voici donc les
quelques lignes qui constituent une version intéressante de ce que furent les
diverses phases du combat de San Pablo del Monte aux abords de l’hacienda
d’Acapilco en ce jour du 5 Mai 1863 :
« (…)
Enfin, après trois jours d’un calme
profond, l’ennemi reparut le 5 mai pour célébrer
sans doute un anniversaire qu’un succès facile lui faisait regarder comme une grande
victoire.
L’armée assiégée tenta une forte sortie
combinée avec un mouvement de Comonfort sur nos lignes.
Un corps de cavalerie évalué à un millier de
chevaux, soutenu en arrière par des colonnes d’infanterie et d’artillerie, se
présenta tout à coup en avant du village de San Pablo del Monte.
Le Général L’Hérillier, qui se trouvait de sa personne
au poste de Santa Maria, dirigea de ce côté une reconnaissance composée d’un
escadron du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique et d’une section de
grenadiers du 99ème de Ligne aux ordres du Commandant
de Foucauld.
C’est avec de si faibles moyens que nos
cavaliers n’hésitèrent pas à charger l’ennemi couvert par une barranca.
Les Mexicains furent refoulés et poursuivis
vigoureusement en traversant un chemin accidenté et d’un accès difficile. Le
brave et chevaleresque Commandant de Foucauld voyant l’ennemi à bonne portée
reforma son escadron et se précipita le sabre au poing sur les escadrons
mexicains.
La mêlée devint générale mais devant tant
d’audace l’ennemi céda le terrain et se replia en combattant vers la ferme d’Acapulco où il fut de nouveau
chargé avec la même impétuosité.
Là, le Commandant de Foucauld tomba percé d’un
coup de lance et expira quelques instants après.
Au même instant la garde mexicaine qui
protégeait le porte étendard du 1er Régiment de Durango était
assaillie par les cavaliers Bordes et Imbert, deux braves soldats du 1er
de chasseurs d’Afrique. Bordes abattit le
porte étendard d’un vigoureux coup de sabre et s’empara du glorieux trophée
qu’il
avait si vaillamment conquis pendant qu’Imbert poursuivait le porte étendard
fuyant à pied, l’achevait d’un coup de pointe et lui enlevait le magnifique
baudrier de l’étendard qu’il portait sur lui.
Le Capitaine de Montarby se mit à la tête de l’escadron et continua la
poursuite que le valeureux de Foucauld avait si bien commencée.
Trois fois il rallia l’escadron, trois fois il
chargea l’ennemi jusqu’à ce que blessé lui même il dût se retirer.
Les Mexicains voyant qu’ils n’avaient affaire
qu’à une poignée de cavaliers s’étaient ralliés et, appuyés par de l’infanterie
et de l’artillerie, ils préparèrent un retour offensif.
Le Capitaine Raigeon, vieux militaire de notre
belle cavalerie d’Afrique, courageux et calme, mesura rapidement d’un coup
d’œil la situation et replia en bon ordre sa troupe sur la ferme d’Acapulco où le général
L’Hérillier venait d’arriver avec trois compagnies du 2ème régiment
de Zouaves et deux obusiers de montagne.
On reprit alors une vigoureuse offensive.
L’ennemi eut à supporter un feu d’artillerie
bien dirigé qui lui occasionna de grandes pertes.
Il battit en retraite laissant le terrain
jonché de morts de blessés et d’armes de toutes sortes.
Nos troupes ramassèrent les blessés les armes
et les prisonniers ramenant dans leurs camps comme trophées de leur victoire
sur un ennemi vingt fois plus nombreux un magnifique
étendard, vingt un prisonniers et une grande quantité de lances et de
fusils. »
Il
ressort de ces lignes des précisions intéressantes sur les rôles respectifs
tant du Capitaine de Montarby que du Commandant de Foucauld dans l’enchaînement
des phases du combat de « San Pablo del Monte », lesquelles
permettent d’établir la part prise par l’un et par l’autre dans ce fait d’armes
demeuré glorieux pour la cavalerie Française...
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QUELQUES NOTES COMPLEMENTAIRES :
« L’Illustration » :
Il n’est pas question
bien évidemment de présenter, ici, la fort célèbre publication « L’illustration ». Il s’agit seulement de
rappeler l’importance de cette revue, caractérisée
par son iconographie, ses dessins toujours exécutés par les meilleurs artistes
du moment, spécialisés dans le dessin d'actualité, puis dans la photographie.
Entre 1843 et 1944, cette revue de grand format paraîtra régulièrement sous
forme hebdomadaire ce qui représentera au total 5.293 numéros et rien moins que
180 000 pages de publication environ…
La gravure de Cibot, reproduite ci-dessus, semble avoir été publiée en Juillet
1863, mais si un internaute peut m’apporter des précisions sur le numéro
de l’Illustration dans lequel elle figure, je le remercie par avance de bien vouloir me
contacter !
« Achille Cibot » :
David Karel dans son
ouvrage « Dictionnaire des artistes
de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs,
photographes et orfèvres » (Publié par Presses
Université Laval, 1992 ISBN 2763772358, 9782763772356), présente ainsi François Achille
Cibot : « Français (?) -sic- dessinateur
de paysages, reporter et militaire, Achille CIBOT « Lieutenant au 1er
Chasseurs d’Afrique » arriva au Mexique vers 1862. Il y réalisa plusieurs
croquis sous l’occupation française et il publia dans la revue l’Illustration
(Paris) en 1865 la description du trajet d’une division du corps
expéditionnaire français commandée par le Général Castagny. Sa lettre à
l’éditeur du 27 Octobre 1864 décrit, par exemple, le chemin qu’ils suivirent
entre Saltillo et Durango, tandis que celle du 20 Février 1865 concerne la
suite du même voyage dans la Sinaloa et le Sonora jusqu’à Mazatlan. La revue
est ornée de planches d’après les croquis de Cibot, dont l’Expédition du
Mexique – route de Mazatlan : la Combre , Durango, los Pilloncillos,
la vue générale de Mazatlan, le 51ème de ligne et une compagnie du 7ème
bataillon de chasseurs à pied enlevant à pied la position d’Espinazo el diablo.
Celle de l’expédition dans l’intérieur du Mexique : Hacienda de Patos,
près de Saltillo, fut révisée par Auguste Deroy ».
J’ai pu relever par ailleurs que « Cibot Francois Achille »
semblait être « né le 05/09/1823 à Riom - Puy-de-Dôme » …
D’après d’autres éléments dont il m’a été donné de prendre
connaissance, rédigés de la main même d’Achille Cibot, il semble résulter que
la scène représentant la fin d’Aymard de Foucauld n’est pas issue de la
« pure imagination » de l’auteur… mais que des éléments de croquis
ont bien été relevés sur les lieux mêmes du combat et dans des délais
rapprochés par rapport aux faits…
Il existe d’ailleurs une gravure représentant la même scène
et ayant un cadrage plus large que celui qui a été reproduit dans
« l’Illustration »…
Elle a servi de matrice par rapport à l’illustration
publiée :
Si un internaute peut m’apporter plus de précisions sur Achille Cibot, sa vie, son oeuvre… je le remercie
de me contacter !
« le 5 mai pour célébrer sans doute un
anniversaire »
Cet anniversaire auquel il est fait allusion est
celui du « 5 Mai 1862 » « el
cinco de Mayo », une date qui demeure
importante dans la « mémoire collective » au Mexique…
En effet, le 5 mai 1862, soit une année jour pour jour
avant les faits qui nous occupent, l’armée mexicaine mettait en déroute
« l’envahisseur français », lequel après avoir débarqué à Vera-cruz,
après être passé à Orizaba, arrivait jusqu’à Puebla pour tenter de prendre la
ville d’assaut… Les Français venaient de remporter le combat de « las
Cumbres » (« Les Combres »). La route vers Mexico étant coupée
par des montagnes peu franchissables exceptées à quelques points de passages
comme Las-Cumbres, le Général Zaragoza avait décidé de défendre l'accès à
Puebla en massant 4 000 soldats et trois batteries de montagne. En face,
arrivaient 6 000 Français menés par le Général Lorencez. Bloqués sur la route
principale jusqu'au soir, les Français forcèrent la passe en envoyant des
zouaves et des chasseurs à pieds par des sentiers de montagne pour enlever
d'assaut les batteries mexicaines. Les Français ne perdirent que 2 tués et 32
blessés. Dès lors, la seule place forte susceptible encore de les bloquer sur
la route de Mexico était Puebla, une ville importante de plus de 70 000
habitants à l’époque.
A l’aube du 5 mai
1862, les généraux français lançaient une attaque éclair sur la ville de Puebla,
située à 120 km de Mexico. L’objectif assigné était limpide : prendre
Puebla, avancer vers la Capitale Mexico, et renverser Benito Juarez, premier
président Mexicain.
Le 5 Mai 1862, l’armée
mexicaine résista à l’assaut. Les Mexicains avaient renforcé les défenses de la
ville, les principales étant : le fort de Guadalupe - un ancien couvent -
tenu par 1 200 hommes du général Negrete et le fort de Loreto. Le Général
Zaragoza qui était arrivé en ville le 3 mai 1862 avec 3 000 hommes avait demandé
des renforts - qui ne lui parviendront finalement que le six Mai.
Les Français sont
devant la ville le 5 mai 1862 au petit matin et le général Lorencez décide de
faire porter sans tarder l'attaque sur le fort de Guadalupe et ce sans attendre
les renforts du général Marquez. L'attaque est menée par deux bataillons de
zouaves soutenus par de l’artillerie et couverts par les fusiliers-marins à
droite et des chasseurs à pied à gauche, l’infanterie de marine étant tenue en
réserve.
De 11 heures à midi,
l’action commence par un bombardement. Le général Ignacio Zaragoza fait
renforcer Negrete et lance sa cavalerie sur la gauche des Français. La
supériorité numérique des Mexicains, déployés sous les ordres du Général
Porfirio Diaz, entre les deux forts stoppe l’assaut et les Français doivent à
leur tour subir les assauts de la cavalerie adverse.
À 16 heures, un orage
aggrave la situation et Lorencez suspend l'attaque.
Les Français ont perdu
près de 500 hommes et la moitié de leurs munitions d'artillerie employées au
bombardement. Les Mexicains ne comptent que 83 morts et 132 blessés.
Les Français se
replient vers Orizaba…
Ce repli
« nécessaire » s’apparente à une retraite… et le succès mexicain ( un
succés facile ?) prend allure de victoire, laquelle demeure célébrée, à
présent, chaque année au Mexique… C’est le « Cinco de Mayo ».
Ce 5 Mai 1862 le Capitaine Aymard de Foucauld se
trouvait devant Puebla :
Extrait de l’Historique du 2ème
RCA ( transcrit par mes soins pour « Genemilassoc » ) :
« (…) Le 5 Mai l’avant-garde arriva devant Puebla défendue
par le fort Guadalupe, fort sous lequel était réunie toute l’armée libérale,
appuyée par 150 bouches à feu. La position pouvait paraître inexpugnable
néanmoins l’assaut fut résolu pour le jour même. Tandis que l’infanterie
formait ses colonnes d’attaque, l’escadron réussit à couvrir contre la
nombreuse cavalerie mexicaine les flancs du corps expéditionnaire et à protéger
le grand convoi, lourde machine massée sur la route de Puebla. Malgré
d’héroïques efforts le Général de Lorencez dut renoncer à l’espoir d’emporter
la place ce jour là. Au moment que les troupes d’infanterie se retiraient à la
sonnerie des clairons et que l’ennemi lui-même satisfait de nous avoir arrêtés
semblait décider à ne point nous inquiéter, l’on aperçut formées en carré,
baïonnettes croisées deux compagnies de chasseurs à pieds qui se défendaient
péniblement contre les attaques acharnées d’une nuée de cavaliers mexicains.
Toutes les cartouches étaient brûlées et la situation de ce petit détachement
était des plus graves. L’escadron vola à son secours. Le
Capitaine de Foucauld rassemble ses hommes et s’élance dans la direction des
deux compagnies. Pendant cette marche en terrain
découvert les chasseurs d’Afrique essuient
une véritable pluie de projectiles tirés du Fort Guadalupe qui n’a plus à se
préoccuper de notre artillerie, ni de notre infanterie en retraite.
Heureusement pas un cavalier n’est atteint. L’intervention du 3ème escadron
seconda puissamment les chasseurs à pied dans leur mouvement de retraite. Le
peloton du Lieutenant Vuillemot déployé en tirailleurs protégea l’extrême
arrière garde. Il ne cessa pendant tout le temps que dura la marche rétrograde
d’être aux prises avec les lanciers mexicains. Le peloton ainsi que l’officier
qui le commandait donnèrent en cette occasion les preuves du plus grand sang
froid, secondé par un caractère à toute épreuve.Il fallait renoncer à s’emparer
de Puebla, pour le moment du moins. Le 10 on reprit la route d’Orizaba. (…)»
Le Commandant Aymard
de Foucauld perdra la vie dans le même secteur de Puebla, exactement un an plus
tard, le 5 Mai 1863… Une autre forme d’anniversaire ! « El Cinco de
Mayo » !
Ignacio Comonfort (12 mars 1812 – 3 novembre 1863) était un militaire
et un politicien mexicain qui était né en 1812, à Puebla, de parents français.
En 1833 il est
capitaine de la compagnie d’artillerie de la Garde Nationale, puis colonel en
1847 lors de la bataille de Mexico pendant la guerre américano-mexicaine.
Le 21 juillet 1854, il
est promu Général de brigade, puis Général de division, le 27 août 1855.
Comonfort est ministre
de la guerre du 10 octobre au 10 décembre 1855, puis le, 11 décembre, il
devient Président du Mexique, par intérim, puis Président, élu, dès le 13
juillet 1857, et ce jusqu'à sa démission et sa fuite le 21 janvier 1858.
Durant le mandat
présidentiel de Comonfort, Benito Juárez fut à la fois président de la Cour
Suprême et vice-président du Mexique.
De 1858 à 1861,
Comonfort vit en exil aux États-Unis avant de rentrer au Mexique.
En 1863 il
est commandant en chef de l’armée et se bat contre les
français lors de l’expédition du Mexique.
Le 13 novembre 1863, Comonfort
est tué lors d’une attaque de guérilla près de San Juan de la Vega sur la route
de Querétaro à San Luis Potosí.
©
Google Earth
Situé sur le haut
plateau central mexicain, à 2 300 mètres au dessus du niveau de la mer, le
territoire de San Pablo del Monte (Etat de Tlaxcala) est contiguë à celui de la
grande métropole de Puebla, « Nahuatl Cuetlaxcōāpan » ou
« Puebla de los Ángeles » ou très officiellement « Heróica
Puebla de Zaragoza » qui est la Capitale de l'État de Puebla. La population de Puebla est aujourd’hui
de plus de 1 485 000 habitants (2005) et de plus de 2 millions dans
l'agglomération, ce qui en fait la quatrième plus grande ville du Mexique.
« San Pablo del
Monte » a changé de nom en 1940, devenant un ensemble métropolitain de
plus grande importance, connu à partir
de ce moment là sous le nom de «Villa Vicente Guerrero ».
Le territoire propre
de San Pablo del Monte comporte trois formes caractéristiques de relief : des
zones accidentées (à peu près 45% du territoire) au nord. Des zones semi-plates
(30%) dans la partie centrale et des zones plates (25%) localisées dans la
partie sud.
On cultive sur les
terres agricoles le haricot et le maïs ; la ville de Puebla est le
principal débouché pour l’élevage bovin local. Il y a quelques fabriques artisanales
de tissus et de poteries.
« San
Pablo » se trouve au pied des pentes de l’impressionnant volcan « la
Malinche »
© Google Earth
L’avis mortuaire
officiel d’Aymard de Foucauld daté du jour même (5 Mai 1863) porte la mention
suivante :
« (…) le nommé de Foucauld Aymard Hippolyte Chef
d’Escadrons au dit Régiment (…) a été
tué à l’ennemi au combat d’Acapilco (Mexique) à Onze heures
du matin (…) »
Il est possible de
situer « la ferme d’acapilco » [ et non d’acapulco ] dite « ex-hacienda de Acapilco ».
[ voir le repère de couleur rouge ]
Ce
« lieu-dit » « ex-hacienda de
Acapilco » , aujourd’hui faiblement
peuplé – 8 habitants - se trouve au Nord Ouest de la localité de « San
Pablo del Monte » « Villa Vicente Guerrero », dans une zone
proche des « barrancas », où se déroula sans doute le combat qui nous
occupe.
Il est intéressant de
relever que l’avis mortuaire, daté du 5 Mai 1863, évoque le « combat d’Acapilco » plutôt que le
« combat de San pablo del Monte »…
La localisation
exacte du lieu du combat, et de la barranca figurée sur la gravure présenterait
évidemment un très grand intérêt.
En outre, à propos de
San Pablo del Monte, de Vicente Guerrero et de l’ex hacienda d’Acapilco, si
vous en savez un peu plus merci de bien vouloir me contacter :
Les
« barrancos » [ de l’espagnol « barranca » :
ravin à parois raides ] sont des ravins ou des ravines à
parois aiguës qui minent les pentes non boisées d’un cône volcanique.
Elles forment, sur les
photos « satellite » reproduites plus haut, des
« nervures » caractéristiques…
La gravure de la scène
de la mort d’Aymard de Foucauld la situe indéniablement sur un fond paysager
caractéristique de « barranca » !
On pourra trouver en
ligne sur internet, outre une page spéciale de ce même site consacrée à Aymard de Foucauld, une biographie détaillée, mais encore à l’état provisoire, du
Commandant Aymard de Foucauld, laquelle est accessible en suivant le
lien suivant : http://www.genemilassoc.fr/charge.php?f=Njc2
Cette biographie
« provisoire », versée au thésaurus de « Genemilassoc », fait l’objet de travaux complémentaires d’ampleur dont
l’aboutissement demande encore du temps.
« Bordes abattit le porte
étendard d’un vigoureux coup de sabre et s’empara du glorieux trophée »
Il existe plusieurs
représentations graphiques de la prise du glorieux
trophée par le Chasseur Bordes.
Celle qui est proposée
ci-dessous n’est pas la moins réaliste parmi celles qu’il m’a été donné de
pouvoir collecter…
Elle n’a pas, pour
autant, la même valeur « documentaire » et
« d’authenticité » que la gravure d’Achille Cibot.
Il reste qu’il aurait
été difficilement concevable de consacrer une page spécifique au combat de San
pablo del Monte et à la mort du Commandant de Foucauld sans que figure au moins
une représentation de cette fameuse prise de l’étendard des lanciers de
Durango.
Né le 13 juin 1828 à
Dampierre (Haute-Marne), dans une famille à la tradition militaire avérée, Oswald Bénigne de Montarby fait ses études au
Prytanée Militaire de La Flèche.
Cadet de quelques
années d’Aymard de Foucauld, il intègre en 1846 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr,
« promotion d’Italie », à la sortie de laquelle il rejoint la
Cavalerie.
Sous-lieutenant au 2ème
régiment de Dragons en 1848, il sert ensuite au 6ème régiment de Hussards de
1850 à 1859 (Aymard de Foucauld s’y
trouve également jusqu’en 1857), avant d’être affecté au 1er
régiment de Chasseurs d’Afrique alors basé en Algérie.
En 1862, il est envoyé
au Mexique et débarque à Vera-cruz le 26 juillet à la tête de son escadron.
Le 3 décembre, lors
d'une reconnaissance, son escadron, fort de 180 hommes et 10 officiers, tombe
sur une troupe de 500 cavaliers mexicains dont ils sont séparés par un cours
d’eau. Le capitaine de Montarby, suivi de ses hommes, traverse alors la rivière
à la nage et charge l’adversaire qui, après quelques minutes de combat,
s’enfuit abandonnant un grand nombre de blessés et de morts ainsi que 3 000
têtes de bétail. Pour ce fait d'armes, il est fait Chevalier de la Légion
d'Honneur, mais ne disposant pas de médaille sur place, c’est son frère le
général Comte de Montarby qui lui envoie la sienne qu’il conservera sur sa
poitrine jusqu’à son dernier souffle.
de Montarby contribue
activement au combat de San Pablo del
Monte et ces actes de bravoure valent au régiment d'être
décoré, au nom de l’Empereur, de la Légion d'Honneur, fait alors unique dans la
Cavalerie. Oswald de Montarby
figure parmi les témoins qui ont signé l’acte mortuaire d’Aymard de Foucauld :
« Le Sous-lieutenant Germain-Sébastien Martin,
remplissant les fonctions d’Officier de l’Etat Civil », certifie sur un
« Acte Mortuaire » le 5 Mai
1863, « qu’il résulte du Registre
destiné à l’inscription des Actes de l’Etat-civil faits hors du territoire
français pour le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique que le nommé de Foucauld
Aymard Hippolyte Chef d’Escadrons au dit Régiment (…) a été tué à l’ennemi au combat d’Acapilco (Mexique) à Onze heures du matin (…) d’après la déclaration à nous faite le Cinq
Mai Mil Huit Cent Soixante Trois par les trois témoins mâles et majeurs voulus
par la Loi, lesquels ont signé au Registre avec nous ». Ces « trois témoins males et majeurs »
appelés à co-signer l’acte sont des Officiers de l’Armée Française qui
appartiennent au « 1er Chasseurs d’Afrique » et au
« 12ème Chasseurs » … Ils se nomment de Bournazel,
d’Archambault et… de Montarby !
Suite à la bataille de
San Pablo, le Capitaine de Montarby est nommé Chef d'Escadron et, à peine remis
de ses blessures, il reprend la tête des opérations.
Il parcourt plus de
400 lieues en deux mois, marchant le jour, enchaînant les combats et dormant à
peine. Le 11 janvier 1865, lors d’une expédition périlleuse à El Verano, le
régiment se heurte une nouvelle fois aux Mexicains.
Les Français
remportent une éclatante victoire, mais le Chef d’Escadron de Montarby meurt
frappé d’une balle dans la tête.
« Le seul reproche qu’on put lui faire,
c’était sa témérité », selon le Général de Barrail.
« Blessé »
Le 5 mai 1863, le 6ème escadron
du 1er RCA rencontre les 1 500 lanciers de Durango
sur la route de San Pablo del Monte. Lors de la charge, le chasseur Bordes tue
l’officier mexicain porteur de leur étendard et s’en empare.
Après un combat long
et acharné, le capitaine de Montarby est blessé au poignet d'un coup de sabre mais, radieux, il s'écrit : « Au
diable la patte nous avons l’étendard ! » … puis, prenant les rênes entre
les dents, il continue à sabrer l’ennemi de son bras valide jusqu’à la victoire
complète…
Le 1er Régiment de
Chasseurs d’Afrique, unité aujourd’hui stationnée à Canjuers (Var), est
héritier des « traditions » des Régiments de Chasseurs d’Afrique.
Prise d’armes du 30 Avril
2008 au 1er RCA – ©
Photographies Yves Le Guez
Le souvenir de la
Campagne du Mexique, plus particulièrement celui du combat connu sous le nom de
« combat de San Pablo del Monte », qui valut au 1er Régiment de voir
accrocher à la hampe de son drapeau la croix de la Légion d’Honneur, fait
unique dans les annales de la cavalerie, reste dans ce contexte un souvenir
particulièrement vivant.
Un « char Leclerc » du 1er
RCA baptisé « SAN PABLO DEL MONTE »
© http://www.chars-francais.net/
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